TOUR DE FRANCE 2015 - Good morning le Tour : Sagan est-il le Poulidor du sprint ?

L.V. : Oui. Pour l'instant, au regard de son exceptionnelle première moitié de saison, il n'est pas exactement au niveau attendu. Il est très discret et les occasions de briller pour les sprinters seront rares d'ici la fin du Tour. S'il ne gagne pas vendredi à Fougères… Il a repointé le bout du nez ces deux derniers jours mais, pour l'heure, c'est clairement une déception.

L.V. : D'abord, en tant que Limousin d'origine, j'y tiens : Poulidor n'est pas le roi des deuxièmes places. Ni sur le Tour ni encore moins ailleurs. Mais passons. Je vois l'idée. Pour le coup, Sagan, avec 14 places de deux dans sa courte carrière sur le Tour, a vraiment du mal à conclure. Au-delà du Tour, il a d'ailleurs très souvent été très bien placé dans les courses majeures, mais assez rarement gagnant.

Je pense que ça doit quand même le travailler, même s'il s'est consolé ces derniers temps avec le maillot vert et qu'il reste mon favori encore en la matière. Son problème, c'est d'avoir la pancarte. Jeudi, au Havre, tout le monde était focalisé sur lui. Tout le monde attendait qu'il chasse derrière Stybar. Il n'a pas voulu être le dindon de la farce… Son autre souci, c'est effectivement d'être polyvalent, fort dans beaucoup de domaines, donc capable de jouer la gagne sur des arrivées plates ou en bosse, mais il n'est absolument irrésistible dans aucun de ces secteurs.

L.V. : Très fragile, je ne sais pas, mais il lui manque cette pointe de vitesse explosive qui le rendait presque inabordable il y a quelques années. Jeudi, ce n'était pas pour lui. Comme d'autres, comme Kristoff par exemple, il jouera très gros vendredi où je vois mal comment l'étape pourrait s'achever autrement que par un sprint. C'est peut-être sa dernière chance avant les Champs. Et pas sûr qu'il les voit.

L.V. : Il passe un début de Tour galère (il a déjà perdu plus de 40 minutes) et ce n'est pas si étonnant. Il est tout jeune, et c'est seulement son deuxième grand tour après la Vuelta l'an dernier. Vu le niveau de nervosité dans le peloton depuis le départ d'Utrecht et le profil de cette première semaine, ce n'était pas l'idéal pour une mise en route tranquille. Maintenant, il attend certainement la montagne avec impatience. Il s'était montré à son avantage sur le Dauphiné et le fait d'être aux oubliettes au général peut devenir un atout pour lui dans les Pyrénées. On le verra sûrement à l'attaque. Si les jambes sont là, évidemment.

L.V. : Oui pour Van Garderen, sous certaines conditions. Beaucoup moins pour Uran. Top 10 oui. Podium, c'est peut-être un peu haut pour lui.