"Comme à la guerre"

"Guerre", "folie", "chaos". Les acteurs du peloton ne manquaient pas de vocabulaire à l'arrivée à Spa, pour qualifier les conditions de course de la 3e étape. Mais si la plupart des coureurs le regrettaient, tout le monde n'était pas du même avis.

2010 Tour de France Spa Lance Armstrong

Crédit: AFP

Après une première partie d'étape relativement calme, l'apparition de la pluie, les routes étroites et la succession des grimpeurs ont entraîné un nombre incalculable de chutes dans le peloton: l'Allemand Sébastian Lang a été le premier dans la descente de la Côte de Filot puis Mickael Delage, contrait à l'abandon, le seul de la journée toutefois. Sur les Côtes d'Aisomont et de Stockeu, personne ou presque n'a été épargné: les frères Schleck, Contador, Armstrong, Cunego, Vandevelde, pour ne citer que les favoris, sont allés tâter du bitume et se sont relevés, les cuissards déchirés, les mains écorchées.
A l'arrivée évidemment, c'était le seul sujet de conversation. "La route était très glissante, il n'y avait pas moyen de rester en selle, a expliqué Armstrong. Avec tout ce monde par terre, c'était complètement irréel. Quand je suis remonté à vélo, j'ai dépassé des coureurs qui étaient tombés. C'était un peu comme à la guerre." "On a essayé d'éviter les chutes mais c'était aussi glissant que du savon, renchérit Bjarne Riis. Il y avait des vélos et des motos à terre sur toute la descente. C'était le chaos." "C'était comme rouler sur une piscine d'huile", ajoute Jakob Fuglsang, le coureur de la Saxo Bank.
Les conseils de Pineau
Alberto Contador a lui aussi évoqué ces conditions difficiles. "C'était une vraie folie. Sur cette route, c'était impossible de ne pas tomber. J'arrivais à environ 60 km/h et j'ai vu qu'il y avait déjà des coureurs par terre. C'était impossible de passer sans tomber". L'Américain Chris Horner (RadioShack) va même plus loin. "Il n'y a pas de place sur le Tour de France pour des étapes comme celle-là. L'organisation a eu ce qu'elle méritait avec cette arrivée (neutralisée par le peloton, ndlr). Ils nous ont fait prendre des risques. L'intensité dramatique dans la descente a été annihilée par l'arrivée". "Ca a été un carnage au vrai sens du terme. Il a dû y avoir soixante gars qui ont chuté à différents endroits", témoigne également Dave Brailsford, le manager de Sky.
Evidemment, tous les coureurs n'étaient pas du même avis. A commencer par Jérôme Pineau, nouveau maillot à pois. "A ceux qui ont chuté et qui pestent, je leur dis qu'il faut tenter des choses. Quand la météo est difficile, il faut toujours être devant. Le Tour est sauvé car les favoris sont arrivés ensemble. Stockeu n'est pas une descente plus dangereuse qu'une autre. Certains coureurs sont sans doute trop stressés. Peut-être que certains prennent trop de risques. On ne peut rien dire sur l'organisation du Tour. Il est très bien organisé. On est déjà passé sur des routes plus petites. Un coureur tombe et ça fait une pyramide, c'est le sport".
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