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Wiggins, la métamorphose

Eurosport
ParEurosport

Publié 21/07/2009 à 04:00 GMT+2

Après deux semaines de course, la 3e place provisoire de Bradley Wiggins constitue la grosse surprise de ce Tour de France. Réputé comme un piètre grimpeur, ce spécialiste de la piste passe désormais la montagne avec les meilleurs. De quoi aiguiser ses ambitions et susciter la suspicion.

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'était pas attendu à pareille fête. Pistard émérite, bête à rouler des vélodromes et spécialiste des contre-la-montre disputés sur routes planes, Bradley Wiggins est un coureur dont les observateurs louaient depuis longtemps les qualités. Double champion olympique et triple champion du monde de poursuite individuelle, le Britannique est depuis longtemps considéré comme l'un des tous meilleurs spécialistes de l'effort solitaire. Mais autant dire que personne n'imaginait il y encore quinze jours qu'il serait sur le podium provisoire du Tour de France à une semaine de l'arrivée sur les Champs-Elysées.
Littéralement métamorphosé, Wiggins, 28 ans, s'est en effet découvert de surprenantes dispositions de grimpeur. Après deux semaines de course, celui qui a rejoint les rangs de l'équipe Garmin durant l'intersaison n'a finalement jamais été mis en difficulté en montagne. Après avoir tenu la roue des meilleurs dans les Pyrénées, il est parvenu à se hisser au sommet de la montée de Verbier en 5e position, devançant à la régulière des spécialistes des grands tours comme Carlos Sastre ou Cadel Evans. "J'ai perdu plus de sept kilos en un an et j'ai envie de me tester aux côtés des meilleurs grimpeurs du peloton", tentait-il ainsi d'avancer au sortir du premier massif de la Grande Boucle pour expliquer sa profonde mutation.
A vrai dire, la surprise de voir ce rouleur chevronné franchir les sommets avec les meilleurs est d'autant plus grande qu'il n'avait jusqu'ici comme référence sur le Tour qu'une bien modeste 123e place à Paris en 2006. Régulièrement lâché parmi les premiers lors des longues et difficiles ascensions, le Britannique, qui avait pris ses habitudes dans le grupetto, avait pourtant donné des premiers gages de progrès sur les routes du Tour d'Italie du centenaire. “Je me doute bien que les gens pensent que je me dope. Je connais le milieu”, confiait-il un rien désabusé à l'arrivée de l'étape de Saint-Girons. Affuté comme jamais, le visage émacié, les veines apparentes sur les jambes et le coup de pédale modifié dans la perspective de ses nouveaux objectifs, l'ancien coureur de la Française des Jeux, du Crédit Agricole, de Cofidis et du Team Columbia n'entend pas se laisser déstabiliser par la suspicion.
"Le plus gros moteur du peloton"
“Bradley, c'est le plus gros moteur du peloton. Déjà, au Giro, il montait avec les meilleurs. Mais l'important, ce n'est pas tant la puissance du moteur que la capacité du réservoir" , déclare son manager Jonathan Vaughters qui a fait de la lutte contre le dopage son principal cheval de bataille. L'an dernier, l'ancien coureur de l'US Postal, passé maître dans l'art de la métamorphose, avait relancé la carrière de Christian Vandevelde, qui comme Wiggins cette année, avait accompagné les meilleurs sur les pentes pour finalement se classer 5e à Paris. Décroché à Verbier, le coureur américain qui ne pointe plus qu'au 12e rang provisoire entend désormais faire part de son expérience et d'un dévouement jadis éprouvé au contact de Lance Armstrong et d'Ivan Basso à son coéquipier britannique. "Je serai pour le reste du Tour le meilleur équipier dont peut rêver Wiggins. La dernière semaine du Tour sera particulièrement difficile, mais c'est pour cela que c'est un aussi bel événement", a ainsi expliqué Vandevelde lors de la journée de repos à Martigny.
Troisième du classement général et donc désormais épaulé par un coéquipier de choc, Bradley Wiggins peut donc entrevoir un excellent résultat final dimanche prochain d'autant que le contre-la-montre de jeudi, tracé autour du Lac d'Annecy, entre parfaitement dans ses cordes et pourrait lui permettre de reprendre du temps à la plupart de ses rivaux. Transfiguré par un régime draconien, il passe désormais les cols avec les meilleurs mais l'ascension d'Arcalis, gravie au train par les costauds, comme la montée vers Verbier ne présentent ni l'une ni l'autre de pentes insurmontables. Jeudi, le Col de Romme et ses passages à 13% et plus encore le Mont Ventoux, samedi, pourraient bien mettre fin à ses rêves de podium. L'histoire de Wiggins est belle tout le monde a envie d'y croire. Mais comment imaginer qu'il puisse dompter le Géant de Provence alors qu'une malheureuse côte de 3e catégorie le mettait en difficulté il y a encore quelques mois? A moins que nous ne soyons pas au bout de nos surprises...
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