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Madiot : "Pour Pinot, il faut être au contact tous les jours avec Froome et Contador"

Benoît Vittek

Mis à jour 29/06/2015 à 18:21 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Patron emblématique de l'équipe FDJ, Marc Madiot fait de Thibaut Pinot son leader absolu. Arnaud Démare devra profiter des circonstances de course pour aller chercher un succès. A l'occasion de la publication de son livre "Parlons vélo", il est revenu pour nous sur son engagement et sur le prochain Tour de France.

Thibaut Pinot sur le Tour de Suisse 2015

Crédit: Panoramic

On vous connaît pour vos prises de position tranchées. Votre livre "Parlons vélo", c'est une façon d'expliquer d'où vient cet engagement dans les luttes qui vous animent ?
M.M. : Ça permet de balayer le pourquoi du comment, de raconter les choses telles qu'elles sont. Au début quand on m'a fait la proposition, je n'en avais pas très envie. Et puis je me suis dit qu'on ne me le reproposerait peut-être jamais, donc il fallait le faire. On s'est rapidement mis d'accord avec Mathieu Coureau (journaliste à Ouest-France, co-auteur du livre), je n'avais pas envie de raconter les courses les unes derrière les autres mais plutôt d'entrer dans le fond des sujets. On a oublié beaucoup de choses, des anecdotes et des histoires qui auraient pu porter l'attention sur d'autres choses, mais on est toujours pris par le temps et la place.

Le rythme que vous décrivez et l'intensité avec laquelle vous assumez vos différentes casquettes, ça semble épuisant...
M.M. : Avec l'âge, j'ai appris à déléguer. Non, surtout à bien m'entourer. Heureusement.
Est-ce que c'est plus facile aujourd'hui qu'il y a quelques années ?
M.M. : Surtout pas ! C'était plus simple autrefois. Il y avait moins de contraintes. Tout était plus tranquille. Aujourd'hui, le cyclisme est de plus en plus professionnel, de plus en plus médiatique, de plus en plus formaté et maîtrisé. C'est comme l'entreprise.
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2013 FDJ Marc Madiot

Crédit: Panoramic

Vous semblez quand même mieux armé que d'autres années, où vous n'aviez pas les moyens de briller sur les plus grandes épreuves. Quelles sont vos ambitions sur ce Tour de France ?
M.M. : On est mieux armé mais c'est aussi une question de circonstances, grâce à une génération exceptionnelle de coureurs. Comme dans une PME, ça bouge tout le temps et demain on peut être dans une toute autre situation. Cette année, on vise le top 10 au classement général et une victoire d'étape, soit un sprint massif avec Arnaud Démare, soit une étape de montagne avec Thibaut Pinot.

Top 10, ça semble être un objectif très prudent pour un coureur qui est monté sur le podium l'an dernier et a confirmé cette saison sur des épreuves d'une semaine...
M.M. : Oui mais ça ne veut rien dire. C'est une garantie de niveau physique, pas de résultat. On remet le compteur à 0 à chaque fois et il y a les aléas de la course. En fonction de la météo, des accidents comme il y en a eu l'an dernier, tout peut changer. Être cinquième ou sixième, ce ne sera pas forcément une régression.

Qu'est-ce qui peut marquer une progression ?
M.M. : Être au contact tous les jours avec les Froome, Contador, Nibali, Quintana. Le 14 juillet (ndlr : première arrivée au sommet, à la Pierre-Saint-Martin) ? Non, c'est simplement une date sur le calendrier, ce qu'il faut, c'est être là tous les jours. Mais on y verra beaucoup plus clair après dix jours, quand on aura franchi les pavés, les étapes exposées au vent... Le peloton va être très nerveux. Il faudra faire le point ensuite.
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Thibaut Pinot (FDJ) sur le Tour de Romandie

Crédit: Panoramic


Quels sont ses rivaux parmi les coureurs de 25 ans ou moins ?
M.M. : Quintana pour le premier, Bardet en deuxième. Barguil, j'attends encore un peu de voir.

L'autre jeune coureur de votre équipe très attendu, c'est Arnaud Démare (23 ans), qui a connu un début d'année difficile. Où en est-il ?
M.M. : Il est pas mal. Il vient de gagner deux étapes sur le Tour de Belgique. Il n'a pas eu de réussite sur les classiques au printemps : chute à Milan - San Remo, incident mécanique sur les Flandres, crevaison à Paris-Roubaix... et quand on ne court que des grandes courses, c'est difficile d'inverser la tendance. Mais aujourd'hui je pense qu'il est bien.

En plus d'une victoire d'étape, est-ce qu'il peut viser le classement par points ?
M.M. : Non, ce n'est pas un objectif. Avant de penser au maillot vert, il faut penser à la course chaque jour et au classement général. De toute façon, il n'y a pas 50 000 étapes de plaine. Ça peut bordurer aux Pays-Bas, il y a le Mur de Huy... Dans l'équipe, c'est d'abord tout le monde pour Thibaut, et ensuite pour Arnaud si la course le permet. Si l'arrivée est linéaire, sans vent, ce n'est pas pareil que si c'est tortueux, humide, nerveux...

* Parlons vélo. Entretien avec avec Mathieu Coureau. Éditions Talent Sport, 256 pages, 18 euros.
Marc Madiot
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