Cunego se tâte

Depuis son éclosion au plus haut niveau, au printemps 2004, on attend avec impatience de voir Damiano Cunego sur le Tour de France. Il faudra peut-être attendre une année de plus. Dans un entretien accordé à la Gazzetta dello Sport, le jeune Italien a en effet confié qu'il hésitait encore à s'engager sur la Grande Boucle. "Pour le moment, je me donne 50% de chances d'être au départ à Strasbourg ", avoue-t-il. Cunego attend d'abord de voir s'il sera physiquement apte à supporter l'enchainement de deux grands Tours.

Le Giro a assurément laissé des traces. Même si Cunego a mieux fini l'épreuve qu'il ne l'avait débutée, il a souffert physiquement, notamment au cours d'une dernière semaine très montagneuse. Venu pour rééditer son exploit de 2004, lorsqu'il avait ramené le maillot rose à Milan à la surprise générale, le Véronais a finalement échoué au pied du podium. Il ne l'a pas vécu pour autant comme un échec. "Ivan Basso était intouchable dès le départ en Belgique. Je m'attendais à perdre environ un quart d'heure sur lui", assure-t-il.

Au final, il accusait un retard de 18'16" sur son aîné. "Il y a deux ans, l'effet de surprise avait joué en ma faveur. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Mais je suis jeune. Ivan a presque 29 ans, Gutierrez et Simoni ont plus de 30 ans. Moi, je n'ai pas encore 25 ans", rappelle le grimpeur de l'équipe Lampre, qui ajoute: "Je ne pouvais pas faire plus. Même pour gagner une étape, c'était très compliqué. Je dois encore gagner en maturité".

Pas sûr que Cunego se sente assez mûr pour prétendre jouer un rôle majeur sur le Tour de France, surtout avec deux chronos individuels dans lesquels il risque de perdre huit à dix minutes sur les meilleurs rouleurs. Un handicap quasiment insurmontable en montagne. "Je vais rester au repos au mois de juin. Je ne participerai même pas au Championnat d'Italie. Après, on verra", conclut l'ancien maillot rose. Quoi qu'il en soit, il ne viendra pas pour faire de la figuration.