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Tour de France : Les 10 personnages qui ont écrit l'histoire du Tour sans donner un coup de pédale

Maxime Dupuis

Mis à jour 17/03/2015 à 20:01 GMT+1

A l'image d'El Diablo, d'Yvette Horner ou d'Antoine Blondin, ils font partie de la légende de la Grande Boucle. Et pourtant, ils ne montaient pas sur un vélo.

2013 Tour de France Etape 11 El Diablo

Crédit: AFP

EL DIABLO
Courir à côté des coureurs n’a jamais été bien vu sur les routes du Tour de France. Comme ailleurs. Mais depuis une vingtaine d’années, un Allemand un brin excentrique et répondant au patronyme de Didi Senft y est officieusement autorisé. Didi Senft, ça ne vous dit certainement rien. El Diablo, ça vous parle sûrement plus. Vous n’avez pas décemment pu rater ce drôle de bonhomme barbu et corné, le plus souvent vêtu de rouge et noir, tenant une fourche, sautant et courant à côté d’Indurain, Riis, Pantani et compagnie sur les routes du Tour de France. Sur la chaussée, ses tridents peints annoncent son apparition prochaine. Ça a commencé en 1993. L’an passé, le diable avait fait relâche, forcé de subir une opération à la suite d’une lésion au cerveau. Il est revenu depuis. Incontournable.
ANTOINE BLONDIN
Raconter Antoine Blondin est inutile. Il serait plus enrichissant de lire l’œuvre et les chroniques de écrivain pour vous donner une idée de sa place dans l’histoire du Tour de France. Passé par l’Equipe, journal pour lequel il a couvert vingt-sept éditions de la Grande Boucle, de 1954 à 1982, Blondin a écrit l’Histoire de l’épreuve avec un grand H. Ses chroniques publiées dans le quotidien sportif, son style inimitable et ses jeux de mots, ont magnifié les fantastiques épopées de ces gladiateurs du bitume que sont les cyclistes. S’il a mis son style littéraire au service du Tour de France, l’auteur d’"un Singe en hiver" a également servi la cause et donné ses lettres de noblesse au journalisme sportif, dont il reste et restera l’une des références absolues.
ALBERT LONDRES
Avant Antoine Blondin, il y eut Albert Londres. Le grand reporter n’a pas seulement traîné ses guêtres et sa plume aux quatre coins du monde, de Cayenne au Japon. Londres a aussi mis son talent d’observateur au service du Tour de France et des "forçats de la route", dont il a suivi les pérégrinations en 1924 et les a contées dans les colonnes du Petit Parisien. C’est en donnant la parole aux frères Pélissier et Maurice Ville au café de la gare de Coutances qu’il est entré dans la légende de la Grande Boucle. Le témoignage de ces derniers, qui avaient abandonné le Tour 1924 avant la troisième étape, et leurs révélations plaintives concernant la rigidité des organisateurs sont un moment d’éternité. "Le chemin de croix n'avait que quatorze stations, tandis que le nôtre en compte quinze", disent-ils, décrivant également les pratiques illicites ayant cours dans le peloton. Le dopage fait son apparition dans les récits sur le Tour sous la plume d’Albert Londres. On apprendra bien après que les deux frères et leur compagnon, soucieux de jouer un sale tour à Henri Desgrange, s’étaient joués du journaliste. Le texte n’en reste pas moins exceptionnel.
YVETTE HORNER
Beaucoup doivent au Tour de France. La plupart du temps, ce sont des coureurs. Parfois des suiveurs un peu particuliers. Yvette Horner est de ceux-ci. La musicienne a fait les beaux jours de la caravane de la Grande Boucle de 1952 à 1963. D’abord pianiste, la jeune femme s’est mise à l’accordéon, sur le conseil de sa mère. Sans doute la décision la plus judicieuse de sa vie. Pour les sponsors de la course, Yvette Horner s’est retrouvée à jouer à l’arrivée, puis au sein du défilé de la caravane. Inlassablement. Un vrai tour de force. Une énorme performance physique. Imaginez-vous jouer de l’accordéon durant toute une étape sur le toit d’une DS… "Play Yvette" a incarné une certaine idée du Tour de France. Un âge d’or. 
PIERRE CHANY
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Yvette Horner (do not use)

