Tour de France 2015 - Rolland, Bardet, Gallopin : Un trio français a brillé, mais pas celui attendu

Tony Gallopin (Lotto-Soudal) était le meilleur Français après la première semaine. Rien de surprenant vu les caractéristiques du Francilien de 27 ans, adepte du vent, des pavés, et des raidards. Mais le voir encore en tête du contingent après la première arrivée au sommet, là, on ne s'y attendait pas. Et lui non plus d'ailleurs : "À mi-côte, j'étais encore tout content d'être avec Froome. D'habitude, je dois attendre les résumés à la télé pour voir ses performances en montagne."

Arrivé devant Van Garderen et Contador au sommet d'une montée hors-catégorie, le vainqueur de la Clasica San Sebastian 2013 ne s'était jamais montré aussi à l'aise en haute-montagne. Désormais, il ne s'interdit pas de rêver à un bon classement général. Ce qu'il n'a encore jamais réalisé. Sur ses cinq Grands Tours disputés, il n'a jamais fait mieux que 29e (Tour 2014). "Je verrai jour après jour" a-t-il conclu. Les enchaînements de cols prévus mercredi et jeudi, constitueront un nouveau test pour lui.

Il est dans le top 10. Et c'est un petit miracle. À 90 kilomètres de l'arrivée, on a un temps craint que le Tour soit terminé pour le grimpeur longiligne de la Giant-Alpecin. Une chute dans la zone de ravitallement, de longues minutes allongé sur le côté gauche de la route... mais l'ancien vainqueur du Tour de l'Avenir a finalement repris la route.

En pleurs, et avec courage. "J'ai été formé dans un roc" rigolait le Breton de 23 ans à l'arrivée, où sa 15e place, vu les circonstances, a valeur de petit exploit. Souffrant de blessures superficielles sur le côté droit, les prochains jours lui seront peut-être douloureux. Mais après avoir surpris par sa solidité dans la première semaine, il a peut-être gagné ce mardi la certitude qu'un top 10 lui était envisageable. Et c'est déjà pas mal.

Arrivé sur son terrain, la montagne, Pierre Rolland (Europcar) n'a pas déçu. On regrettera simplement son débours lâché jusqu'à l'entrée des Pyrénées (près de 12'). Ce mardi, l'ancien vainqueur d'étape à l'Alpe d'Huez et la Toussuire, a tenu son rang de 4e du Giro 2014 en étant l'un des derniers à s'être fait décroché du rythme des Sky.

Une chose est sûre, on le verra à l'offensive ces prochains jours pour tenter de décrocher une belle étape. Et partir à l'assaut du maillot à pois. Sa récolte de points a commencé. Il en compte déjà 12 grâce à sa huitième place à la Pierre Saint-Martin.

"Ce n'est pas une défaillance, je suis à ma place." Le constat personnel tiré par Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale) est implacable. Lâché d'entrée de jeu, il a mesuré le fossé qui le sépare des tous meilleurs. Ce qui ne fait que confirmer son début de saison très poussif. Passé de 3'30'' à 9'18'' de retard au général à l'issue de ce premier acte en montagne, le 2e du Tour 2014 a affirmé avoir tirer un trait sur le général.

Désormais, l'ancien vététiste va ainsi viser les victoires d'étape. Et endosser, à 38 ans, un rôle d'animateur dans laquelle on a peu eu l'occasion de l'observer. "Les objectifs sont à revoir. On va désormais jouer les baroudeurs."

"C’est une journée comme on aimerait ne jamais en connaître". À 24 ans, Romain Bardet (AG2R La Mondiale) a sans doute subi ce mardi la plus grande claque de sa jeune carrière. Près d'un quart d'heure de lâché dès la première ascension, ça fait très lourd à avaler quand on ambitionnait de faire un top 10, voire mieux, avant le Tour.

En espérant des jours meilleurs, le vainqueur à Pra-Loup sur le Dauphiné va pouvoir se muer en attaquant. Un rôle qu'il affectionne et qu'il n'avait pu jouer l'an passé, où il était resté sur la défensive pour décrocher la 6e place finale.

Après une première semaine cauchemardesque, le général était déjà enterré pour Thibaut Pinot (FDJ). Mais avec l'air de la montagne, le 3e du Tour 2014 voulait encore croire en sa force. En leader, il a fait rouler ses équipiers à l'approche du final. Mais sa condition actuelle l'a très vite ramené à la réalité." Arrivé au pied de la montée, mon rythme cardiaque est monté à 200 et j’avais un point de côté au bout de 2 kilomètres."

Il a alors fini le col de Pierre Saint-Martin comme il a pu, dans la roue de son équipier Morabito. Mais sans trop forcer non plus. Désormais, il espère retrouver ses jambes dans les Alpes. Mais après avoir construit si solidement ses ambitions sur le Tour de Romandie et le Tour de Suisse (une étape et 4e du général à chaque fois), la pilule est dure à avaler pour le Franc-Comtois de 25 ans.