Good morning le Tour : Comment battre Froome dans les Alpes ?

L.V. : Pour le battre, il n'y a que deux solutions :

1. Etre plus fort que lui à la pédale, multiplier les attaques et lui prendre 30 secondes par ci, 1 minute par là. A part un Quintana en feu, et encore, je ne vois personne.

2. Le piéger. Tenter un coup de poker de loin, l'isoler, lui faire perdre les pédales, le pousser à la faute, l'inciter à la panique. Mais, d'une part, aucun de ses adversaires (Contador et Nibali notamment) n'a montré qu'il avait les moyens de se lancer dans un tel coup de Trafalgar, et Froome dispose par ailleurs d'une équipe très forte pour le prémunir de ce type d'actions.

Bref, ça s'annonce mal pour la concurrence.

L.V. : Les sprinteurs, non. Certains sprinteurs, qui sont plus que des sprinteurs, oui. La prochaine véritable taillée pour les purs sprinteurs sera celle des Champs-Elysées. La transition entre les Pyrénées et les Alpes est dure. Samedi, à Mende, vous pouvez oublier un sprint. Vendredi à Rodez, ça peut convenir à un Sagan, pas à un Cavendish. Reste, à la rigueur, dimanche, à Valence, en fonction des circonstances. Mais les sprinteurs ne seront globalement pas à la fête avant Paris...

L.V. : Oui et non. Oui, je suis étonné de voir que Geraint Thomas figure dans le Top 5 au général à la sortie des Pyrénées, c'est certain. Notamment parce que, contrairement aux autres membres du Top 10, il bosse pour un leader. Il ne gère pas franchement ses efforts. Il n'a pas ce luxe et doit donner beaucoup pour Chris Froome. Après, Thomas, même en montagne, a déjà affiché quelques qualités, y compris lors du récent Tour de Suisse. Et si c'est un pistard de formation, son physique peut être compatible avec celui d'un bon grimpeur. Mais s'il tient la distance sur trois semaines et termine dans les mêmes eaux qu'un Contador, oui, je serais franchement bluffé.

L.V. : Non. C'est Froome. Pas Merckx. S'il le peut et qu'il le veut, il pourra cumuler le jaune et les pois. Mais sa gestion des deux dernières journées laisse penser qu'il ne le fera pas. Je vois bien Joaquim Rodriguez meilleur grimpeur à la fin du Tour. Il est dans une position idéale pour cela.

L.V. : A des étapes nerveuses. Dans leur partie initiale, en tout cas. Beaucoup d'équipes encore bredouilles voudront tenter de prendre des échappés et profiter des trois prochains jours pour se montrer. Samedi, à Mende, les favoris s'expliqueront pour une poignée de secondes dans la montée finale. Pour les ténors, ce sont des étapes potentiellement dangereuses, où il faut faire preuve de vigilance.