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Les portes de la gloire

Eurosport
ParEurosport

Publié 02/07/2009 à 16:45 GMT+2

Déjà double vainqueur du Tour d'Espagne, Denis Menchov a ajouté le Giro à sa panoplie au mois de mai. S'il venait à remporter le Tour de France, le Russe s'inscrirait en lettres d'or dans la légende de son sport. A 31 ans, il ne s'est en tout cas jamais senti aussi fort et aussi confiant.

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Crédit: Eurosport

Entre le retour d'Armstrong, les affaires Boonen et Valverde ou l'ambition de Contador, cet enjeu est presque passé inaperçu. Pourtant, il est de taille. Dans un peu plus de trois semaines, Denis Menchov peut entrer dans la légende du cyclisme. Rien de moins. Avec ses deux victoires sur la Vuelta, le Russe était respecté, considéré comme un des plus gros clients sur les courses par étapes de ce début de XXIe siècle. Mais en remportant le Giro avec une certaine autorité au mois de mai, il a changé de dimension. Ils ne sont pas si nombreux à avoir remporté deux grands tours dans leur carrière. Menchov est désormais de ceux-là.
Imaginez maintenant qu'il s'impose à Paris le 26 juillet. Il rejoindrait dans le gotha Jacques Anquetil, Felice Gimondi, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Alberto Contador, les seuls, à ce jour, à posséder les trois tours à leur palmarès. Il n'est plus qu'à une marche de ce qu'on peut considérer comme une sorte de Hall of Fame du cyclisme. Menchov comme l'égal d'Anquetil, Merckx ou Hinault, c'est peut-être difficile à croire. Mais sur ce strict plan statistique au moins, la chose est désormais possible. Reste que cette ultime marche sur l'escalier de la gloire est aussi la plus haute. De très loin. Pour beaucoup, Menchov a laissé passer une chance unique l'année dernière, en l'absence de Contador. Cette fois, le niveau apparait beaucoup plus dense qu'en 2008. " C'était mon favori, confie d'ailleurs Alain Gallopin, le directeur sportif d'Astana. Il a perdu 50 secondes à Nantes bêtement et il a chuté à Prato Nevoso alors qu'il venait d'attaquer. Sinon, tout aurait pu être différent ".
"Je sais que je peux gagner"
Malgré tout, impossible d'écarter le leader de la Rabobank de la liste des prétendants. Pour certains, sa victoire en Italie constitue un handicap presque insurmontable. Les efforts déployés, mais aussi le stress engendré par sa lutte avec Danilo Di Luca, aura laissé des traces. Trop pour que Menchov puisse envisager le doublé. A voir. "Aussi étonnant que cela puisse paraitre, j'ai fini le Giro dans un grand état de fraicheur", assure le maillot rose 2009 comme pour balayer cet argument. En 2008, il avait pris la 5e place du Giro avant de se montrer compétitif sur le Tour. Mais il est vrai qu'il n'avait pas abordé le Tour d'Italie avec la même conviction que cette année. Oui, il aura forcément laissé des forces en Italie. Mais pas forcément au point de l'handicaper au mois de juillet. "Je crois que pour certains coureurs, ce n'est pas un problème d'avoir fait le Giro avant de jouer la gagne sur le Tour, juge Bjarne Riis, le manager de Saxo Bank. Tout dépend de l'état dans lequel vous avez fini, de la charge de travail effectué entre les deux tours. Il n'y a pas de règle".
Par ailleurs, Menchov peut aborder le Tour de France l'esprit libéré. Un avantage certain. Comme il le rappelle, sa victoire sur le Giro "est la plus importante et la plus belle de ma (sa) carrière". Contrairement à beaucoup d'autres quasiment toute leur saison sur le mois de juillet, Menchov a d'ores et déjà réussi sa cuvée 2009. Son triomphe italien lui confère aussi une autorité nouvelle et va décupler sa confiance. "Je sais que je suis un des meilleurs coureurs du monde, estime-t-il. Je n'ai pas de complexe à faire vis-à-vis de qui que ce soit. Pour le Tour, je ne me prends pas la tête. Mais c'est certain que cette victoire me donne une grande assurance."
Suffisamment pour s'imaginer en vainqueur à Paris? "Je sais que je peux gagner le Tour de France. J'ai le sentiment de progresser petit à petit, année après année. Je me sens au top physiquement, j'ai de la confiance, une bonne équipe et le vécu nécessaire. Maintenant, pour avoir le maillot jaune à Paris, il faut beaucoup de paramètres et un peu de réussite aussi. Je me sais capable de gagner, mais je ne sais pas si ça arrivera", estime-t-il, prudent. Ses adversaires le considèrent en tout cas comme un sérieux client. "Menchov a vraiment bien joué le coup et bien géré la situation sur le Giro. Il m'a impressionné ", admet ainsi Frank Schleck. Menchov le sait, beaucoup ne l'imaginent pas en vainqueur sur les Champs-Elysées. Mais comme il le rappelle malicieusement, son nom n'était pas non plus le premier cité au départ du Giro à Venise...
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