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Et si Cavendish partait?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 23/07/2012 à 18:12 GMT+2

Malgré son talent et son palmarès, Mark Cavendish ne peut espérer jouir d'un statut privilégié chez Sky. En tirera-t-il les conséquences? En tout cas, certains entendent bien s'engouffrer dans la brèche...

2012 Tour de France Mark Cavendish

Crédit: AFP

Dimanche, tout s'est terminé dans la joie et la bonne humeur. Le triomphe de Sky fut celui de Bradley Wiggins et de Mark Cavendish, associés dans la victoire sur les Champs-Elysées. Le pacte scellé par les deux hommes il y a près d'un an a pris fin entre la Concorde et l'Arc de Triomphe. Avant les Championnats du monde de Copenhague, au crépuscule de l'été 2011, Wiggins, comme toute l'équipe britannique, avait accepté de se mettre au service du sprinter de l'Ile de Man afin de lui permettre de devenir champion du monde. La contrepartie tacite de cet accord stipulait que le Cav', lui, accepterait de ne pas avoir un train à son service en juillet 2012. Il devrait se débrouiller plus ou moins tout seul chez Sky et, comme les autres, bosser pour aider Wiggins à rallier Paris en jaune.
Chacun a donc atteint son Graal. Les deux hommes sont quittes. A Londres, lors des Jeux Olympiques, Cavendish bénéficiera probablement à nouveau d'un coup de main de la part de Wiggins ou Froome sur un circuit à sa mesure, mais il n'y a plus de deal, plus de contrepartie. Cavendish ne se sentira pas redevable après les Jeux, quoi qu'il arrive, comme il a pu l'être après les Mondiaux. Compte tenu de l'envergure prise aujourd'hui par Wiggo après sa victoire dans le Tour, le Team Sky peut-il se payer le luxe de conserver ces deux poids lourds et, surtout, de satisfaire leurs ambitions respectives? A long et même moyen terme, c'est loin d'être évident. En signant chez Sky l'hiver dernier, Cavendish a perdu le rôle central qui était le sien chez High Road puis HTC.
Omega sur les rangs?
Dave Brailsford, le patron de la surpuissante équipe britannique, en est bien conscient. "S'il a ressenti qu'il aimerait avoir une équipe construite autour de lui, alors je pense qu'il est en droit de vouloir ça", a-t-il confié à la BBC. Une façon de dire que les aspirations de Cavendish, compte tenu de son talent et de son statut, sont légitimes, mais que Sky ne pourra pas lui offrir. Brailsford se montre très clair à ce sujet. Dans les années à venir, l'objectif de l'équipe ne sera pas de gagner des étapes au sprint. "Cette équipe va conserver ses ambitions élevées au classement générales, poursuit-il, et je suis sûr que nous allons en parler tranquillement avec Mark et voir comment il réagit par rapport à ça." Autrement dit, c'est à Cavendish de voir. Mais s'il reste chez Sky, il ne pourra poser ses conditions. Il devra s'adapter.
Lors du Tour, le champion du monde s'est montré irréprochable dans son comportement. Il connaissait la situation, et il a bossé sans broncher. Mais quand, vendredi matin, lors du briefing précédant l'étape de Brive, le staff a proposé de passer une journée tranquille, il est intervenu, expliquant qu'il aimerait quand même bien avoir la possibilité de jouer la gagner en Corrèze. On peine à imaginer que cette position un poil schizophrénique puisse s'avérer durable. "Je suis extrêmement fier de faire partie d'une équipe britannique, a-t-il souligné. Je fais partie de l'équipe mais je ne fais pas tout ce que je pourrais faire en tant que coureur. C'est comme si Rooney jouait en défense: on peut gagner un match mais on ne peut pas s'exprimer au mieux". Pour l'heure, le Cav' est sous contrat (pour trois saisons encore !) et Sky aimerait le conserver. Mais Dave Brailsford ne sacrifiera pas le maillot jaune pour Cavendish. L'inverse est envisageable.
Alors que la période des transferts bat son plein, et que plusieurs journaux anglais évoquent la possibilité d'un départ, certaines écuries entendront-elles ce qui ressemble quand même à une entrouverture de porte de la part de Brailsford? Brian Holm, directeur sportif de l'équipe Omega Pharma Quick Step, a bondi sur l'occasion par médias interposés. "Ces dernières semaines, j'ai vu un Cavendish qui n'était pas heureux", a confié le Danois au Het Nieuwsblad. Holm connait bien Cavendish pour l'avoir eu sous ses ordres entre 2008 et 2011. Il assure que le Mannois considère aujourd'hui son transfert chez Sky "comme une erreur". Avec 2,4 millions de salaire annuel, Cavendish n'est pas à la portée de toutes les bourses. Mais Patrick Lefévère, le patron d'Omega, a laissé entendre qu'un effort pourrait être fait. Si le sprinter britannique fait un pas lui aussi, ce qui n'est aujourd'hui qu'une simple hypothèse pourrait prendre de l'épaisseur dans les prochaines semaines.
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