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Un oeil sur le Tour : Bouhanni et le Tour, un début de malédiction qui coûte très cher (à Cofidis)

Benoît Vittek

Mis à jour 08/07/2015 à 22:42 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2015 – Pour sa deuxième participation au Tour, Nacer Bouhanni a encore abandonné sans donner la pleine mesure de son talent. Pour Cofidis, c’est un désastre.

Nacer Bouhanni (Cofidis)

Crédit: Panoramic

L’histoire du jour

Les perdants du jour laissent parfois une empreinte bien plus marquante sur la course que le vainqueur. André Greipel levait tout juste son poing serré que les premières images de Nacer Bouhanni à la sortie de l’hôpital nous parvenaient. Bravo au Gorille, dont la huitième victoire sur le Tour promet une nouvelle soirée de fête dans les rangs de Lotto. Bon courage à Bouhanni, dont le deuxième abandon sur la Grande Boucle est un immense crève-cœur.
Parmi les nombreuses pépites dont recèle aujourd’hui le peloton français, je trouve le sprinteur vosgien particulièrement attachant. Son tempérament de gagneur, cette volonté de rendre coup pour coup et la façon dont il s’est construit en opposition avec (presque) tout le monde peuvent transformer en or (ou en vert, ou en arc-en-ciel) le talent qu’il a dans les jambes. À l’aube de ses 25 ans, il était le Français le plus à même de lever les bras sur ce Tour.
Ses coéquipiers pris dans cette chute ont pu se relever mais toute l’équipe Cofidis est assommée par l’abandon de son leader. Le lourd investissement consenti pour attirer Bouhanni ne payera pas cet été alors que l’équipe cherche son premier succès sur le Tour depuis 2008. Heureusement, le sponsor est solide et, malgré des années de déliquescence sportive, il a renouvelé en début de Tour son engagement jusque fin 2019. Bouhanni, lui, est encore très jeune. Il a le temps d’imposer ses jambes et son mental de champion sur les routes du Tour.

On a aimé

Le maillot jaune en tête de peloton. On attendait cette image, elle n’a pas manqué. Tony Martin, en jaune de la guidoline aux bidons, a pris les commandes lorsque l’équipe Etixx préparait le sprint de Mark Cavendish. Juste avant lui, le maillot arc-en-ciel de Michal Kwiatkowski tirait le peloton. On aime encore plus.
La résistance de Michael Matthews, combatif du jour. Durement marqué par la chute de lundi, "Bling" a passé une nouvelle journée galère mercredi. Ses efforts pour rallier l’arrivée ont été récompensés par le prix de la combativité, normalement réservé à ceux qui animent l’avant de la course. Désormais repoussé à une heure de Tony Martin, il reste lanterne rouge derrière son compatriote Adam Hansen, autre courageux de ce début de Tour.

On n’a pas aimé

L’échappée du jour. Le cyclisme moderne ne fait pas la part belle aux aventuriers précoces, surtout dans la plaine. Les équipes le savent et poussent la logique au bout sur ce Tour de France. Les candidats à l’échappée se font rares… et Nicolas Edet, qui avait réussi s’extirper du peloton, s’est relevé pour laisser un seul homme en tête. Résultat, il n’y avait (déjà) plus personne devant à 100 bornes de l’arrivée.
Peter Sagan encore deuxième. Sa remontée dans le final est spectaculaire, comme à peu près tout ce que fait le Slovaque dans un peloton. Mais son irruption sur la scène du Tour en 2012 appelait la naissance d’un champion, pas d’une attraction. Plus souvent en difficulté tactiquement que physiquement, il pouvait remporter l’étape. Comme toujours avec lui, c’est partie remise, peut-être dès jeudi au Havre.

Juste pour savoir

Lequel de ses équipiers était suffisamment petit pour prêter sa monture à Nairo Quintana quand celui-ci a eu un incident mécanique ?
Les Orica, qui ont encore perdu Michael Albasini, seront-ils 5 au départ du contre-la-montre par équipe, dimanche ?
Nacer Bouhanni dans l’ambulance, Arnaud Démare en dedans, Bryan Coquard lui aussi régulièrement par terre… On y croit toujours à une victoire française au sprint ?
picture

Arnaud Démare

Crédit: Panoramic

Trois stats à retenir

5. Nacer Bouhanni a connu autant de victoires que d’abandons sur les grands tours.
78,48. La vitesse, en km/h, atteinte par André Greipel et John Degenkolb lors du sprint intermédiaire.
8. Le nombre de victoires pour Greipel sur le Tour. Il rejoint Marcel Kittel mais reste à quatre longueurs d’Erik Zabel.
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