Tour de France 2015 - A chasser deux lièvres à la fois, Sagan continue de se mordre les doigts

Pour la quatrième fois sur ce Tour 2015, le dauphin Sagan est tombé sur un os. Pourtant, cette arrivée en côte à Rodez semblait taillée pour lui. Et quand le reste de l’échappée du jour a été avalée par le peloton à 400m de la ligne, on s’est dit que ce final n’échapperait pas au Slovaque cette fois-ci. Et on s’est mis le doigt dans l’œil. Encore une fois. Le grand battu du jour s’en est pris, lui, à son vélo en explosant de colère à l’arrivée.

Finalement, c’est peut-être Arnaud Démare qui a mis Sagan dans le rouge en attaquant aussi loin de l’arrivée. Après avoir contrarié les desseins du Français, le triple tenant du maillot vert est parvenu à se glisser dans la roue du vainqueur Van Avermaet. Le Belge était fort. Très fort. Trop fort pour Sagan qui a manqué de jus sur le finish et qui n’a pas pu déboîter un autre éternel dauphin. A l’écouter, le Slovaque ne peut s’en prendre qu’à lui-même : "J’ai commis une erreur. Je ne suis pas parti au bon moment derrière Van Avermaet.  Je suis revenu sur lui, j’avais un peu de vitesse mais quand j’ai ralenti un peu, toute la douleur est arrivée dans les cuisses. J’avais les jambes qui brûlaient."

Son nouveau revers serait donc dû à une erreur tactique. Un temps d’arrêt qui a tout gâché. Soit mais il y a peut-être une autre raison. Chaque jour, Sagan ne ménage pas ses efforts. Notamment lors des sprints intermédiaires où il laisse de l’énergie. Andre Greipel étant un adversaire coriace, un quatrième maillot vert consécutif semble être à ce prix. D’accord.

Mais plus on se rapproche de Paris, plus les occasions de lever les bras se raréfient. A priori, en voyant le verre à moitié vide, il ne reste à Sagan que l’étape de Valence dimanche pour s’offrir un cinquième succès en carrière sur le Tour. Et encore, il faudra contenir une possible échappée. Seul point positif ce vendredi soir : le coéquipier de Contador compte maintenant 24 points d’avance sur Greipel. C’est déjà ça…

Le courage et l’abnégation de Jean-Christophe Péraud. Tombé à 61 kilomètres de l’arrivée, le coureur d’AG2R-La Mondiale a donné une sacrée leçon ce vendredi. Après être reparti abîmé et brûlé de partout, le Français a serré les dents pour revenir au sein du peloton. Il a ensuite joué les coéquipiers de luxe en récupérant quelques bidons pour le reste de son équipe. Un guerrier avec un grand G. Une belle leçon de dévotion.

Le règlement qui protège les coureurs qui crèvent à moins de trois kilomètres de l’arrivée. Bauke Mollema a percé et n’a pu disputer ses chances en fin d’étape. Mais la loi étant ce qu’elle est, le Néerlandais a été classé 88e mais dans le même temps que le groupe maillot jaune. Soit à 7 secondes du vainqueur. Alors que ceux qui ont tenté leur chance dans la côte finale et qui n’ont pas pu suivre le rythme (on pense à Pierre Rolland et Warren Barguil) ont concédé du temps. Moralité : il faut mieux crever après la banderole des 3 kilomètres et rentrer directement à l’hôtel.

Combien d’heures va dormir Jean-Christophe Péraud cette nuit ? Sa journée de samedi s'annonce aussi bien compliquée.

Avec des pointes à 38°C, combien de litres d’eau ont avalé en moyenne les 175 coureurs du peloton ?

Joaquim Rodriguez s’est laissé distancer à 15 kilomètres de Rodez et a concédé 9’43" à l’arrivée. Pour mieux attaquer samedi vers Mende ?

2. Le 17 juillet 2013, Jean-Christophe Péraud chutait lors du chrono de Chorges, devant sa famille, et abandonnait à cinq jours de l’arrivée sur les Champs. Soit deux ans jour pour jour. Une date maudite ?

3. Après Rohan Dennis à Utrecht, le chrono par équipes à Plumelec, la BMC a signé un troisième succès d’étapes avec Greg Van Avermaet à Rodez sur ce Tour 2015. On attend Van Garderen maintenant…

6’07". A neuf jours de l’arrivée, la Movistar pointe toujours en tête du classement par équipes. Mais le Team Sky n’est pas résigné.