Contador veut tout essayer

Les arrivées au Plateau de Beille et à Loudenvielle-Le Louron ont confirmé la donne. Au soir de la 15e étape, seul Alberto Contador est en mesure de suivre le rythme imprimé par Michael Rasmussen. Actuel deuxième du classement général, à deux minutes et vingt-trois secondes du Danois, l'Espagnol semble être le seul à disposer des armes (et des jambes) pour embêter l'ancien champion du monde de VTT. A l'attaque dans les derniers hectomètres de la 15e étape, Contador a tout tenté dans le col de Peyresourde lundi. A quatre reprises. Sans pour autant parvenir à surprendre Rasmussen.

"Je pense que j'ai offert du spectacle. Après cette étape, il est clair que la guerre pour le jaune à Paris sera un combat entre le Danois et moi-même", commentait le désormais leader de la Discovery Channel lundi soir. J'ai accéléré à plusieurs reprises car je pensais que le leader connaissait un moment difficile mais en fin de compte, ce n'était pas le cas" . Après la deuxième journée de repos, Contador va repartir au combat mercredi et ne compte pas changer son fusil d'épaule. S'il doit faire plier Rasmussen, cela se fera par son explosivité. Celle qui lui a permis d'en décramponner plus d'un lors des étapes précédentes et de consolider sa deuxième place au classement général. Cadel Evans, Levi Leipheimer, Andreas Klöden ou encore Carlos Sastre peuvent confirmer.

Mercredi, le col de l'Aubisque jouera probablement le rôle de juge de paix de cette 94e édition du Tour de France. L'Espagnol y abattra ses dernières cartes : "C'est très simple. Si je me sens bien, je jouerai le tout ou rien sur le col d'Aubisque. Ou Rasmussen explosera, ou je vais plier. Même si je termine dixième, le Tour de France sera réussi". Contador ne semble pas se satisfaire de sa place de dauphin et c'est tant mieux pour le suspense. Pour son directeur sportif, Johan Bruyneel, "pour lui, faire 2e, 3e ou 4e c'est la même chose". Bien épaulé par Yaroslav Popovych, peu avare d'efforts ces derniers jours, et par Levi Leipheimer, leader devenu lieutenant par la force des choses, Contador espère faire plier Rasmussen.

Jusqu'à présent, la Rabobank a parfaitement contrôlé. Michael Boogerd et Thomas Dekker, bien que gêné par quelques problèmes physiques, protègent constamment le maillot jaune. Pour menacer la précieuse tunique du Danois, la Discovery Channel devra isoler Rasmussen, le faire craquer. Si cela est possible. Johan Bruyneel a des doutes mais garde confiance en ses coureurs : "Dans le Tour de France, le danger est derrière chaque virage. Rasmussen m'a l'air d'être quelqu'un d'assez spécial et de fort dans sa tête. Je ne le vois pas s'effondrer." Dans le col de l'Aubisque ou peut-être avant s'il en a les forces, Alberto Contador et son équipe tenteront de faire mentir leur directeur sportif et de donner une autre couleur à ce Tour de France. Pour, de facto, changer la donne pour de bon...