Crédit: Other Agency

Pierre Chany aurait aimé écrire l’histoire sur une selle et à vélo. Il l’aura finalement couchée sur papier. Jeune coureur amateur qui a pris le maquis durant la seconde Guerre mondiale, Chany a embrassé une autre carrière à l’issue du conflit planétaire. Mais ne s’est jamais éloigné du cyclisme. Devenu journaliste sportif, Chany a débuté dans deux quotidiens proches du Parti Communiste avant d’entrer à L’Equipe et d’y connaître les plus belles heures de sa carrière aux côtés d’un certain Antoine Blondin. Sur le Tour de 1953 à 1987, Chany est devenu l’une des mémoires du cyclisme, un véritable historien de la Grande Boucle, auteur notamment de "La fabuleuse histoire du Tour de France". Un Prix Pierre Chany est aujourd’hui décerné en son honneur. Mais le plus bel hommage qui soit, c’est Jacques Anquetil qui lui a rendu un jour, alors qu’il ne savait quoi répondre à un journaliste qui lui demandait de juger sa journée : "Il faudrait me reposer la question demain matin. Une fois achevée la lecture de l’article de Pierre Chany dans l’Equipe, j’y verrai nettement plus clair".
PIERRE BORDRY
Lui aussi a marqué le Tour. Et s’en serait probablement bien passé. Mais c’est ainsi. Pierre Bordry, ancien président de l’Agence française de lutte antidopage, dont il a démissionné en 2010 en raison des moyens qui lui étaient alloués. Pendant cinq années, il a mené la lutte contre le dopage et ne s’est pas fait que des amis dans le peloton, ainsi qu’à l’UCI. En 2008, compte tenu du conflit ASO - l’UCI, l’AFLD a effectué les contrôles sur la Grande Boucle et fait tomber sept têtes. La plus grosse : celle de Riccardo Ricco, alors vainqueur de deux étapes et 9e du général. Un tournant dans l’histoire récente du cyclisme et de la lutte anti-dopage même si la "mainmise" de l’AFLD sur les contrôles n’a duré qu’un été. Au moins, elle a permis une prise de conscience. Pierre Bordry a incarné une forme de résistance, poussant l’UCI de Pat McQuaid dans ses derniers retranchements et la mettant devant des contradictions. Pierre Bordry n’a pas lâché non plus Lance Armstrong qui, selon lui, avait demandé sa tête à Nicolas Sarkozy, alors chef de l’Etat. Une reconnaissance comme une autre.
ROBERT CHAPATTE
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Tour de France Pierre Bordry

Crédit: Panoramic

Par le théorème auquel il a donné son nom, Robert Chapatte fait toujours un peu partie de la caravane du Tour de France et du cyclisme en général. Disparu en 1997 à l’âge de 75 ans, six mois après Pierre Chany, le journaliste a marqué l’histoire de la télévision et de la Grande Boucle. A la différence des autres personnages cités ici, Chapatte a aussi connu le Tour de France sur un vélo. Le Français y a même participé à cinq reprises, après la Seconde Guerre Mondiale. Mais ce n’est pas ce que l’on retient de sa carrière, qui a incarné par sa voix les retransmissions du Tour sur la télévision publique durant dix-huit ans (1976-1994), après avoir officié sur la première chaine au début des années soixante. Son ton, son savoir, son style et ses anecdotes restent inimitables.
DANIEL MANGEAS
Vous ne connaissez peut-être pas son visage. Vous avez déjà entendu sa voix. Forcément. Daniel Mangeas est depuis 1974 le speaker du Tour de France. Il fait vivre les étapes. Au départ et à l’arrivée, il est partout. Quel que soit le temps, peu importe le spectacle, Daniel Mangeas assure l’animation. Depuis près de quatre décennies, les coureurs passent. Lui est toujours là. Travaillant sans mémo mais avec sa mémoire, exceptionnelle, Daniel Mangeas a néanmoins décidé de mettre pied à terre en 2014. Il aura quarante Tour de France dans les bottes. Sa voix, celle du mois de juillet, restera dans les têtes.
LA CARAVANE
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Daniel Mangeas

Crédit: Imago

Son histoire est intimement liée au Tour de France, qu’elle accompagne depuis 1930. Quand Henri Desgrange décida de devancer les coureurs par cette procession de véhicules publicitaires, l’idée était de financer l’épreuve, alors que l’organisateur voulait se débarrasser des équipes de marques, dont l’emprise sur la course était devenue insupportable à ses yeux. Desgrange décida de faire table rase, au profit d’équipes nationales dont le financement, ainsi que celui de la Grande Boucle, serait assuré par la caravane. Depuis, son succès ne s’est jamais démenti. Elle fait le bonheur des petits et des grands. Bigarrée et généreuse en cadeaux, la caravane est devenue au fil du temps incontournable. Le public va sur les routes du Tour pour les coureurs. Et pour la caravane. Selon l’organisation du Tour, 47% des spectateurs ne se masseraient sur le bord de la route que pour elle.
LE LION DU CREDIT LYONNAIS
Il ne fait pas de bruit. N’a aucun avis sur le Tour de France. Et arbore toujours un timide sourire, lorsqu’il apparait sur le podium protocolaire de la Grande Boucle. Lui, c’est le lion du Crédit Lyonnais. Omniprésente sur le podium, offerte au leader à chacun des maillots jaunes lorsqu’il vient revêtir la précieuse tunique en fin d’étape, la peluche fait partie du protocole, autant que les hôtesses récompensant les lauréats du jour. Si vous doutez de son importance, regardez la relation que Cadel Evans, vainqueur du Tour de de France 2011, a créée avec la mascotte au fil des années et des maillots jaunes qu’il a endossés.
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2008 Tour de France Lion Cadel Evans

Crédit: Panoramic

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