Tour de France: Christopher Froome se dit propre "à 100%"

Il fallait s'y attendre. Il devait d'ailleurs sans doute s'y attendre. Quelques minutes après avoir mis la concurrence dans les cordes et le Tour à ses pieds, Christopher Froome s'est plié au jeu traditionnel de la conférence de presse. Le nouveau maillot jaune du Tour de France n'a pas eu à s'épancher que sur son triomphe pyrénéen. A la fin d'une question évoquant un parallèle entre l'équipe Sky, archidominatrice depuis deux ans, et la formation US Postal de Lance Armstrong, un journaliste lui a demandé si sa performance était "propre". Réponse assurée de Froome: "Oui, bien sûr. A 100%.Les résultats que j'obtiens aujourd'hui, personne ne me les enlèvera, même dans 15 ou 20 ans. Je peux vous le garantir."

Plus que la victoire de Chris Froome, pas franchement étonnante en elle-même, c'est l'ampleur des écarts provoqués sur cette toute première étape de montagne qui a impressionné. Il a bouclé l'ascension en 23'14", soit le troisième meilleur temps de la montée d'Ax 3 Domaines sur le Tour, 17 secondes derrière Roberto Laiseka et 15 derrière Lance Armstrong, tous deux en 2001. La performance étant de toute façon devenue par nature suspicieuse en cyclisme ces vingt dernières années, Froome s'était visiblement préparé à ce type d'interrogations. "L'histoire, la crédibilité de notre sport ont conduit à la situation actuelle, a poursuivi le Britannique. Je comprends tout à fait cette question mais notre sport a vraiment changé."

Mieux, il a retourné le problème: s'il peut aujourd'hui  briller au plus haut niveau, c'est précisément la preuve que les choses ont évolué dans le bon sens. "S'il (le cyclisme) n'avait pas changé, je n'aurais jamais pu avoir ce résultat", a-t-il estimé. Très sûr de lui, Froome est même allé plus loin, en se posant en fer de lance de ce "nouveau cyclisme".  "Le cyclisme n'a jamais été aussi propre et je considère comme une mission personnelle de montrer que notre sport est propre, a-t-il asséné. Aujourd’hui, notre sport va mieux qu’à aucun autre moment dans les 20-30 dernières années. Il faut plutôt se poser des questions sur les coureurs qui gagnaient il y a 5 ou 10 ans quand le dopage était généralisé."

Quant à ceux qui mettent en doute la suprématie des Sky, il oppose une fin de non-recevoir. A la suspicion, il répond travail et préparation: "Si vous prenez en considération notre préparation, tout le travail effectué dans les stages en altitude, si vous voyez comment l'équipe fonctionne, vous pouvez comprendre les résultats. Il ne s'agit pas de dire 'wouah, ils ont des résultats incroyables'..." c'est pourtant ce que beaucoup se disent ce samedi à Ax 3 Domaines. Il est en tout cas probable que Christopher Froome et son équipe soient soumis à ce type de questions dans les deux semaines qui viennent. Celles qui le séparent d'un triomphe qui parait presque inéluctable aujourd'hui.