Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Un jour dans le Tour

Eurosport
ParEurosport

Publié 09/07/2008 à 07:00 GMT+2

Le 9 juillet 1995, Miguel Indurain prenait le pouvoir pour filer vers une 5e victoire consécutive, au terme d'un époustouflant week-end en Belgique, qui a vu le champion navarrais se sortir les tripes comme jamais. Du grand art. Qui a dit que l'Espagnol n

9 JUILLET 1995: LE WEEK-END DE FOLIE D'INDURAIN
Même les gens les plus sérieux deviennent fous parfois. C'est rare. Mais quand ça arrive, c'est beau. Miguel Indurain, si sage, si prudent, si gestionnaire, a connu ça les 8 et 9 juillet 1995. A la veille du premier contre-la-montre, à trois jours de l'arrivée dans les Alpes, le Navarrais est sorti de son habituelle réserve.Sur la route de Liège, une terre de classiques, Indurain attaque dans le Mont Theux, sidérant aussi bien ses rivaux que les observateurs. Pendant 50 kilomètres, il roule à bloc, avec le seul Johan Bruyneel dans sa roue.
Un numéro d'anthologie, qui fera regretter que l'Espagnol ne prenne pas la peine de se montrer sur les Ardennaises au printemps. Mais comme le dit son manager Jose Miguel Echavarri, "Miguel n'a qu'une femme, le Tour de France. Et il a quelques petites amies, qu'il juge moins importantes". A Liège, Bruyneel remporte l'étape. Forcément injuste, tant le Belge s'est contenté de sucer la roue d'Indurain. D'autant que le futur manager de l'équipe Discovery Channel rafle déjà le maillot jaune.
Il repousse Riis
Peu importe, après tout. Indurain, lui, gagne sa place dans l'histoire. "Miguel a une petite boite à trésors. Parfois, il l'ouvre, et fait cadeau de ses plus beaux joyaux", explique Echavarri, admiratif, comme tout le monde. Reste qu'Indurain a tenté un énorme coup de poker. Certes, il a grappillé 50 secondes sur ses principaux adversaires, mais il a également dépensé beaucoup d'énergie. Or 24 heures plus tard arrive le premier grand rendez-vous de ce Tour 1995, avec le contre-la-montre exigeant de 54 kilomètres entre Huy et Seraing.
Le quadruple tenant du titre se montre pourtant confiant. " Bien sûr que je suis fatigué, mais au niveau moral, j'ai pris un gros avantage sur mes rivaux. Ça n'a pas de prix", estime-t-il. Il est 16h24 que Miguel Indurain quitte la rampe de lancement le dimanche. Comme prévu, il est moins impérial qu'à son habitude. Moins fluide. Un peu moins puissant sous cette chaleur écrasante. Il n'a pas utilisé un braquet aussi important que lors des précédents chronos de ce type. Au dernier pointage intermédiaire, à cinq bornes de l'arrivée, il est d'ailleurs devancé par Bjarne Riis. Pour quelques secondes.
Mais Indurain se connait comme personne. Il en a gardé sous la pédale et s'impose finalement avec 12 petites secondes d'avance sur le Danois. Tony Rominger, troisième, est quasiment à une minute. Le champion de Villava boucle ces deux journées en Belgique sur les rotules. Bien plus entamé qu'il ne l'avait prévu. Mais il a moralement écrasé le Tour. Psychologiquement, la concurrence est déjà résignée. Au terme du week-end le plus incroyable de sa carrière, Indurain s'empare du maillot jaune en ce 9 juillet. Il le conservera jusqu'à Paris pour une cinquième victoire consécutive.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité