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Les enjeux du Ventoux

Eurosport
ParEurosport

Publié 25/07/2009 à 09:15 GMT+2

Attendu de longue date, le Mont Ventoux sera le théâtre de la dernière passe d'armes du Tour 2009, samedi. Suscitant les convoitises, mais aussi de nombreuses interrogations, le géant de Provence devra apporter les dernières réponses. Elles seront sans appel. Tour d'horizon des enjeux.

- CONTADOR, LE PANACHE JUSQU'AU BOUT ?
Il faudrait une invraisemblable défaillance d'Alberto Contador pour que le Tour de France puisse encore basculer. Avec plus de quatre minutes d'avance sur Andy Schleck, le maillot jaune peut voir venir. Le leader d'Astana pourrait se permettre de gérer et de marquer son dauphin à la culotte. Mais il pourrait aussi profiter de l'arrivée au sommet du Ventoux pour parachever son oeuvre avec une troisième victoire d'étape. Le géant de Provence offre un cadre majestueux où se sont illustrés les plus grands, mais un seul avec le maillot jaune sur les épaules, Eddy Merckx. Les circonstances de course décideront sans doute de la stratégie de l'Espagnol. Mais si une échappée ne va pas au bout et que les gros bras se disputent la gagne, Contador ne se privera peut-être pas d'ajouter une victoire de prestige à son imposant tableau de chasse. A moins qu'il ne décide de jouer la carte collective en aidant Lance Armstrong à préserver sa troisième place sur le podium, ainsi que le suggérait Johan Bruyneel vendredi soir. Et être surtout celui qui permettra enfin au Texan de s'imposer au Ventoux.
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- ANDY ASSURE DE LA DEUXIEME PLACE ?
N'a-t-il pas fait le plus difficile il y a deux jours, autour du Lac d'Annecy ? Sauf tremblement de terre sur la pente du Mont Ventoux, ou grosse fringale, que personne ne lui souhaite évidemment, Andy Schleck devrait terminer sur la 2e marche du podium sur les Champs-Elysées. Repoussant ses limites lors du contre-la-montre jeudi, le Luxembourgeois est parvenu à contenir le retour de ses poursuivants, Lance Armstrong (désormais à 1'10"), Bradley Wiggins (à 1'25") et Andreas Klöden (à 1'27") en première ligne. 21e du chrono haut-savoyard, à "seulement" 1'45" d'Alberto Contador, le plus jeune des deux frères Schleck a montré de réels progrès dans l'exercice chronométré. L'an dernier, il s'était classé 30e du dernier "CLM" (53km) et avait concédé 4'02" à Stefan Schumacher. Samedi, Andy est capable d'aller chercher son premier succès sur le Tour au sommet du Mont Ventoux. Sa mission sera également d'aider son frère Frank dans sa quête de podium. Après le Tour d'Italie 2007, le leader de Saxo Bank n'est plus très loin d'obtenir une nouvelle 2e place sur un grand Tour. Comme en 2008, le maillot blanc ne lui échappera pas.
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- UNE TROISIEME PLACE DISPUTEE
Lance Armstrong, Bradley Wiggins, Andreas Klöden et Frank Schleck auront la même ambition samedi : obtenir la dernière place disponible sur le podium final. Les quatre hommes ne sont séparés que de 38 secondes. On devrait donc logiquement assister à une belle bagarre. Sixième du général à 5'59" du maillot jaune, Frank Schleck semble être le mieux armé pour terminer sur la "boîte". Aux côtés de son frère Andy, le Luxembourgeois, 6e du Tour 2008, est le meilleur grimpeur actuel du quatuor. Lâché par Contador dans le Col de la Colombière, Andreas Klöden (5e à 5'38") a montré ses limites. Son décevant chrono autour du Lac d'Annecy n'a pas dû le rassurer. Bradley Wiggins (4e à 5'36") n'a cessé de nous surprendre dans les Pyrénées puis dans les Alpes. Il semble que le Britannique ait néanmoins laissé passer sa chance à Annecy. Incapable de suivre Contador et les frères Schleck dans le col de Romme, le coureur de Garmin aura du mal à s'octroyer cette 3e place, qui était encore à sa portée il y a trois jours. Quant à Lance Armstrong, l'Américain (3e à 5'21") sait qu'il devra "surveiller les démarrages" et essayer de ne pas laisser partir ses rivaux dans l'ascension finale. Le septuple vainqueur de l'épreuve ne serait pas contre une place sur le podium à Paris. Qui ne le serait pas ?
