Tour de France 2015 : Personne n'a osé attaquer Chris Froome, Rafal Majka en a profité

Cette fois-ci, Chris Froome s’est montré sage. A l’issue de la 11e étape, remportée en solitaire par Rafal Majka à Cauterets, le maillot jaune a conservé son leadership sans avoir eu besoin de se disperser. Quant au Polonais de Tinkoff-Saxo, qui n’avait pas encore levé les bras cette saison, il s’est adjugé une troisième victoire d’étapes sur le Tour après son doublé de l’an dernier.

C’est pourtant dans le Tourmalet que tout s’est décidé pour Majka. Présent dans l’échappée du jour, le meilleur grimpeur de l’édition 2014 a accéléré à 48 kilomètres du but. Plus personne ne l’a revu. Vainqueur à Risoul et au Pla d’Adet l’an dernier, le Polonais de 25 ans redonne le sourire aux Tinkoff après la défaillance de Contador mardi. En costaud. Sur la ligne, il a devancé l’Irlandais de Cannondale-Garmin, Dan Martin (+1’00"), et l’Allemand de Bora-Argon, Emmanuel Buchmann (+1’23").

Au lendemain de son coup de force, Froome n’a pas cherché à disséminer un peu plus la concurrence. Ses adversaires non plus n’ont rien montré pour le faire vaciller de son piédestal. La course ne s’est jamais emballée et, pour résumer, on s’est ennuyé. Le Tourmalet, deuxième col hors-catégorie au menu de cette Grande Boucle, encore une fois placé trop loin de l’arrivée a sûrement joué dans cette apathie collective. Les deux premières heures de course disputées à vive allure (44km/h de moyenne) ont aussi peut-être échaudé les rivaux de l’Anglais.

Fringuant dans le Tourmalet, Nibali a bizarrement lâché prise sur les pentes plus douces de Cauterets. Seul changement notable au général : l’Italien ne fait plus partie du top 10. Comme la veille, Rolland et Gallopin ont été les seuls Tricolores à tenir tête aux favoris. Le coureur a tenté un coup sous la flamme rouge mais celui-ci est resté vain. La faute à Geraint Thomas qui n’a pas voulu laisser partir le Français. Lâché à deux reprises dans le Tourmalet, Barguil était lui parvenu à revenir dans la descente. Mais le Français a payé ses efforts en fin de course et a rendu 30 secondes à Froome. Comme la veille, Bardet, Péraud et Pinot ont sombré au cours d’une étape marquée par de nombreux abandons (Rui Costa, Bennatti, Nerz, Taaramae, Vansummeren ou encore Gastauer).