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Entre Quintana et Valverde, il n'y aura pas d'embrouille

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 06/07/2015 à 11:34 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2015 - Dans l'histoire du Tour de France, les duos de stars associés n'ont pas toujours répondu aux attentes. Même rarement. Mais cela n'a pas empêché la Movistar d'aligner Nairo Quintana comme Alejandro Valverde sur la Grande Boucle 2015. Car, contrairement aux autres, leur association est une vraie force qu'ils savent exploiter. Voici pourquoi.

Alejandro Valverde et Nairo Quintana, un duo de choc pour emmener la Movistar sur le Tour de France 2015

Crédit: Panoramic

Une entente teintée de respect

Que ce soit sur le vélo ou en-dehors, les deux hommes s'entendent à la perfection. Et respectent voire admirent le talent indiscutable de l'autre. Ils ne cessent de le dire par média interposé. Quintana, en marge du Tour 2015 ("Valverde a été mon idole quand j'ai commencé, nous avons toujours eu une bonne relation. C'est un excellent coéquipier et ami"), aussi bien que Valverde, après le Tour 2013 ("Quintana est un grand grimpeur, il l'a montré. Je suis fier d'être dans l'équipe à ses côtés. Je pense qu'un jour il gagnera cette course").
L'avenir dira si le leader historique de la Movistar avait raison mais rarement un duo se sera aussi bien entendu que Quintana et l'Espagnol. Il y a 20 ans, Benrard Hinault et Greg Lemond, tous deux en lice pour la victoire, se déchiraient dans les rangs de La Vie claire. En 85, c'est le second qui se plaignait de ne pas avoir sa chance, avant que Hinault n'attaque l'Américain, pourtant leader désigné, en 86.

Une association qui fonctionne (dans les deux sens)…

Ce Tour de France 2015 est le quatrième grand tour où l'Espagnol et le Colombien sont associés. Avec pour l'instant deux deuxièmes places, une pour chacun. En 2012, pour sa première course de trois semaines, Quintana travaille pour Valverde sur les routes de la Vuelta et réalise un énorme boulot, notamment en troisième semaine. Si le Murcien joue la gagne jusqu'au dernier jour, c'est notamment grâce au Colombien.
Le scénario est le même sur le Tour 2013 avant que Valverde ne perde toute chance de podium. Du coup, c'est le Murcien qui a travaillé pour le Colombien en fin d'épreuve. Avec succès, notamment dans l'étape du Semnoz gagné par Quintana, où Valverde avait fait exploser le peloton. Qui sait ce qui se serait passé sur la dernière Vuelta si Quintana n'avait pas abandonné mais leur association a (jusqu’ici) toujours fonctionné.
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Valverde Quintana Tour de France 2013

Crédit: Panoramic

Quintana sait qu’il a un immense champion à ses côtés

Si ça marche, c'est aussi car on parle là de deux très grands coureurs. Les résultats parlent d'ailleurs en leur faveur. Savoir qu'un coureur comme Valverde va travailler pour soi doit donner une grande confiance au Colombien. Car, dans le peloton, personne ne peut se targuer de posséder comme équipier un coureur du calibre de l'Espagnol. Numéro un mondial, six fois médaillé sur les Mondiaux, encore auteur du doublé Flèche-Liège cette saison, le Murcien est un lieutenant d'une dimension inégalable. Car si Porte pour Froome, Kreuziger pour Contador voire Aru pour Nibali peuvent tous être des lieutenants de luxe, aucun n'a l'aura de Valverde. Et ça, Quintana en a conscience.

Pas de doute, Valverde sera fidèle à son rôle d'équipier

On pourrait revenir sur le duo Hinault-Lemond en 1985-1986. C'est sans doute l'exemple qui fait le plus peur à Quintana. Mais que le Colombien se rassure, ce n'est pas dans le caractère du Murcien. Si l'équipe Movistar – les dirigeants aussi bien que les coéquipiers – n’a jamais remis en cause le leadership historique de Valverde, c'est aussi car l'Espagnol a toujours été fidèle à sa parole envers ses coéquipiers. On a déjà vu qu'en 2013, il n'a eu aucun mal à travailler pour le Colombien.
Sur les courses de moindre importance dans la saison du Murcien (sans les dénigrer), Valverde a souvent travaillé, voire laissé gagner ses équipiers. Cela s'est vu par exemple sur le Critérium du Dauphiné en juin où il a aidé Intxausti à accrocher la 4e place mais aussi sur le championnat d'Espagne 2014 où, bien que le plus fort, il a laissé le titre à son équipier Ion Izaguirre. Et Valverde a clairement annoncé la couleur pour ce Tour de France, même depuis décembre dernier : "Je suis réaliste, il a plus de chances de le gagner que moi. Sur le Tour, on doit être à 100% avec Nairo. Si on parvient à rester ensemble le plus longtemps possible, on aura un avantage sur nos rivaux".

Quintana sait que son leadership ne sera pas remis en cause

Qui sait ce qu'il peut se passer dans la première semaine. Surtout avec un parcours vallonné qui favorise Valverde. Mais, en fait, cela ne change rien. Le Colombien est le leader unique de la Movistar et, sauf abandon ou perte de temps absolument irrattrapable (plus de 4-5 minutes) sur ses trois principaux rivaux, Eusebio Unzue ne changera pas son fusil d'épaule. Dimanche, aux Pays-Bas, ils ont tous les deux perdu du temps, et si leur position s'est affaiblie, elle ne change rien au rapport de force interne à Movistar.
Même si Quintana venait à perdre du temps sur son coéquipier espagnol avant les Pyrénées. Car l'équipe est construite autour du Colombien, avec sa garde rapprochée et non celle de Valverde. Mais aussi car ce dernier a eu sa chance de gagner le Tour l'an dernier (et même avant) et qu'il n'a jamais réussi à monter ne serait-ce que sur le podium. Quintana ne craint ainsi pas un scénario à la Contador/Amstrong en 2009 lorsque l'Américain avait tout fait pour piéger l'Espagnol avant la montagne et où Contador s'était retrouvé seul contre tous dans son équipe. Et, en soi, c'est déjà une victoire pour le Colombien.
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