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La loi des plus forts

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 13/07/2010 à 18:19 GMT+2

Il semble que le Tour 2010 n'échappera pas à Andy Schleck ou Alberto Contador. Les deux hommes se sont isolés dans la Madeleine, loin devant tous leurs rivaux. Le Luxembourgeois a pris le maillot jaune à St-Jean-de-Maurienne, où Sandy Casar a apporté à la France un troisième succès d'étape.

2010 Tour de France Andy Schleck Contador

Crédit: Reuters

Cette fois, le paysage s'est éclairci. Les Pyrénées marqueront sans doute l'apothéose du Tour 2010, mais les Alpes, en deux étapes, ont considérablement aéré la hiérarchie. Plus sans doute, que beaucoup ne l'avaient imaginé. Mardi, le col de la Madeleine, première ascension hors catégorie de cette 97e édition, a asséné une vérité implacable: Andy Schleck et Alberto Contador sont au-dessus de la mêlée, dans une dimension à part. Après l'explosion en plein vol de Cadel Evans, le Luxembourgeois a endossé pour la première fois de sa carrière le maillot jaune à Saint-Jean-de-Maurienne, où Sandy Casar a décroché une superbe victoire de prestige. Contador, son dauphin à 41 secondes, est probablement le seul à pouvoir l'en déposséder d'ici Paris. Leur duel, dans les 10 jours qui viennent peut prendre une dimension exceptionnelle. Les autres, tous les autres, risquent fort de se battre pour les accompagner sur le podium, sur la moins haute marche.
S'il a fallu attendre le dernier des quatre grands cols du jour pour voir la bagarre se déclencher, cela valait le coup d'attendre. Et comme à Morzine dimanche, c'est encore Daniel Navarro, le coéquipier d'Alberto Contador, qui a dynamité ce qui restait du peloton. Puis, d'un seul coup, dans la roue de l'équipier modèle, il n'a plus subsisté que son patron et le grand rival de celui-ci. Contador et Schleck, seuls au monde à un peu plus de 10 kilomètres du sommet. Personne n'a pu suivre, même si Samuel Sanchez, n'a pas été loin de le faire. Le Basque a surtout failli opérer la jonction dans la descente, intercalé qu'il était entre ce duo d'enfer et un groupe composé de Denis Menchov, Robert Gesink, Joaquin Rodriguez et Levi Leipheimer. Il fallait descendre encore plus loin pour trouver trace d'un autre groupe, avec Basso, Armstrong ou Van den Broeck.
Les larmes d'Evans
Alors que nous ne sommes pas encore à mi-Tour, les deux ténors ont donc fait le ménage. 41 secondes les séparent. Samuel Sanchez, qui s'est imposé lors des deux dernières étapes comme l'alternative la plus crédible, pointe désormais à la troisième place, mais à 2'45". Lui, mais aussi Menchov, Van den Broeck, Basso, Gesink et quelques autres sont dans la course au podium. Mais pour la gagne... Cadel Evans, lui, n'est plus candidat à grand chose. L'Australien arborait son beau maillot jaune au départ de Morzine. Mais il a complètement craqué, terminant épuisé et en larmes, à plus de huit minutes de Casar, Schleck ou Contador. Rude retour à la réalité pour le champion du monde, handicapé par un trait de fracture au coude gauche, qui n'aura été qu'un prétendant éphémère. Qu'on se le dise, ce Tour appartient à Contador et Schleck. Ils en feront ce qu'ils en voudront, mais la possibilité de nous offrir un duel à la Fignon-LeMond, à la Merckx-Ocana et, pourquoi pas, à la Anquetil-Poulidor, est désormais entre leurs mains.
Loin de ces préoccupations historiques, les Français continuent leur bonhomme de chemin. Incapables de rivaliser à la pédale, comme on l'a vu dimanche, ils jouent sur leurs forces. Et ils le font bien. Ils étaient en nombre dans l'échappée du jour, composée de 12 coureurs, qui a pris les devants en début d'étape. Ils étaient encore deux parmi les quatre derniers rescapés. Sandy Casar et Anthony Charteau (qui récupère le maillot à pois) ont accompagné Damiano Cunego et un Luis Leon Sanchez davantage fixé sur le général que sur l'étape. Ce quatuor a été rejoint dans le dernier kilomètre par... Schleck et Contador, revenus comme des bombes de l'arrière, flanqués de Christophe Moreau, qu'ils avaient repris dans la descente de la Madeleine. Et Casar, à la fois costaud et intelligent, est allé chercher sa troisième victoire d'étape en quatre ans. Pas mal, quand même... c'est aussi la troisième victoire française en 10 jours de course et, ça aussi, c'est tout sauf ridicule.
Mais une fois encore, le Tour a pris une nouvelle dimension dans les Alpes. Les Français n'y ont pas leur place mais, qu'ils se rassurent, il n'y a que deux étoiles dans cette galaxie-là. Alors, Schleck ou Contador, Andy ou Alberto, faites vos jeux. Il nous tarde vraiment de connaitre la suite de l'histoire, à Gap, à Mende et bien entendu dans les Pyrénées. Le leader de la Saxo Bank ne cesse de répéter qu'il a un plan. Victoire dimanche, maillot jaune mardi, il l'exécute à merveille pour l'instant. Mais il a face à lui un champion d'exception. Comme lui. Alors oui, vivement la suite.
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