TOUR DE FRANCE 2015 - Dans la montagne, le maillot jaune, c'était Quintana

Avec seulement 13,8 kilomètres de contre-la-montre individuel, ce Tour de France était proportionnellement l'un des plus montagneux de l'histoire. Afin de voir quelle était la hiérarchie dans la montagne cette année, nous avons pris en compte huit étapes et établi un classement général sur ces huit seules étapes.

Il s'agit des trois grandes étapes des Pyrénées (La Pierre-Saint-Martin, Cauterets, Plateau de Beille), l'étape de Mende (avec arrivée au sommet classée en 2e catégorie) et les quatre grandes étapes des Alpes (Pra-Loup, Saint-Jean-de-Maurienne, La Toussuire et l'Alpe d'Huez).

Nairo Quintana a donc été le roi de la montagne. Chris Froome, bonifications comprises, avait pris 1'10" à son rival colombien lors de la première étape de montagne, à la Pierre-Saint-Martin. Mais lors des deux dernières journées dans les Alpes, Quintana a dominé le maillot jaune : 32 secondes à la Toussuire, puis 1'26" à l'Alpe d'Huez. Soit 48 secondes à l'avantage de Quintana, ramenées à 47 avec la petite seconde ayant séparé les deux hommes à Mende.

Vient ensuite Alejandro Valverde, qui complète le Top 3. Nous avons donc le même podium en montagne que sur les Champs-Elysées, mais pas dans le même ordre. Evidemment, Froome n'aurait sans doute pas géré de la même manière ses Alpes s'il n'avait compté plus de 3 minutes de marge sur Nairo Quintana, mais cela donne une bonne idée du rapport de forces entre les principaux acteurs de ce Tour. Le Tour de France se gagne le plus souvent dans la montagne. Mais il peut se perdre partout. Nairo Quintana l'a appris à ses dépens, lui qui n'a jamais pu combler son déficit de la première semaine.

On notera par ailleurs qu'Alberto Contador a lâché près de 10 minutes à Quintana sur ces huit étapes de montagne, témoignage grandeur nature de l'affaissement de l'ancien maillot jaune, apparu sans peps après sa victoire sur le dernier Tour d'Italie. Deux Français figurent dans ce Top 10 : Romain Bardet (8e) et Pierre Rolland (4e).

Bien sûr, les deux Tricolores ont bénéficié de certaines échappées, mais Rolland, à la pédale, s'est remarquablement débrouillé. Il avait fini 8e à la Pierre-Saint-Martin, avec Valverde et devant Contador ou Nibali, puis dans le groupe Froome le lendemain à Cauterets comme au Plateau de Beille. Il n'y a en réalité qu'à Saint-Jean-de-Maurienne que le leader d'Europcar a pris une échappée pour prendre du temps aux favoris. On peut donc légitimer le propos de Pierre Rolland qui estimait que, sans sa mauvaise première semaine, il aurait "fini dans les cinq premiers à Paris".