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Tour de France 2014 : Les six enjeux qui vont booster le Tour jusqu'à Paris

Julien Chesnais

Mis à jour 21/07/2014 à 23:36 GMT+2

Si la victoire finale semble promise à Vincenzo Nibali (Astana) avant les Pyrénées, de nombreux enjeux vont encore animer le Tour de France d’ici Paris. Voici six choses qui restent à jouer.

Etape 14 : Ben Gastaueur (AG2R) fait le train travail pour son leader Romain Bardet. Pierre Rolland (Europcar) et Vincenzo Nibali (Astana) sont dans l'aspiration

Crédit: AFP

La perspective d'une étape folle qui ferait vaciller le trop sûr Nibali

Tranquillement mais surement, sans avoir véritablement donné de coup de massue si ce n’est lors de l’étape des pavés, Vincenzo Nibali s’est installé aux commandes du Tour de France. L’Italien a jusque-là été le plus fort, son avance est conséquente (4’37’’ sur son dauphin, Valverde) mais ses adversaires restent persuadés qu'ils peuvent le sortir de ses certitudes. Le terrain de jeu que représentent les Pyrénées s'annonce idéal pour lui mener la vie dure. Notamment celle du Pla d’Adet. Courte et nerveuse. On l’a vu ces derniers temps. Ce type d’étapes est à vous renverser le scénario d’une course qu’on croit écrit d’avance. Comme lors du dernier jour du Dauphiné avec le sacre surprise d’Andrew Talansky. Les offensives d’envergure sont à la mode. Citons également la deuxième étape pyrénéenne de l’an passé. Chris Froome, au lendemain de son écrasante prise de pouvoir à Aix-3-Domaines, y fut à la merci de ses adversaires après 50 kilomètres de course. Le Britannique s’en était sorti. Mais il avait sérieusement douté. C’est cette frayeur que Pinot, Bardet, Valverde ou les autres se doivent de faire vivre à Nibali. Ils n’ont pour l’instant pas vraiment essayé. Mais il reste encore trois étapes pyrénéennes. A défaut de lui ravir le maillot jaune, ses adversaires peuvent encore lui rendre la victoire pénible.
Notre avis : Le terrain se prête à toutes les fantaisies possibles lors des étapes du Pla d’ Adet et d’Hautacam.
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Devant ses supporters, Alejandro Valverde devrait tenter d'enflammer le Tour dans les Pyrénées, et pourquoi pas mettre en difficulté le maillot jaune Vincenzo Nibali, Tour de France 2014

Crédit: Panoramic

Le podium : combien de Français dessus ?

On attend ça depuis 1997 et la deuxième place de Richard Virenque. Depuis, aucun Français n’est monté sur le podium du Tour. Cette année, à six étapes de Paris, ils sont trois à pouvoir y parvenir. Romain Bardet est déjà provisoirement sur la boîte (3e à 4'50’’du maillot jaune Vincenzo Nibali). Thibaut Pinot (4e à 5’06’’) et Jean-Christophe Péraud (6e à 6’08’’) sont juste derrière en embuscade. Mieux, la deuxième place est plus que jamais accessible. Alejandro Valverde a montré ses premiers signes de faiblesse dans Risoul - quand bien même il évoque avoir pâti d’un problème mécanique - et n’a plus que 13 secondes de marge sur Bardet. De quoi, sans fanfaronner, imaginer deux Français dans les trois premiers. Ce n’est plus arrivé depuis 1984. Laurent Fignon avait alors remporté le Tour devant Bernard Hinault.
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Troisième au général, Romain Bardet (AG2R) est directement menacé par Thibaut Pinot (FDJ.fr) et Tejay Van Garderen (BMC) dans la course au podium.

Crédit: Panoramic

Le briseur de rêves pourrait se nommer Tejay Van Garderen (5e à 5’49’’). En montagne, l’Américain est un ton en dessous. Mais ses capacités en contre-la-montre pourront pleinement s’exprimer sur le long (54km) et exigeant chrono de Périgueux samedi. Péraud ne lui sera pas inférieur. Mais Pinot, et dans une plus grande mesure Bardet, auront du souci à se faire s’ils possèdent moins de deux minutes de marge sur le meilleur jeune du Tour 2012.
Notre avis : Deux Français sur le podium seraient clairement un exploit. Ne pas en voir un seul , une grande désillusion.

L’honneur du public français : montrez-vous !

