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Nibali, cache-misère

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 19/07/2012 à 01:03 GMT+2

La grande étape des Pyrénées n'aura donc eu le droit qu'à trois attaques de Vincenzo Nibali pour s'animer. Et c'est tout. Les attaquants n'étaient pas au rendez-vous. Et il n'est pas sûr qu'ils se montrent davantage jeudi, pour la dernière virée en altitude. L'Italien est bien seul face aux Sky.

2012 tour de france nibali liquigas

Crédit: AFP

Il ne leur reste donc plus qu'une seule étape de montagne pour lancer enfin la grande offensive que n'aura finalement connue que la montée vers La Toussuire. Et encore. Mercredi, face à la quadrature de la mort (Aubisque, Tourmalet, Aspin, Peyresourde), les favoris nous ont laissés sur notre faim. Jeudi, ils auront une dernière occasion de croiser le fer avec le col de Mente (1re cat.), le Port de Balès (HC) et l'arrivée en altitude à Peyragudes (1re cat.). Cela suffira-t-il à faire vaciller les Sky, à chambouler la hiérarchie ? On finit par en douter, vu les tentatives qui se comptent sur les doigts d'une main dans les étapes de montagne.
"Il faisait vraiment chaud aujourd'hui, probablement la journée la plus chaude depuis le début du Tour", avance Bradley Wiggins pour expliquer le peu de mouvement du jour. "C’était une étape encore plus difficile avec cette chaleur et, bien sûr, avec tous ces cols à franchir," ajoute Vincenzo Nibali. Cela n'a cependant pas empêché l'Italien de passer à l'attaque dans Peyresourde. "Il a essayé comme il voulait le faire ce matin, pour faire encore quelque chose dans ce Tour," se félicite Stefano Zanatta, le directeur sportif de Liquigas.
Tous contre... Evans !
On regrettera néanmoins que le seul mouvement d'intérêt entre Pau et Bagnères-de-Luchon fut le fait de... Cadel Evans lui-même. Malade et incapable de suivre les favoris dans l'Aspin, il a provoqué une réaction de ses rivaux, la Liquigas décidant alors (enfin ?) de prendre les rênes du groupe maillot jaune que la Sky menait à un train de sénateur. "Dans l'Aspin, il y avait encore beaucoup de coureurs, explique Zanatta. On a discuté et j'ai dit à Vincenzo que, s'il avait encore les jambes, il fallait qu'il hausse le rythme pour voir qui était bien ou pas. Evans a lâché tout de suite." Et Nibali s'est exécuté, capitalisant l'excellent travail abattu par Ivan Basso pour écrémer le groupe des favoris.
Dans les derniers kilomètres de l'ultime ascension, l'ancien vainqueur de la Vuelta a décoché trois attaques qui n'ont jamais suffi à décramponner Wiggins et Christopher Froome. "Vincenzo a repris un peu plus de temps pour le podium et a réussi à distancer Van den Broeck, Evans et quelques autres. C'est un jour positif pour nous, dans la course au podium", confie le directeur sportif. Plus que de mettre en difficulté les Sky, les piques de Nibali visaient donc à assurer la troisième place. "Sur cette étape, je pensais pouvoir faire mieux quand même. J’ai essayé, mais les Sky sont forts", se justifie le leader Liquigas.
Où sont les attaquants ?
Chez Sky, on a pu s'économiser et garder un peu plus de force au cas où il faudrait s'employer jeudi. "Une grande journée, s'enthousiasme le maillot jaune. Nous avons encore réussi notre test aujourd'hui, en tant qu'équipe". Personne ne s'est mis en travers de sa route. Si la Liquigas et la Lotto se sont relayées en tête du peloton, c'était avant tout pour écarter Evans, pas pour mettre à mal le leader. "Nous avons pu mettre en place le scénario idéal, en gagnant du temps sur Cadel Evans, et en montrant que nous pouvions maîtriser Nibali, qui est très fort," analyse le Londonien.
Il n'y a donc personne pour vouloir troubler l'hégémonie britannique. "Il me reste l’étape de demain (jeudi) pour essayer quelque chose. On va bien voir si je peux !, promet Nibali qui veut "essayer d’avoir peut-être une belle et grande victoire." Mais une victoire d'étape, pas une lutte pour le maillot jaune... Avec une telle envie, peut-on réellement espérer une passe d'armes jeudi? Pas sûr. Si comme attendu, Nibali fut le seul à passer véritablement à l'attaque, Van den Broeck a reconnu avoir couru en fin d'étape pour ne pas exploser après l'attaque du Squale. Haimar Zubeldia n'a lui pas bougé le moindre orteil. Autant dire, derrière le trio, tout ce petit monde vise un Top 5 même si Wiggins ne veut l'admettre ouvertement: "Je ne pense pas que les autres ont renoncé à me battre et qu'ils pensent déjà aux autres places sur le podium." Difficile de lui donner raison... Froome paraît, lui, un peu plus lucide : "Nibali ne nous a pas trop inquiétés, on revenait toujours sur lui. On n'a pas encore la victoire en poche, mais c'est sûr qu'on s'en rapproche."
Depuis de nombreuses années, plusieurs voix s'interrogent souvent pour savoir qui serait prêt à tout sacrifier pour la victoire. On pourrait leur répondre 'personne'. En tout cas, pas dans cette édition du Tour de France où les chevauchées fantastiques d'Alberto Contador, d'Andy Schleck et même d'Alexandre Vinokourov du temps de sa splendeur manquent terriblement pour animer les étapes. On peut penser ce que l'on veut du comportement de certains, de leurs dérives. Une chose est sûre, le panache et le style offensif ne s'injectent pas. Et cette année, ils font quand même terriblement défaut.
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