La chronique de J.Durand

Drôle de week-end pour Astana. Hier, la formation suisse riait, aujourd'hui elle pleure. Après les triples perfs samedi dans le chrono (la victoire de Vinokourov, la troisième place de Klöden, et la quatrième de Kashechkin, on s'était mis à rêver chez Astana d'une victoire dans le Tour de France. Mais dimanche, patatras ! Astana n'a eu que des mauvaises nouvelles à se mettre sous la dent.

Il y a d'abord, bien sûr, la déroute d'Alexandre Vinokourov. J'avais toujours refusé de l'enterrer jusque là, même après ses difficultés dans les Alpes. Ce coup là, c'est bien fini. Il a perdu le Tour. Je me doutais qu'il finirait par avoir un jour sans, mais je ne pensais pas que ce serait dans de telles proportions. Depuis sa chute, il allait crescendo, il retrouvait des sensations. Moralement, Vino se sentait de plus en plus fort.

Mais l'organisme nous rappelle parfois qu'une telle chute laisse plus de traces qu'on le voudrait. Aujourd'hui, le Kazakh a en quelque sorte payé l'addition des dix derniers jours, éprouvants à tous points de vue pour lui. Vino out, les chances d'Astana reposaient sur Kashcehkin et Klöden. Le premier a montré ses limites. Quant à l'Allemand, même s'il reste le dernier espoir de l'équipe pour la victoire finale, il a à nouveau cédé un peu de terrain.

En temps normal, Klöden aurait une très bonne chance de remporter ce Tour sur le dernier chrono. Mais vu les prestations des grimpeurs dans le contre-la-montre d'Albi, on peut penser que ce sera très compliqué pour lui, même si le second chrono est plus favorable aux rouleurs. Le vrai problème de Klöden, c'est qu'il reste deux étapes de montagne, et pas des moindres. Il risque encore de perdre des minutes importantes… Enfin, Astana n'a même pas pu se consoler avec la victoire d'étape. Ils avaient bien joué le coup en plaçant le combatif Colom dans l'échappée matinale, mais les Saunier Duval ont ruiné leurs espoirs. Comme quoi, ce n'était vraiment pas leur jour.