Best of dans les Alpes

A la sortie des Pyrénées, nous ne serons déjà plus qu'à une semaine de l'arrivée sur les Champs-Elysées. Cette dernière semaine sera presque entièrement phagocytée par la traversée des Alpes, un peu à l'image de ce que furent les Pyrénées cette année. Le dimanche 17 juillet, la transition entre les deux massifs se fera via un arrêt à Montpellier. Le lendemain, place à la seconde journée de repos, dans l'Hérault. Un dernier temps mort avant d'enchainer quatre étapes qui s'annoncent décisives dans la course au maillot jaune.

Selon toute vraisemblance, l'entrée dans les Alpes s'effectuera le mardi 19 juillet par Gap, ville étape traditionnelle du Tour de France. Ce ne sont pas encore les grands cols mythiques du massif alpin, mais une mise en bouche intéressante, avec l'enchaînement des deux voisins classés en deuxième catégorie, les cols de Manse et du Bayard, qui n'ont plus été empruntés par les coureurs du Tour depuis respectivement 1989 et 1991. Ici, on culmine à environ 1200 mètres et les pourcentages ne sont pas monstrueux, mais le terrain est potentiellement piégeux. La côte de la Rochette devait également être au menu. C'est là, dans la descente, que Joseba Beloki avait lourdement chuté en 2003, obligeant Lance Armstrong a coupé à travers champ. Une image forte de ces 10 dernières années.

Lors des trois journées suivantes, le Tour effectuera une revue d'effectif des plus grandes ascensions des Alpes. Lors de la 17e étape, l'Izoard sera escaladé par son versant le plus difficile. Malheureusement, ce sera en début d'étape. Mais la suite sera tout sauf simple, puisque si l'arrivée sera jugée à Pinerolo, dans la vallée, il n'y aura pas moins de quatre cols au programme, dont la montée vers Sestrières et sans doute le Pra Martino, court mais brutal, dont le sommet n'est qu'à une dizaine de kilomètres de Pinerolo. Le profil de cette étape ressemble beaucoup à celui de l'étape Cuneo-Pinerolo lors du Giro du centenaire, en 2009. Initialement, Izoard, Montgenèvre et Sestrières devaient être escaladés, avant une plongée de 50 kilomètres en descente jusqu'à Pinerolo. Finalement, les organisateurs avaient dû supprimer l'Izoard, ajoutant le Pra Martino pour pimenter le final. La 17e étape du Tour 2011 conservera donc le triptyque initial, mais ASO pourrait choisir d'utiliser également le Pra Martino, ce qui promet une journée éreintante.

C'est tout sauf une surprise, le Galibier sera au Tour 2011 ce que le Tourmalet fut à l'édition précédente. Le géant des Pyrénées avait eu droit à deux ascensions, dont une arrivée d'étape. Il devrait en être de même pour son alter ego alpin. Le Tourmalet avait d'abord été emprunté en cours d'étape cet été, avant d'être le site de l'arrivée de l'ultime grande étape de montagne. Pour le Galibier, ce sera l'inverse. Le jeudi 21 juillet, la 18e étape s'achèverait donc au sommet du Galibier, ce qui constituera une grande première, et non à Serre-Chevalier, comme envisagé initialement. Histoire de jouer les esprits chagrins, on peut en revanche regretter qu'il soit escaladé par son versant le moins difficile, via le marchepied du Lautaret. L'ascension est certes interminable, mais il faudra probablement attendre les tous derniers kilomètres pour voir une véritable bagarre.

Après l'Izoard et le Galibier, l'Alpe d'Huez ne pouvait être absente de la revue d'effectif alpestre. Pour arriver à Bourg d'Oisans, le Galibier sera donc monté une nouvelle fois, cette fois par le Télégraphe et Plan-Lachat. C'est nettement plus sélectif, mais la descente est trop longue pour imaginer (malheureusement) que les ténors s'expliquent sitôt. Il est donc fort probable que cette 19e étape se résume à une course de côte sur les 21 lacets de l'Alpe d'Huez. A moins que... A moins que Christian Prudhomme ne décide d'ajouter une innovation majeure à ce tracé jalonné de grands noms mais finalement assez classique, en imposant... une double ascension de l'Alpe. En effet, une fois en haut de la station, il est possible de redescendre via le col de Sarenne et de revenir à Bourg d'Oisans au terme d'une boucle d'environ 50 kilomètres. Si cette option, un peu folle mais tellement séduisante, était retenue, ce serait à n'en pas douter le clou de ce Tour 2011.

Après un chrono par équipes et un autre, individuel, mais en plaine, le Tour 2011 connaitra son dernier grand temps fort la veille de l'arrivée à Paris avec une épreuve chronométrée, mais sur un parcours beaucoup plus vallonné cette fois. La distance? Probablement entre 40 et 50 kilomètres, avec une arrivée à Grenoble. Pas sûr, au vu du programme très montagneux (4 arrivées au sommet, toutes classées en hors catégorie, 7 étapes de haute montagne au total et sans doute 8 à 9 ascensions HC) que ce dernier rendez-vous change vraiment la donne entre les favoris. Mais sait-on jamais. Après un transfert en train le samedi soir, le Tour s'achèvera évidemment sur les Champs-Elysées, le dimanche 24 juillet. Reste à savoir combien de sprinters tiendront encore debout.

Etape 1: Fromentine-Mont des Alouettes
Etape 2: Les Essarts-Les Essarts (CLM par équipes)
Etape 3: Olonne sur Mer-Redon
Etape 4: Lorient-Mur de Bretagne
Etape 5: Carhaix-Cap Fréhel
Etape 6: Dinan-Lisieux
Etape 7: Le Mans-Châteauroux
Etape 8: Aigurande-Super Besse
Etape 9: Issoudun-Saint-Flour
Etape 10: ?-Carmaux
Etape 11: Blaye-les-Mines-Lavaur (CLM)
Etape 12: ?-Luz-Ardiden
Etape 13: Pau-Lourdes
Etape 14: Saint-Gaudens-Plateau de Beille
Etape 15: Limoux-Montpellier
Etape 16: ?-Gap
Etape 17: Gap-Pinerolo
Etape 18: Pinerolo-Col du Galibier
Etape 19: Modane-L'Alpe d'Huez
Etape 20: Grenoble-Grenoble (CLM)
Etape 21: Provins-Paris