Il faut avouer que le public français déçoit quelque peu. Après avoir connu une ferveur quasi-surréaliste, voire dangereuse, lors du départ en Angleterre, le contraste est saisissant avec la quiétude du bord des routes françaises. Seule l’étape de la Planche des Belles Filles a donné lieu à une vraie ambiance de stade. Sinon, on peut parler de calme plat. Dans les Alpes, on n’a quasiment vu personne. On peut incriminer plusieurs facteurs. La météo extrême des derniers jours : pluie, canicule et orages. Mais aussi le caractère non-prestigieux des ascensions de Chamrousse et Risoul, empruntés pour la première fois, ou presque, sur le Tour. Heureusement, Hautacam et Pla d’Adet ont une histoire bien plus fournie avec la Grande Boucle. Et avec la proximité des supporters espagnols, on devrait voir l’ambiance se réchauffer d’un ou deux crans dans les Pyrénées. Pour une fois, c’est au public français de se montrer à la hauteur de ses coureurs.
Notre avis : Les Anglais nous ont mis une raclée.
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Verra-t-on autant de monde dans les Pyrénées que dans le Yorkshire ?

Crédit: AFP

Le maillot blanc : le duel Bardet-Pinot

Une chose est certaine : le maillot blanc n’échappera pas à Romain Bardet ou à Thibaut Pinot. Michal Kwiatkowski (3e à 14’34’’ de Bardet) est trop loin pour se mêler à la lutte. Bardet a pour lui son équipe AG2R, la plus homogène sur ce Tour. Ce n’est pas pour rien qu’elle est leader du classement par équipes. Mais c’est peut-être bien le seul avantage côté Bardet, qui n’a que 13 secondes de marge sur Pinot. L’Auvergnat apparaît un poil moins fort en montagne. Et il devrait perdre du temps lors du chrono de Périgueux. Un exercice où le grimpeur de la FDJ.fr est en constant progrès. « Aujourd’hui, avec 15 secondes d’écart et un contre-la-montre de 55 bornes, je pense que je suis devant lui » reconnaît Pinot. Du coup, Bardet doit tenter d’exploiter les faiblesses, relatives, du Franc-Comtois. Dimanche, AG2R avait déjà essayé, en vain, de décrocher Pinot dans la descente de l’Izoard. Celles du Port de Balès et du Tourmalet pourraient aussi se prêter à ce genre d’opérations.
Notre avis : Intrinsèquement, Pinot apparaît plus fort. Mais il est aussi vulnérable. Notamment en descente.
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Thibaut Pinot (FDJ.fr) et Romain Bardet (AG2R) arrivent ensemble au sommet de Risoul lors de la 14e étape, Tour de France 2014

Crédit: AFP

La réputation de Sagan : Va-t-il enfin en claquer une ?

Le maillot vert quasiment assuré, Peter Sagan n’a plus qu’un objectif : enfin remporter une étape sur le Tour. Il lui reste deux opportunités - Bergerac vendredi et les Champs-Elysées dimanche - pour obtenir ce fameux succès qui lui manque sur cette Grande Boucle. Sinon, il rejoindra Erik Zabel (1999) ou Sean Kelly (1983, 1985 et 1989), notamment, dans le clan des maillots verts dépourvus de la moindre victoire sur les Champs-Elysées. Une issue qui sonnerait comme une première pour le Slovaque de 24 ans. Il a au moins remporté une étape lors des trois grands tours qu’il a disputés.
Notre avis : Sagan semble avoir laissé passer sa chance à Saint-Etienne et Oyonnax. Kittel, Greipel et Kristoff ont montré qu’ils étaient plus forts.
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Peter Sagan la veut cette victoire avant les Champs-Elysées

Crédit: Panoramic

Le maillot à pois rouges : Rodriguez n’a qu’à bien se tenir

De tous les classements, celui du meilleur grimpeur est le plus indécis. Deux catégories de coureurs s’y opposent. D’un côté, les baroudeurs. Joaquim Rodriguez (Katusha), leader très provisoire avec 88 points, en fait partie. Tout comme Rafal majka (Tinkoff-Saxo), à égalité de points avec l’Espagnol. Les deux hommes font clairement du maillot à pois un objectif. Au contraire des hommes du classement général, qui ont pourtant toutes les chances de s’en emparer. Sur les 195 points restant à distribuer, plus de la moitié le seront lors des arrivés à Hautacam et Pla d’Adet (50 à chaque fois). Alors, sans le vouloir, Vincenzo Nibali pourrait bien ajouter au jaune la tunique à pois rouges. Avec 86 points, l’Italien ne possède que deux maigres unités de retard sur Rodriguez et Majka. Derrière, Pinot (44pt), De Marchi (38pt) et Voeckler (34pt) semblent les plus sérieux outsiders.
Notre avis : Si Rodriguez continue à monter en puissance, il devrait conserver sa tunique. Son punch au sommet des cols est imparable.
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S'il parvient à conserver le maillot de meilleur grimpeur jusqu'à Paris, Joaquim Rodriguez (Katusha) succèdera à Nairo Quintana au palmarès.

Crédit: Panoramic

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