TOUR DE FRANCE 2015 - Chris Froome se sent ciblé et ne comprend pas pourquoi

Chris Froome a endossé son 11e maillot jaune depuis le départ d'Utrecht. En guise de figure imposée, le Britannique a donc effectué sa 11e conférence de presse post-étape lundi. Et chaque soir, c'est la même histoire. Les questions et les débats tournent essentiellement, non pas autour de la course, mais de ce climat de suspicion dont ne parvient pas à se défaire l'équipe Sky et son principal représentant. Gap n'a pas échappé à cette tradition. Mais Froome ne désarme pas. Et comme la meilleure défense, c'est l'attaque, il s'est montré mordant lundi. On le cherche ? On va le trouver.

Il est poli, Chris. Il sourit, Chris. Mais on le sent bien, il en a un peu marre. "C'est frustrant pour moi d'être ciblé de la sorte", a-t-il soufflé, s'étonnant qu'on s'intéresse autant à son cas, quand, de son point de vue, certains de ses prédécesseurs ont joui d'une tranquillité supérieure. "Quand on regarde les cinq derniers grands tours, il n'y avait pas eu autant d'attention sur la puissance et les données des uns et des autres, juge-t-il. Contador ou d'autres n'ont pas été autant ciblés sur ce point de vue. Pourquoi autant d'attention autour de moi ? J'ai du mal à comprendre."

Toujours avec ce calme qui le caractérise, "Froomey" en a au passage (encore) (re)remis une couche sur les consultants qui l'ont mis en cause plus ou moins directement. A la question "Que pensez-vous du fait que des anciens cyclistes, certains dopés, deviennent consultants ?", Froome a ainsi répondu de façon tranchante : "Je ne suis pas fan de cela car ce ne sont pas les meilleurs modèles à suivre". "Je n'accepte pas que des anciens coureurs jettent la suspicion, tout cela parce qu'ils ne connaissent pas d'autre manière de faire du vélo. Ils ont une grande audience à la télé et ruinent l'atmosphère", avait-il déjà lancé dimanche.

Mais à l'instar de son manager Dave Brailsford la veille, Chris Froome s'est à nouveau dit prêt à faire preuve de bonne volonté et à collaborer avec les instances dirigeantes du cyclisme. "Je ne suis pas opposé à ce que mon équipe publie mes données de puissance, a-t-il assuré. Les données de mes performances sont la propriété intellectuelle de l'équipe. Si elle souhaite les transmettre, ça ne me pose aucun problème".

Le maillot jaune a par ailleurs reçu lundi le soutien du CPA, l'association internationale des coureurs. Dans un communiqué, le CPA, présidé par l'ancien champion italien Gianni Bugno, a regretté le "comportement de certains commentateurs de la télévision, qui, en accusant sans aucune preuve l'intégrité des coureurs, génèrent des comportements non civilisés et indignes de certains fans sans scrupules".

S'il garde le pouvoir jusqu'à dimanche, ce qui parait très envisageable, il est tout aussi probable que l'homme fort de Sky soit contraint de répondre encore et toujours aux mêmes types de question. Mardi, c'est repos. Mais en tant que leader du Tour, Froome devra passer par la case conférence de presse. Alors, rebelote ?