Contador : "Je ne m'attendais pas à lâcher Nibali dans le final"

Ces trois secondes ont une valeur d’exemple. Samedi, lors de la 8e étape, Alberto Contador a fait passer un message et son retard au général de 2’37 à 2’34. Revenu à la sixième place du général, l’Espagnol a surtout remporté la première bataille psychologique qui l’oppose au leader du général, Vincenzo Nibali. Et son équipe, qui a imprimé son propre tempo à 30km de l’arrivée, y est pour beaucoup. "C’était le premier jour dans la montagne et nous devions afficher notre force collective, avance Contador. Nous avons fait un formidable travail et avons eu le mérite d’essayer, c’est la chose la plus importante."

Pour son arrivée dans les massifs vosgiens, El Pistolero a attendu les deux derniers kilomètres pour passer à l’offensive. De son propre aveu, il n’espérait pas voir Nibali se faire surprendre : "Mes sensations étaient bonnes. Mes jambes ont bien répondu. Mais à l’arrivée, les différences sont minimes. De toute façon, je ne m'attendais pas à lâcher Nibali. C’était une montée très courte, mais je suis quand même satisfait du résultat."

Avant de le défier à nouveau sur des pentes plus marquées, Contador tenait surtout à tester l’Italien : "Je voulais voir ses sensations. J’ai été surpris de le voir lâcher ma roue à 50m de l’arrivée." Deuxième à près de deux minutes de Blel Kadri, l’Espagnol a avoué s’être surtout appliqué à surveiller Nibali, car il n’était pas "sûr à 100% qu’il y avait un coureur devant (eux)". C’est uniquement quand il a vu sur la banderole d’arrivée le nom du Français, qu’il a "essayé d’aller chercher quelques secondes."

Dans les jours prochains, Contador sait qu’il doit combler encore un peu plus son retard, "car Nibali est un grand coureur (…) qui sait comment gagner un grand Tour." Pour l’Espagnol, le Requin de Messine "reste le favori" de l’épreuve : "Vincenzo possède encore 2’30" d’avance, et c’est beaucoup." Les deux jours qui se profilent seront cruciaux : "La chose la plus important sera de bien récupérer et de ne pas prendre froid, espère Contador.

Pour être en pleine forme pour la Planche des Belles Filles : "Lundi, c’est une étape difficile dans son ensemble avec une dernière ascension très compliquée, reconnaît le Madrilène. Si je me sens bien et que la situation le permet, j’essaierais de reprendre du temps à Nibali", promet-il. Le spectacle ne fait que commencer.