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RadioShack

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ParEurosport

Mis à jour 26/06/2012 à 17:14 GMT+2

Un manager absent, une star blessée et une ambiance au plus bas : le Tour de RadioShack s'annonce mouvementé. A l'image du début de saison.

2012 Frank Schleck

Crédit: Reuters

Ce devait être l'armada de l'année. Le tube de l'été. Neuf victoires sur le Tour de France au compteur pour le manager Johan Bruyneel, un succès sur tapis vert et deux places de dauphin pour Andy Schleck, deux coureurs sur le podium en 2010: une assurance tous risques pour RadioShack construite autour du grand favori et une union joyeuse sur le papier. Mais ce qui devait être la recette du succès a viré au cocktail explosif et les relations n'ont fait que s'envenimer.
Le carton annoncé pourrait finalement se muer en véritable bérézina. Andy, blessé, ne sera pas du rendez-vous estival, laissant le statut de leader à son frère Frank. Pris dans la nouvelle tourmente Lance Armstrong rattrapé par l'USADA, Bruyneel a préféré se retirer. Les deux têtes de l'hydre RadioShack/Leopard-Trek ont été coupées. Mais pas sûr que cela suffise à faire oublier les dissensions internes d'un mariage raté.
Que reste-t-il donc à cette formation américano-luxembourgeoise qui avait fait de la Grande Boucle son objectif de l'année? Pas grand-chose. Privée de son chef d'orchestre et de son leader naturel, RSNT a remis son destin entre les coups de pédale de Frank, lassé de jouer les doublures sur le Giro (après l'abandon de Fuglsang), puis sur le Tour. Il faut aussi dire que Frank n'est pas vraiment taillé pour ce parcours 2012, avec près de 100 km contre la montre, son énorme point faible. Il pourra néanmoins compter sur des soutiens de longue date (Monfort, Voigt, Cancellara).
Des méthodes de travail trop divergentes
Symbole de la bonne ambiance régnant au sein de l'équipe, les Schleck réclamaient la présence Du directeur sportif Kim Andersen, membre du clan depuis l'époque danoise et confident des deux frères. Bruyneel a mis son veto. "Je ne prendrai pas Kim Andersen. Ce n'est pas parce qu'il est proche des Schleck qu'il doit être présent", avait martelé le "boss" de l'équipe. Malgré l'absence du Belge, l'équipe a été confiée aux seuls Alain Gallopin et Dirk Demol.
Plus que des tempéraments, ce sont surtout les méthodes de travail qui opposent Bruyneel aux Schleck. "Quand on mélange deux équipes comme ça c'est toujours difficile. C'est même plus difficile que de créer une nouvelle équipe," reconnaît Gallopin. "Avec Johan, il y a une structure en place très organisée, il n'y a pas de place pour l'improvisation. Sur ce qu'on a vu en face (NDLR: chez Leopard), c'était un peu différent, explique diplomatiquement le directeur sportif français. C'est une façon de travailler différente, une autre approche, un peu plus convivial. Ça prend du temps pour mettre tout ça en place." Chez les Schleck, on n'aime pas être bousculé et l'on fait à sa manière. Bjarne Riis avait fini par l'assimiler. Bruyneel vient de le comprendre.
RadioShack à quitte ou double sur le Tour
Par presse interposée, le différend a pris une dimension beaucoup plus publique. "On a totalement manqué notre début de saison. L'équipe est nulle part et nos deux leaders ne jouent pas leur rôle de locomotive", se lamentait le Belge à l'issue des classiques et notamment de la Doyenne traversée en fantômes par les deux frangins (Frank 23e, Andy 50e). Et le Belge en avait rajouté une couche après l'abandon de Frank sur le Giro. De quoi soulever la colère du cadet. "Personnellement, si j'étais un responsable, je ne voudrais pas essayer de résoudre les problèmes avec mes coureurs à travers la presse. Je voudrais en discuter en interne. Peut-être Johan Bruyneel a été pressé par les sponsors de l'équipe, qui s'impatienteraient", avait confié Andy au quotidien flamand Het Nieuwsblad. La liaison semble donc définitivement brouillée entre les frères Schleck et Johan Bruyneel.
Le Belge pensait réussir à mater le tandem luxembourgeois et à imposer sa vision des choses. Cela n'a fait que pourrir davantage l'ambiance. Les modifications de programme des deux coureurs, son envie permanente de séparer les siamois, ont rendu le divorce inéluctable. Il voulait faire exister Andy sans Frank sur le Tour. C'est ce dernier qui possède désormais les clés du camion RadioShack. Sans Bruyneel ni Andy, l'équipe peut-elle sauver les meubles ou la fracture va-t-elle être encore plus grande dans un mois? Seul Frank semble avoir la réponse. Encore
Une chose est certaine. Il y a peu de chance de retrouver tout ce petit monde sous la même bannière l'an prochain. Les rumeurs font état d'une quête intensive des Schleck pour un nouveau sponsor, histoire de monter une équipe à part entière. La mayonnaise n'a pas pris entre deux écoles de pensée. Les Luxembourgeois veulent rester fidèles à leurs valeurs. Quitte à gâcher une saison...
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