2013 pour les grimpeurs ?

C'est le grand plaisir des amoureux du Tour. Pour se consoler de l'édition qui vient de s'achever, ils se tournent vers la prochaine. De juillet à octobre, lorsque le tracé de la Grande Boucle suivante sera dévoilé, ils ont trois mois pour imaginer, et même rêver de ce que sera le prochain Tour. C'est plus vrai que jamais cette année dans la mesure où le Tour de France 2013 sera le... 100e de l'histoire de l'épreuve. Pour l'occasion, Christian Prudhomme et son équipe voudront probablement mettre les petits plats dans les grands. Le parcours sera donc tout particulièrement attendu. Parce que c'est le 100e Tour, et parce que le tracé du 99e a subi un certains nombre de critiques, même si son manque de passion n'a pas tenu uniquement, très loin s'en faut, au parcours.

Du Tour 2013, que sait-on exactement? D'abord qu'il partira de Corse le 29 juin, où il restera trois journées complètes, du samedi au lundi. Pas de prologue. Retour à une étape inaugurale en ligne, mais, contrairement à ce que l'on avait vu en 2008 (Plumelec) ou 2011 (Mont des Alouettes), ce premier acte, presque tout plat entre Porto-Vecchio et Bastia (201 kilomètres), le long de la côte orientale, devrait être favorable aux sprinters. Une première étape du Tour plate, ce serait une première depuis 1967. Une éternité. Les deux étapes suivantes seront plus courtes (153 et 145 km) mais aussi beaucoup plus dures. La deuxième étape (153 km) traversera la Corse, de Bastia à Ajaccio en passant par Corte, sur un itinéraire accidenté voire montagneux. Une côte raide, à Ajaccio, précèdera l'arrivée jugée à hauteur des îles Sanguinaires. La troisième étape, courte (145 km) et dense, ira d'Ajaccio à Calvi en traversant les calanche de Piana, qui appartiennent au Patrimoine mondial. "Cavendish peut endosser le premier maillot jaune... comme Sagan gagner les trois étapes", salive Christian Prudhomme.

Paysages de rêve, parcours tout sauf monotone, cette ouverture corse devrait lancer le Tour sur de très bonnes bases. Et ensuite? Dernière certitude, le peloton reviendra sur le continent le mardi 2 juillet pour un contre-la-montre par équipes de 24,5 kilomètres autour de Nice. Ce chrono empruntera la Promenade des Anglais et ira jusqu'au nouveau stade de la cité azuréenne, qui doit abriter le Musée National du Sport français. Après seulement quatre étapes, il y aura donc probablement déjà une première hiérarchie entre les principaux favoris même si les écarts ne seront pas colossaux. Pour connaitre en détail le reste du chemin qui mènera le Tour jusqu'aux Champs-Elysées, il faut attendre le 24 octobre prochain, date à laquelle le parcours complet sera dévoilé au Palais des Congrès de Paris. Néanmoins, entre rumeurs et hypothèses, quelques pistes se dessinent.

En interprétant les propos du patron du Tour, on peut envisager quelques tendances fortes. D'abord, la part des chronos individuels diminuera de façon conséquente. Il y en avait un peu plus de 100 km cette année. Ce ne sera probablement pas le cas l'an prochain, entre la suppression du prologue et le retour du contre-la-montre par équipes, qui permet de niveler les valeurs entre gros rouleurs et grimpeurs. Il pourrait, comme en 2011, n'y avoir qu'un seul long contre-la-montre. Mais un chrono en côte, un peu comme lors du Tour 2004 (Alpe d'Huez) est également dans les tuyaux. Reste à savoir si ce sera pour 2013. La montagne tiendra en tout cas une place prépondérante, avec davantage d'arrivées au sommet. Les Alpes, notamment, devraient constituer le temps fort de la troisième semaine puisqu'elles seront très vraisemblablement empruntées après les Pyrénées. Pour la 100e édition, la présence du Galibier et le retour de l'Alpe d'Huez, esquivés en 2012, paraissent quasiment acquis et il devrait y avoir trois grosses étapes alpestres.

Reste ensuite à savoir quel sera le programme précis après le chrono de Nice. Sur la route des Pyrénées, on évoque une arrivée à Marseille, une autre à Rodez. Gap est également souvent cité. Autre bruit de couloir persistant, la présence du Mont Ventoux dès la deuxième moitié de la première semaine, soit entre la Corse et le massif pyrénéen. Toutefois, plus qu'une arrivée au sommet, il pourrait s'agir d'une arrivée en plaine, avec le célèbre géant de Provence escaladé en cours d'étape. Mais Christian Prudhomme souhaite également poursuivre dans la voie de l'innovation, comme avec La Planche des Belles Filles cette année. Si les grands classiques du Tour (Tourmalet, Aubisque, Galibier, Ventoux, Alpe d'Huez) sont attendus, 100e édition oblige, de nouveaux terrains de jeu ne sont donc pas à exclure. Il reste très exactement trois mois pour imaginer ce Tour avant d'être fixé.