Silvan Dillier (BMC) remporte la 6e étape après 212 km d'echappée

Pour la deuxième fois de ce Giro, l'échappée matinale est allée au bout de son périple. Et c'est Silvan Dillier (BMC) qui en a profité pour remporter la 6e étape à Terme Luigiane, ce jeudi. Après plus de 200 kilomètres d'escapade au sein d'un groupe de cinq coureurs, le Suisse a devancé d'un fil le Belge Jasper Stuyven (Trek-Segafredo) au sommet d'une courte ascension (2 km à 5,3%). Lukas Postlberger (Bora-Hansgrohe) complète le podium. Chez les cadors, pas de changement au général. Arrivé au sein du peloton, qui a accusé 39'' de retard sur le vainqueur du jour, Bob Jungels (Quick-Step Floors) conserve son maillot rose.

Le peloton a donc eu tort. Tort de laisser autant de marge à ces hommes-là. Des costauds, des vrais. Emmenée par l'équipe Cannondale-Drapac, la meute a compté jusqu'à 8'30'' de retard, avant de revenir à six minutes à 80 kilomètres de l'arrivée. Rien d'insurmontable en temps normal. Mais portée par un vent favorable, et forte de bons rouleurs et spécialistes des classiques flandriennes, l'échappée a eu le dernier mot. Lancé dès le 5e kilomètre par Postlberger, Stuyven et Mads Pedersen (Trek-Segafredo), puis complété par Dillier et Simone Andreetta (Bardiani-CSF), le bon coup a ainsi passé 212 kilomètres à l'avant. Le tout à près de 44km/h de moyenne. Un vrai tour de force sachant le profil vallonné dans la première partie de l'étape et dans les 30 derniers kilomètres.

Après un gros travail de son jeune équipier Pedersen, Stuyven a placé une première banderille à six kilomètres de l'arrivée pour s'isoler avec Dillier et Postlberger. Le Belge, 4e de Paris-Roubaix le mois dernier, semblait le plus fort. Mais il a finalement dû s'incliner devant le punch du Suisse, qui a lancé son effort à un peu plus de 100m de ligne. Bon rouleur et 7e de la poursuite par équipes sur piste à Rio, Dillier signe à 26 ans sa première victoire dans un Grand Tour. Le plus beau succès de sa carrière, évidemment.

Résignés pour la victoire d'étape, les favoris du général ne se sont pas vraiment expliqués dans cette arrivée pour puncheurs. Adam Yates (Orica-Scott) a tenté sa chance dans le dernier kilomètre. Mais le Britannique a été revu par les autres cadors, qui se sont classés dans le même temps. Jungels ne s'en plaindra pas. Après sa prise de pouvoir au sommet de l'Etna mardi, le Luxembourgeois passera vendredi une 3e journée en rose. Sans doute pas la dernière vu le tracé de la 7e étape qui s'annonce favorable aux sprinteurs.