Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Tour de France 2015 : La Toussuire et Zélande, les deux regrets de Nairo Quintana (Movistar)

Julien Chesnais

Mis à jour 25/07/2015 à 23:05 GMT+2

Sur le point de finir deuxième du Tour, Nairo Quintana (Movistar) a tout tenté samedi pour renverser Chris Froome (Sky). Mais si le Colombien a des regrets, il peut les situer dans son attaque tardive à la Toussuire et le temps perdu en Zélande.

Nairo Quintana devant Chris Froome lors du Tour

Crédit: AFP

Samedi, Nairo Quintana (Movistar) aura bien tout tenté. Le Colombien avait prévenu qu'il jouerait le tout pour le tout lors de la dernière étape alpine, à la veille de l'arrivée. "J'attaquerai de loin", disait-il la veille. Il a tenu parole. Et le spectacle offert a d'ailleurs été grandiose. Sa première banderille dans les derniers lacets de la Croix-de-Fer a fait vaciller Froome. Puis dans l'Alpe d'Huez, il a remis ça dès le pied. Jusqu'à faire plier le maillot jaune qui, sans craquer complètement, concédait 1'20'' sur la ligne d'arrivée au frêle grimpeur sud-américain.
Dimanche, Quintana va ainsi finir deuxième du Tour à 1'12'' de la victoire. Que peut-il se reprocher ? Pour l'étape de samedi, absolument rien. La Croix-de-Fer n'était pas assez dure et la vallée trop longue jusqu'au pied de l'Alpe pour réussir un coup de force majeur prévu au briefing, et face à une équipe Sky de toute manière trop solide.
J'ai perdu le Tour aux Pays-Bas en première semaine
Les regrets de Quintana sont ailleurs. Lui les met sur le compte du début de Tour. "J'ai perdu le Tour aux Pays-Bas en première semaine, lorsque nous avons laissé une minute et demie pendant l'étape de Zélande." Après tout, les chiffres lui donnent raison.
Lors de cette deuxième étape disputée dans des conditions météo dantesques en bord de mer, Quintana n'avait pu accrocher la première bordure. Sans que, de son aveu, ce ne soit complètement de sa faute. "Je me suis retrouvé seul face au vent quand les autres leaders étaient accompagnés d'équipiers. Ça me coûte le Tour." Il a concédé 1'28'' ce jour-là. Si on efface ce débours, le Colombien aurait donc, mathématiquement, remporté la Grande Boucle.

Et s'il avait attaqué dès le pied de La Toussuire ?

Quintana a pourtant eu l'occasion de renverser la vapeur. Et si l'on devait en pointer une c'était ce vendredi. La montée de la Toussuire laisse une réelle impression de gâchis. Certes, Quintana a repris du temps à Froome au terme de cette 19e étape. 30 secondes.
Mais il ne l'a fait qu'en attaquant à cinq kilomètres de l'arrivée. En faisant le rapport, cela représente six secondes au kilomètre. Combien de temps aurait-il repris s'il s'était élancé dès le pied de la montée longue de 18 bornes, là où les pourcentages étaient les plus raides ? On ne le saura jamais. Mais Quintana aurait dû sonder Froome beaucoup plus tôt que ce qu'il ne l’a fait dans la Toussuire.
Je continue de rêver en jaune… mais pour une autre année
"Kingtana"" peut néanmoins tirer un bon bilan de son Tour. Il est bien sûr réussi avec cette nouvelle deuxième place derrière Froome. Et le gain du maillot de meilleur jeune. Mais ce mois de juillet n'aura quoi qu'il arrive pas la même saveur qu'il y a deux ans.
Cette fois, il n'a pas eu droit à son étape. Il n'était pas loin de l'avoir ce samedi à l'Alpe d'Huez, où il a échoué pour 18 secondes derrière Pinot qui avait lui anticipé. Le maillot de meilleur grimpeur lui échappe également. Et de peu. S'il avait gagné ce samedi, comme il l'avait fait au Semnoz la veille de l'arrivée en 2013, Quintana serait d'ailleurs revenu à un point de Chris Froome, qui va devenir le premier à faire le doublé maillot jaune – maillot à pois depuis Eddy Merckx en 1970*.
Cette performance, Quintana aura sans doute l'occasion de la réaliser dans le futur. À 25 ans, l'avenir lui appartient. Il est le meilleur de sa génération et celle des Contador, Froome et Nibali (tous trentenaires) vont bientôt quitter leurs meilleurs années. Sa résilience face à la tension de la première semaine et sa bonne tenue sur les pavés confirment qu'il a la solidité nécessaire, la carrure de remporter le Tour. "C'est un bon bilan, il y a plein de choses positives. Cela m'a donné de la confiance et de la maturité pour l'avenir. Je continue de rêver en jaune… mais pour une autre année."
*Carlos Sastre a remporté le classement du meilleur grimpeur en 2008 mais seulement sur tapis vert, après le déclassement pour dopage de Bernard Kohl
picture

Nairo Quintana à l'arrivée de la 19 étape

Crédit: AFP

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité