Tour de France 2014 : Avec le maillot jaune, Gallopin s'est offert la récompense à tous ses efforts

Le vainqueur de la Clasica San Sebastian 2013 n’en finit plus de jouer les premiers rôles dans cette Grande Boucle 2014. Cinquième de l’étape vallonnée de Sheffield, dix-huitième sur les pavés malgré une crevaison, troisième à Nancy et échappé ce dimanche, Tony Gallopin brille par sa régularité aux avant-postes. A tel point que le Francilien, plusieurs fois dans le top 10 du général, ne pouvait s’empêcher de s’imaginer en jaune : "Je pense à ce maillot depuis l'étape des pavés, a déclaré à l’arrivée le Français de la Lotto-Belisol. C'était dans un coin de ma tête". Avant d’aborder les Vosges, il avait d’ailleurs émis l’idée de prendre les devants si son équipe lui laissait les coudées franches. Ce qui a été le cas ce dimanche. "Aujourd'hui, il y avait l'opportunité. On en avait parlé au briefing", a avoué le troisième du championnat de France 2013 qui n’a pas manqué sa chance de prendre la bonne échappée.

Avec réussite puisque Tony Gallopin, qui a pris les choses en main avec un gros travail dans la descente du Grand Ballon et sur le plat final, sera en jaune ce lundi pour l’étape du 14 juillet. C’est le premier Français à être leader du général depuis Thomas Voeckler en 2011. A 26 ans, le natif de Dourdan a pu compter durant l’échappée sur le soutien de ses compagnons. "Les Europcar ont fait beaucoup de travail, avoue Gallopin. Après le Grand Ballon, je n'ai plus réfléchi. Dans l'échappée, j'ai senti une solidarité entre Français, beaucoup de soutien, ça fait plaisir", explique le nouveau leader, qui a même vu un certain Fabian Cancellara (Trek) lui offrir des relais dans le final. Une aide que le Suisse lui a sans doute offerte avec amitié, lui qui considérait le Français comme "son protégé" lorsqu’ils étaient coéquipiers.

"Son protégé", c’est aussi comme ça que pourrait l’appeler son oncle Alain Gallopin, directeur sportif de Trek, l’ancienne équipe de Tony. Le vélo, c’est une histoire de famille chez les Gallopin. Du père au fils en passant par l’oncle. "Mon père m'a appris le respect dans le vélo. Il était un équipier, il a toujours travaillé pour les autres, raconte le nouveau maillot jaune. Mon oncle Alain a pris la relève, en étant comme un coach même si on n'est plus dans la même équipe. Je peux les remercier, explique-t-il. Ma famille a forgé mon caractère, c'est aussi grâce à eux que j'en suis là." Voir Tony en jaune, qui plus est un 14 juillet jour de fête nationale, c’est toute la famille Gallopin qui va en profiter.

Mais jusqu’où ? Malgré sa minute trente d’avance sur Vincenzo Nibali et ses qualités de puncheurs (il était avec les meilleurs à Sheffield, 16e de la Flèche Wallonne 2013), Tony Gallopin paraît tout de même trop juste pour limiter suffisamment la casse et conserver sa belle tunique jaune à La Planche des Belles Filles. Pourtant, si c'était le cas, il le garderait jusqu’à Chamrousse (deux étapes peu compliquées entre-temps). Mais à l’écouter, cela risque tout de même de s’avérer très compliqué pour le Français de la Lotto-Belisol. "Je commence à accuser la fatigue. La montée d'arrivée est vraiment difficile, surtout si les leaders s'expliquent entre eux. Il y a deux ans, j'avais réussi à limiter à deux minutes (19e de l'étape à 1’44", ndlr) si je me souviens bien, raconte-il. Mais j'ai fait beaucoup d'efforts depuis le début du Tour. J'ai travaillé dans les sprints pour André (Greipel), j'ai aussi pensé à moi dans deux étapes que j'affectionnais, Sheffield et Nancy. L'important demain (lundi), c'est que Van den Broeck soit devant". Après une journée de liberté, Tony Gallopin devrait donc retrouver son rôle de lieutenant de luxe dès ce lundi. Mais avec un maillot jaune qu’il cherchera à défendre jusqu’au bout sur les routes vosgiennes.