Tour de France 2014 : Thibaut Pinot (FDJ.fr) goûterait bien au blanc

5 étoiles : Thibaut Pinot
4 étoiles : Romain Bardet, Michal Kwiatkowski
3 étoiles : Sébastien Reichenbach, Jesus Herrada, Rafal Majka
2 étoiles : Ion Izaguirre, Simon Yates, Tom-Jelte Slagter, Rudy Molard, David De la Cruz, Nelson Oliveira, Michael Matthews, Tom Dumoulin, Matthias Brandle
1 étoile : Matteo Trentin, Danny Van Poppel, Luke Durbridge, Davide Cimolai, Elia Viviani, Bryan Coquard, Adrien Petit, Arnaud Démare, Armindo Fonseca, Anthony Delaplace, Benoit Jarrier

Seulement devancé par Tejay Van Garderen il y a deux ans, Thibaut Pinot est sur le papier le favori pour le maillot blanc cette année. Les deux Américains Van Garderen et Talansky sont trop vieux et Nairo Quintana est absent. Il est du coup le seul coureur de moins de 25 ans à avoir déjà réalisé un top 10 sur le Tour de France. S’il s’est raté sur l’édition 2013 où il a abandonné, le grimpeur franc-comtois a vite relevé la tête en se classant septième de la Vuelta. La seule interrogation concerne sa santé. Après avoir souffert du genou en début de saison, le vainqueur d’étape à Porrentruy en 2012 est tombé malade sur le Tour de Suisse il y a deux semaines. Il a ainsi renoncé aux Championnats de France dimanche dernier pour se reposer. A 100% de ses moyens, Pinot a le niveau pour être aux portes d’un top 5 au général. Donc du maillot blanc.

La révélation, et meilleur français (15e), du dernier Tour de France a encore franchi un cap cette année. Sur le Tour de Catalogne, Romain Bardet a devancé Quintana et Froome pour prendre la quatrième place. A Liège-Bastogne-Liège, il a été l’un des seuls à vouloir dynamiter la course. Ce qui ne l’a pas empêché de finir dixième. Enfin, il est allé chercher un top 5 sur le Critérium du Dauphiné, où il a semblé monter en puissance au fil des jours. L’Auvergnat se régale et allie à merveille panache et efficacité. Le contre-la-montre est peut-être son point faible mais il est capable de gagner du temps à l’aide d’une échappée. Le maillot blanc est forcément dans ses cordes.

Il aurait été le favori sans son catastrophique Dauphiné. Lâché dès que la route s’élevait et non-partant lors de la septième étape, le Polonais n'a été que l'ombre de lui-même début juin. Il faut dire que le 11ème du Tour 2013 n'a pas chômé depuis le début de saison : huit victoires, deux podiums à Liège-Bastogne-Liège et la Flèche Wallonne, top 5 à l'Amstel Gold Race. Pas facile à digérer alors qu'on vient d'avoir 24 ans. S'il a retrouvé de la fraîcheur, ce coureur qui sait grimper, rouler et puncher sera forcément un client.

À l'inverse de Kwiatkwoski, Sebastien Reichenbach s'est montré sous son meilleur jour lors du Dauphiné. Sa 14e place n'est même pas flatteuse pour celui qui fut partie des perdants, avec Chris Froome, du coup de force de Courchevel. Qu'importe, le Suisse formé au VTT a confirmé son prometteur début de saison (11ème de Paris-Nice) et peut être un candidat sérieux au maillot blanc pour sa première participation au Tour. Seul bémol, le leader dans l'équipe, ce n'est pas lui. Il sera au service de Mathias Frank, l'autre excellent grimpeur de la formation IAM.

Il incarne la relève espagnole. L’après Contador, Valverde et Rodriguez. A 23 ans, Jesus Herrada est la pépite des Movistar dont on parle peu. Mais les résultats sont pourtant déjà là. Champion d’Espagne en 2013, le petit frère de José, également professionnel dans la formation d’Eusebio Unzué, continue de grandir en 2014 avec une neuvième place au Tour de Romandie. Son potentiel sur les courses de trois semaines est encore à découvrir puisqu’il va débuter son premier Grand Tour. Il aura pour lui la fraîcheur. Ces deux dernières semaines , il est allé glané une victoire d’étape sur la Route du Sud et une quatrième place lors des championnats d’Espagne de contre-la-montre. Herrada sait grimper ET rouler. Alejandro Valverde peut se réjouir de l’avoir à ses côtés sur le Tour. La hiérarchie pourrait vite changer chez la Movistar, où Ion Izagirre, 25 ans et champion d’Espagne la semaine passée, pourrait aussi se révéler.

Sixième du Giro, Rafal Majka pensait pouvoir récupérer l’esprit tranquille en juillet. Oui mais ça, c’était avant. Avant que Roman Kreuziger ne se fasse suspendre et écarter en vue du Tour par l’équipe Tinkoff Saxo. Du coup, le Polonais sera de service pour assurer la garder rapprochée d’Alberto Contador. Une décision unilatérale – Bjarn Riis ne lui a pas laissé le choix – que le troisième du Tour de Lombardie l’an passé n’a pas vraiment goûté, conscient du coup de barre terrible qui l’attend en enchainant deux Grands Tours aussi rapidement. "Je crois que l’équipe ne se soucie pas de ma santé", avait-t-il même lâché sur son profil Facebook, comme l’avait relevé Cyclism Actu. Un message vite effacé, et remplacé par un "J’ai pensé à la situation dans son ensemble. J’en suis venu à la conclusion que le Tour peut être pour moi une étape dans la bonne direction" . Juré, personne ne l’y a poussé. Dans ces conditions, le voir jouer aux avant-postes serait une grande surprise. Pour lui, comme pour tous.