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- LE MEVEL RESTERA-T-IL DANS LE TOP 10 ?
Les coureurs français (et leurs patrons d'équipe) n'ont cessé de répéter qu'il valait mieux gagner une étape que de s'accrocher à une place dans les 10 ou 15 premiers. A quoi bon jouer le général quand on ne peut viser le maillot jaune ou, à tout le moins, un podium? Sauf que, en dernière semaine, il est difficile de résister à la tentation. Même Marc Madiot, qui assurait il y a encore une semaine que "seule la victoire comptait sur le Tour", a changé son fusil d'épaule. "C'est vrai, j'ai révisé ma position, a-t-il confié vendredi sur Eurosport. Christophe me fait plaisir depuis quelques jours et nous savourons un peu plus chaque jour son bon classement." Depuis son échappée sur la route de Besançon samedi, Christophe Le Mével n'a plus quitté le Top 10 au général. S'il ne craque pas au Ventoux, le Breton peut conserver son rang. Le coureur de la Française des Jeux, actuellement neuvième, compte un peu moins d'une minute de marge sur Vladimir Karpets, 11e. Mais sur les pentes surchauffées du Ventoux, ces écarts ne pèsent parfois plus très lourd...
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- EVANS-SASTRE-MENCHOV, LA REACTION ?
Juste derrière Alberto Contador, Carlos Sastre, Cadel Evans et Denis Menchov étaient les trois principaux outsiders de ce Tour de France. Ils en sont aussi les trois principaux bides. Qui aurait pu imaginer qu'ils seraient respectivement 15e, 30e et 47e du général à deux jours de l'arrivée? Personne, probablement. Il leur reste encore l'étape du Ventoux pour sauver les meubles. A tour de rôle, au cours de cette dernière semaine, les trois cadors déchus ont tenté de se montrer. Pas plus tard que vendredi, Evans s'est ainsi glissé dans l'échappée du jour en espérant remporter une étape. En vain. Samedi, une victoire en haut du Géant de Provence leur permettrait d'atténuer la pâleur de leur bilan. Pas sûr, toutefois, qu'ils en aient les moyens. A la pédale, certainement pas. Il leur faudra donc partir de loin. Masi cela nécessite non seulement des jambes mais aussi du coeur. Surtout quand on n'a jamais eu l'habitude se lancer dans des raids au long cours. Même si c'est tout le mal qu'on leur souhaite, on voit donc mal Sastre, Evans ou Menchov triompher samedi...
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- MOREAU SUR SA LANCEE ?
Depuis quelques jours, Christophe Moreau ne cesse de surprendre. A 38 ans, le coureur d'Agritubel semble vivre une seconde jeunesse. Meilleur Français de la troisième semaine, Moreau a signé une époustouflante remontée au classement. Dimanche, après l'étape de Verbier, il était 53e à 32'12" d'Alberto Contador. Trois étapes plus tard, le Belfortain est remonté au 28e rang à 37'06" de l'Espagnol, glanant pas moins de 25 places. Dans les Alpes, Moreau a retrouvé des couleurs. Neuvième à Bourg-Saint-Maurice, huitième au Grand-Bornand, le Français s'est également rappelé qu'il était un excellent rouleur à l'acmé de sa carrière (4e du Tour 2000, vainqueur du prologue 2001). A Annecy, Moreau a pris la 8e place du chrono, à 45 secondes de Contador. Au Mont-Ventoux, que peut-on attendre de celui qui courra en 2010 sous les couleurs de la Caisse d'Epargne ? Les jambes et les sensations sont visiblement là.
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