La valeur sûre, l'invité surprise, le perdant… Le bilan des Français

Il fallait être homme de classiques pour briller sur les neuf premières étapes du Tour. Dans ce registre, Tony Gallopin offre les plus sérieuses garanties françaises. Le vainqueur de la Clasica San Sebastian 2013 a répondu présent tout au long de la semaine. En vue sur le Mur de Huy et à Mûr-de-Bretagne (5e à chaque fois), il a déjoué les pièges des pavés et de la Zélande. Également présent au soutien de son sprinteur Greipel (2 victoires d'étape), il ne lui a manqué que le maillot jaune pour parachever cette première semaine, lui qui a longtemps pointé dans le top 5 du général. Le Tour attaque une nouvelle phase, mais le Francilien espère encore s'illustrer, avec des échappées.

"Il faut que je me fasse plaisir, je n'ai plus rien à perdre." Après les gifles essuyées la semaine dernière, Thibaut Pinot espère désormais inverser la tendance dans la montagne. Le Français peut toujours s'illustrer, mais il restera loin des ambitions que lui et son équipe reconnaissaient couver. Tout avait bien commencé, avec une bonne performance sur le chrono inaugural. Ensuite, les déconvenues se sont succédé : pris dans la bordure, pendu vers Huy, en galère sur les pavés… En manque de réussite sur un terrain qui ne lui convient pas, Pinot voit ses ambitions au général ensevelies sous un débours de 8 minutes.

Les chemins tortueux empruntés par sa carrière en ont fait le premier vainqueur d'étape français sur ce Tour. Et de quelle manière ! Troisième sur le Mur de Huy, le puncheur d'AG2R s'est offert une victoire en costaud à Mûr-de-Bretagne, devant les Martin, Froome, Valverde… Un succès majeur, aussi bien sportivement que médiatiquement, qui devrait assurer son avenir pour un moment. Recruté par AG2R il y a un an et demi, Vuillermoz avait alors bénéficié du soutien d'un mécène pour rester dans le peloton, moins d'un an après y avoir fait ses débuts à 24 ans, après avoir brillé en VTT. Les cadors du peloton savent désormais à qui ils ont affaire, plus d'excuse sur la prochaine attaque-éclair de "Pikachu" !

Il vient pour apprendre mais il pourrait déjà donner des leçons à pas mal de ses aînés. Depuis dix jours qu'il découvre le Tour, Warren Barguil a la réussite que son talent et son intelligence de course attirent. Quand la route s'est dressée, à Huy et Mûr-de-Bretagne, il est resté avec les meilleurs. Il a également démontré sa facilité sur les pavés du Nord et aidé son sprinteur John Degenkolb avant de connaître sa première journée en blanc à domicile, sur les routes bretonnes. Une première semaine parfaitement réussie. Et dire qu'il vient surtout pour tenter des coups en montagne…

Comme tout sprinteur qui se respecte, Nacer Bouhanni est un acrobate sur son vélo mais il lui arrive de prendre quelques gadins malvenus. Particulièrement sur le Tour. Déjà poussé à l'abandon précoce pour sa première participation (2013), la star de Cofidis est encore sortie par la petite porte de l'ambulance. Touché aux côtes lors du championnat de France, Bouhanni est encore allé à terre deux fois sur ce Tour. La première fois, en Zélande, c'est passé. La deuxième, dans les premiers kilomètres de la 5e étape, c’était fatal. Pour lui comme pour les ambitions de Cofidis, qui avait misé très gros dans la quête d'un premier succès sur le Tour depuis 2008.