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Tour de France 2014 : Pour son étape, Andrew Talansky aurait mérité le prix du courage

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 16/07/2014 à 22:07 GMT+2

Tout près de l’abandon et seul durant soixante kilomètres, Andrew Talansky a franchi la ligne avec plus de trente minutes de retard. Juste dans les délais.

Andrew Talansky ne voulait pas finir dans la voiture balai vers Oyonnax, lors de la 11e étape

Crédit: AFP

Pour Andrew Talansky, ce Tour de France tourne au cauchemar. Tombé lors du sprint à Nancy (7e étape), à nouveau à terre lors de la descente du Col des Chevrères sur la route de la Planches des Belles Filles (10e étape), l’Américain a le dos en compote en plus d'avoir perdu toute chance de bien figurer au classement général. Et mercredi, ce jour a été failli être celui de trop.
Le vainqueur en juin du Dauphiné pointait au départ de la 11e étape à 14’44’’ de Vincenzo Nibali et à plus de dix minutes du top 10. Mais sur les routes du Doubs, du Jura et de l’Ain, entre Besançon et Oyonnax, le coureur de la Garmin-Sharp a réalisé un numéro de courage dont bien peu de sportifs auraient été capables.

Charles Wegelius a su trouver les mots pour le faire repartir

Visiblement très marqué par ses chutes successives, Talansky a très vite perdu le contact avec le groupe maillot jaune, lorsque le rythme s’est accéléré au km 90. Attendu par aucun de ses équipiers, l’Américain a vu l’écart avec le peloton augmenter minute après minute.
Puis, distancé à plus de huit minutes par un groupe maillot jaune où ses propres coéquipiers avaient décidé d’accélérer le tempo pour Slagter (finalement distancé…), il a abandonné... Arrêté sur le bord de la route, à plus de cinquante kilomètres de l’arrivée, il a tout de même écouté le discours de son directeur sportif, Charles Wegelius, qui a réussi à le faire repartir quelques minutes plus tard, les larmes eux yeux.
Mais le calvaire était loin d’être terminé pour le leader de la Garmin-Sharp. Incapable d’appuyer correctement sur les pédales, l’Américain a continué de perdre du temps. Avec des délais fixés aux alentours de 35 minutes, il savait à quoi s’en tenir. Son arrivée dans les délais paraissait certaine au sommet de la Côte de Désertin (35km d’Oyonnax), où il n’affichait un retard "que" de vingt minutes...
J'ai mal au dos mais, mais j'ai continué pour mon équipe, pour mes copains
Sauf que, devant, la bagarre a eu lieu en fin de course, avec des descentes effectuées à bloc. Chose que ne pouvait faire le pauvre Talansky. Mais, à force de courage et des encouragements donnés par Charles Wegelius, l’Américain a fini par franchir la ligne à Oyonnax.
"J'ai mal au dos mais, mais j'ai continué pour mon équipe, pour mes copains. Je ne voulais pas arrêter après tout ce qu'ils ont fait pour moi, a-t-il déclaré peu après l'arrivée. Il a terminé sa course seul, devant la voiture balai, mais avec les applaudissements du public, sensible au courage et à la galère traversée par le coureur de la Garmin-Sharp. Comment ne pas l’être ? Les commissaires de course, eux, n'ont pas été sensibles à son calvaire : ils lui ont donné une pénalité de dix secondes, lui reprochant un "abri prolongé" durant la course. Cette journée sera bel et bien à oublier.
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