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Sky, l'union sacrée

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 22/07/2012 à 22:16 GMT+2

Par sa polyvalence et son collectif, la Sky a chassé victorieusement sur tous les terrains, en montagne, en chrono et au sprint. Au final, le maillot jaune, la deuxième place et six succès d'étape. Même les rumeurs de dissensions internes n'auront pas fait dévier l'équipe Britannique de sa route.

2012 tour de france sky

Crédit: AFP

Le Team Sky a bouclé, dimanche, un Tour de France mené de main de maître. Certes, c'était annoncé depuis des semaines et finalement sans surprise. Par le passé, l'US Postal, Discovery ou encore Saxo Bank étaient venues avec la même étiquette dans le dos. Mais aucune formation n'avait paru aussi forte et surtout aussi complète. "Le Team Sky était l'équipe la plus forte de ce Tour. Même avec huit coureurs, après l'abandon de Siutsou, on a pu contrôler la course en montagne", explique Bernhard Eisel.
"On est une seule et même équipe", martèle le coureur autrichien. Une équipe multi-facettes qui a distribué les rôles de chacun sans laisser de place à l'improvisation. Une seule feuille de route à respecter à la lettre pour une équipe dans laquelle le maillot arc-en-ciel a joué les porteurs d'eau pour son leader et où le maillot jaune s'est ensuite mis à la planche pour son sprinter vedette. Et le sprint, dimanche, sur les Champs-Elysées, a symbolisé plus que tout l'état d'esprit de cette machine à gagner qu'est la Sky. "Ce matin, Wiggo a dit 'c'est le dernier jour, on va tout donner pour Mark', confie Eisel. Vous vous rendez compte. C'est le champion du monde et il a rapporté les bidons pendant trois semaines."
Savoir dépasser les ego
Et c'est sans doute ce qui a fait la force du Team Sky, savoir dépasser les ego. Alors, certes, la rumeur d'un différend entre Wiggins et Christopher Froome, pimentée par les déclarations fracassantes de Michelle Cound, madame Froome au civil, et appuyée par les rivaux, a tenté de faire vaciller l'équilibre des forces et la répartition des rôles au sein de l'armada britannique. Vaciller peut-être, mais perturber jamais. Si dans certaines équipes, on a vu les clans clairement se dessiner, il n'en fut rien chez les Noir et Bleu. Le natif de Nairobi a fini par se faire une raison face à ce "très grand sacrifice", comme il s'était longuement épanché dans les colonnes de L'Equipe. "Nous avons défini une stratégie autour de Wiggins et tout le monde la respecte", avait-il admis, la mort dans l'âme.
Cavendish n'avait, lui non plus, pas caché sa déception de ne pas avoir de train à sa disposition cette année, lui l'homme aux 20 victoires sur le Tour en début de course. Contraint de se débrouiller seul pour s'imposer à Tournai, puis d'assister impuissant aux sacres de son meilleur ennemi André Greipel, le Mannois a rongé son frein, son équipe lui rappelant gentiment mais fermement que les objectifs annoncés étaient tout autre cette années. Le Cav' a fait contre mauvaise fortune bon coeur et s'est plié à la discipline collective.
Et tout travail mérite salaire. Avoir passé la montagne lui aura rapporté deux nouveaux succès d'étape à Brive et Paris, son propre leader lui servant de rampe de lancement à chaque fois. "Il y avait de la pression sur toute l'équipe aujourd'hui. On s'était dit 'il faut gagner' et chacun savait ce qu'il avait à faire. Et ça a marché, s'enthousiasme Cavendish, ravi de ce revirement de situation avec "Wiggins le maillot jaune qui débute, puis Froome qui prend le relais et Boasson Hagen sur la fin pour me lancer. C'est incroyable !"
Bientôt l'heure des comptes ?
Ce qui a mué tous les coureurs floqués Sky, c'est cette incroyable envie de tout gagner, à toutes les étapes. Il n'y eut que très peu de jours où la bande à Sean Yates n'a pas eu un atout à sortir de sa manche pour gagner. Encore fallait-elle qu'elle le veuille vraiment pour les autres étapes. "Cette année, c'était vraiment facile de travailler pour un gars comme Bradley, analyse Eisel. Il croyait qu'il pouvait gagner le Tour et il l'a fait. Chapeau ! Je suis très content pour lui. Brad a gagné pratiquement toutes ses courses cette année. Tout le monde disait qu'il avait été en forme trop tôt et qu'il n'allait pas gagner. Mais tout a fonctionné." A sept secondes près, celles qui séparent Wiggins de Fabian Cancellara lors du prologue de Liège, la Sky aurait pu faire un carton plein et endosser le maillot jaune du premier au dernier jour.
Les comptes se règleront peut-être par la suite, mais l'heure a été pendant trois semaines à l'union sacrée pour une cause commune. Tout est bien qui finit bien pour le Team Sky qui a faire aboutir un projet de trois ans de la meilleure des manières, même si on regrettera sans doute l'aspect un peu trop chirurgical d'un sacre programmé. Le prochain enjeu est désormais olympique pour les trois hommes fort de l'équipe (Wiggins, Froome, Cavendish). Le Tour aura été la meilleure des préparations, pour souder, au moins en surface, les objectifs à défaut des esprits.
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