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Ventoux... ça pour ça

Eurosport
ParEurosport

Publié 25/07/2009 à 19:45 GMT+2

Le Mont Ventoux n'a pas offert le feu d'artifice espéré samedi lors de la 20e étape du Tour de France. Juan Manuel Garate (Rabobank) s'est imposé en réglant son dernier compagnon d'échappée, Tony Martin. La bagarre entre les favoris a déçu. Le podium reste inchangé. Alberto Contador a course gagnée.

En enfants gâtés nourris aux exploits légendaires d'une histoire séculaire, peut-être sommes-nous trop exigeants. Mais il nous semblait que ce Ventoux, légende des légendes du Tour de France, méritait un peu plus que le semblant de bagarre offert par les ténors de ce Tour de France 2009. On nous l'avait vendu en juge de paix, mais le suspense avait été tué depuis plusieurs jours par Alberto Contador. A défaut, on nous avait promis du spectacle, et du suspense pour le podium, avec quatre coureurs en moins de quarante secondes à la lutte pour la troisième place. Au final, que s'est-il passé? Pas grand chose. Il restera donc de ce grand rendez-vous un arrière-goût d'inachevé. Un peu, il faut bien le dire, à l'image de cette 96e édition, trop sage, trop fade, pour mériter sa place parmi les meilleurs millésimes.
Pour Juan Manuel Garate, ce Ventoux cuvée 2009 restera en revanche inoubliable. On le comprend. Le vétéran espagnol (33 ans) a obtenu sur le Mont Chauve le plus grand succès de sa carrière. Il complète de la plus belle des manières son tableau de chasse, lui qui avait déjà remporté une étape sur le Giro et une autre sur la Vuelta. En montagne, déjà. Mais le cadre majestueux du Ventoux rehausse évidemment la valeur de cette troisième étoile dans un grand tour. Garate sauve au passage le Tour de l'équipe Rabobank, absolument catastrophique jusqu'ici. Mais le Ventoux efface tout, de l'abandon de Robert Gesink aux errements de Denis Menchov en passant par l'inconstance d'Oscar Freire. A ce titre, Garate avait davantage de pression que Tony Martin, membre d'une équipe Columbia déjà comblée par les cinq victoires de Mark Cavendish.
Le Mével reste dans les 10
Pas sûr que le Basque croyait vraiment à la victoire d'étape quand il est sorti après seulement trois kilomètres, en compagnie d'une quinzaine de coureurs. Au pied du Ventoux, quand la pente s'élève franchement, à la sortie du virage de Saint-Estève, les hommes de tête ne comptaient déjà plus que quatre minutes de marge. Une avance trop maigrichonne pour résister sur les 15 derniers kilomètres si la grande bagarre se déclenchait. Mais voilà, jamais elle ne se déclencha. Une aubaine pour Juan Manuel Garate et Tony Martin, rapidement isolés à l'avant après avoir distancé leurs derniers compagnons de route. Le duo a profité des nombreuses temporisations du groupe maillot jaune pour se prémunir jusqu'au bout d'un retour des favoris, qui ont semblé se désintéresser du gain de l'étape. Finalement, seul Franco Pellizotti a constitué une menace directe. Le maillot à pois est revenu à 20 secondes à peine, avant de coincer dans le dernier kilomètre. Garate et Martin n'avaient plus qu'à s'expliquer. L'Espagnol avait conservé un peu plus de fraicheur que son jeune rival. Martin laisse filer une victoire de prestige, mais son heure viendra. Sans aucun doute.
D'autres regretteront peut-être, plus tard, de ne pas avoir fait le nécessaire pour triompher du Ventoux. Car on ne nous enlèvera pas de l'idée que les gros bras auraient pu, auraient dû revenir sur Garate et Martin. A 10 kilomètres de l'arrivée, ils pointaient à moins de deux minutes des deux échappés. Autant dire une misère sur un tel terrain. Chaque accélération d'Andy Schleck a fait fondre un peu plus cet écart. Preuve que Garate et Martin n'auraient pas pesé bien lourd si une lutte digne de ce nom avait eu lieu. Mais cette bagarre pour le podium, qui devait permettre une course offensive, a au contraire figée la course. Andy Schleck et Alberto Contador, à nouveau un cran au-dessus, sont sortis à plusieurs reprises. Le Luxembourgeois attaquait, le Castillan le suivait comme son ombre. Puis, quand Andy s'est aperçu que son grand frère Frank ne pouvait le suivre, il s'est relevé. A chaque fois. Le maillot blanc avait visiblement envie de tout faire pour que son ainé monte sur le podium. Cet altruisme, louable, lui a peut-être coûté la victoire samedi.
Rapidement, il est pourtant devenu évident que Frank Schleck n'avait pas les moyens d'aller chercher la troisième place, parfaitement tenu par un Lance Armstrong de très bon niveau, beaucoup plus à l'aise sur cette pente mythique qu'il le fut à Verbier ou dans la Colombière. Une fois ce constat posé, Andy Schleck aurait peut-être dû penser à lui. Aujourd'hui, sa deuxième place au classement général suffit à le combler. Mais d'autres, par le passé, ont regretté de ne pas avoir gagné au Ventoux quand ils en avaient les moyens. Lance Armstrong pourrait lui en toucher deux mots... Finalement, Schleck s'est contenté de la troisième place, juste devant Contador et Armstrong, à moins de 40 secondes de Garate. La hiérarchie n'a donc guère été chamboulée. Seul Andreas Kloeden, vidé, a fait les frais du géant provençal. L'Allemand descend d'un cran au général, et cède sa 5e place à Frank Schleck. Christophe Le Mével a lui aussi perdu une place. 15e de l'étape, le Français glisse de la 9e à la 10e place, au profit de Roman Kreuziger. Mais il a atteint ce qui n'était qu'un rêve à Monaco, avant de devenir un objectif.
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