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Contador: "C'est fou !"

Eurosport
ParEurosport

Publié 29/07/2007 à 08:00 GMT+2

A 24 ans, Alberto Contador s'apprête à signer sa toute première victoire dans le Tour de France. Un succès quelque peu inattendu, dans un Tour complètement improbable. Mais l'Espagnol de Discovery Channel ne veut voir que le côté positif des choses et all

Vous n'êtes plus qu'à 24 heures de votre première grande victoire. Que cela vous inspire-t-il?
ALBERTO CONTADOR : C'est fou tout ce qui m'arrive. Il y a deux ans, j'étais à l'hôpital après mon problème cérébral. Depuis, j'ai repris une vie normale et j'ai pu reprendre la compétition. Après l'opération, je n'aurais jamais imaginé être là devant vous aujourd'hui. C'est le résultat de plusieurs années de travail. Je sens que je libère toute la tension et la pression là. Ce fut une journée très difficile, j'ai fait beaucoup d'efforts et je vais enfin pouvoir réaliser tout ce qui m'arrive tranquillement. C'est bien pour moi.
Vous n'avez pas craqué sous la pression dans le contre-la-montre...
A.C. : Je savais qu'il y aurait de la pression aujourd'hui. J'ai donc tout fait pour rester concentré sur mon objectif. Mais je supporte plutôt bien la pression. Hier soir, on devait regarder un film avec Benjamin Noval. Je me suis endormi. C'est vous dire si cela n'a pas d'emprise sur moi, même si je vois tous ces médias présents pour moi. Je l'ai déjà vécu à un niveau moindre. Mais je réagis plutôt bien à tout ça.
Vous n'avez cependant pas eu peur que la victoire vous échappe?
A.C. : Il y a eu un moment pendant le chrono, à 30km de l'arrivée, où on m'a annoncé qu'il n'y avait plus que 38 secondes d'écart avec Evans. En plus, j'avais mal aux jambes à ce moment-là et je me suis inquiété. Puis l'écart s'est stabilisé à 35-40 secondes. Ça m'a rassuré. J'ai tout donné sur la fin pour garder mon maillot. Mais ce ne fut pas une journée facile.
Quand avez-vous su que Lance Armstrong viendrait aujourd'hui sur le Tour de France?
A.C. : On me l'a dit à l'arrivée à l'Aubisque qu'il viendrait lors du contre-la-montre. Il était dans la voiture, mais il ne m'a pas parlé directement. Seulement, quand Johann (Bruyneel) me parlait, je sentais que Lance était derrière.
Comme lui, vous avez vu la mort en face. Est-ce la clé de la réussite?
A.C. : Heureusement, plusieurs coureurs réussissent sans cela. Lance Armstrong fut un exemple pour moi quand j'étais à l'hôpital, ça m'a motivé. Le savoir dans la voiture aujourd'hui pour moi, c'est un honneur. On a cette similitude dans notre carrière, mais lui, il a gagné sept fois le Tour et moi une seule. On est encore différent. Depuis que je suis professionnel, j'ai appris beaucoup de chaque coureur qui m'a entouré. Je prends de chacun ce qui m'intéresse pour avancer.
Comment avez-vous vécu le départ de Rasmussen?
A.C. : C'est un étrange sentiment de ne plus avoir de maillot jaune en course. Ce fut difficile et une surprise aussi de me retrouver avec le maillot jaune à défendre. Etre premier d'un seul coup, c'est inhabituel, surtout après ce qui s'était passé dans l'Aubisque...
Que faut-il faire?
A.C. : Le cyclisme est devenu fou. Il faut trouver des solutions, travailler le mieux possible tous ensemble pour l'avenir et arrêter tous ces scandales. Ce sport est beau et sain. C'est ça qu'il faut transmettre aux jeunes. Il faut continuer pour le public et les supporters.
Que pensez-vous du climat de suspicion qui règne ?
A.C. : J'essaie de faire de mon mieux pour vivre ça bien. Il y a beaucoup de suspicion sur le vélo, le Tour, sur moi aussi car je suis premier, et c'est dommage. Heureusement il y a tous ces contrôles antidopages pour venir confirmer que je suis propre.
On a d'ailleurs reparlé de vous et de l'affaire Puerto...
A.C. : Mon nom avait été cité dans l'affaire Puerto car j'étais à ce moment-là dans la mauvaise équipe au mauvais moment. L'UCI a rapidement corrigé cette erreur et je suis désormais totalement en dehors de tout ça. Je suis sûr que je ne suis pas dans l'affaire Puerto, même s'il y a mes initiales. S'il le faut, je donnerai mon ADN pour être blanchi. Même si je ne trouve pas ça normal et juste. Je suis innocent. Que dois-je faire? Je donne mon sang à qui? Je ne vais pas prouver mon innocence à tout le monde !
Un Tour de France à 24 ans, ça en appelle d'autres, non?
A.C. : Pour le moment, je veux courir demain, gagner mon premier Tour de France et le fêter. Après, je prendrai des vacances. Pour en gagner d'autres, je verrai plus tard.
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