Un œil sur le Tour : Pinot n’a pas chuté mais il a un genou à terre

Quand ça commence mal, ça se termine rarement bien. On vous le concède, cet adage n'en est pas vraiment un. Voire pas du tout. Il n'en reste pas moins qu'il n'est pas dénué de vérité. Pour tout vous dire, on commence à se poser des questions sur le cas Thibaut Pinot. Après trois jours de course, le Français - troisième du dernier Tour de France - pointe déjà à près de trois minutes du nouveau leader, Chris Froome (Sky).

Dimanche en Zélande, Pinot avait perdu 1'28" dans le coup de bordure. Lundi à Huy, il a concédé 1'33" supplémentaires dans la bataille. Une régularité de métronome qui, pour le coup, ne fait pas honneur au principal intéressé. Et qui inquiète. Forcément. D'autant que, samedi soir, à l'issue d'un chrono que Thibaut Pinot avait maitrisé, le Français était devant les cadors, les quatre fantastiques compris. Depuis, le paysage a changé et les nuages se sont amoncelés au-dessus de la tête du grimpeur de la FDJ.

"C'est une journée à oublier. J'ai passé des moments difficiles, je n'avais plus de force. Et maintenant, je me retrouve à trois minutes au classement... Les pavés ? il faut de la force. Je suis pessimiste si j'ai les mêmes jambes qu'aujourd'hui. On verra demain soir où j'en suis." L’analyse est lapidaire mais elle en dit déjà beaucoup. Le 3e homme du Tour 2014 ne s’attend pas à passer une journée plus douce sur les chaussées bosselées qui se dérouleront sous ses roues. S'il n'a pas encore perdu le Tour de France, Pinot est désormais très loin de pouvoir espérer le gagner. C'est (déjà) un problème.

Le coup de force de Froome. Chris Froome a fait très forte impression, lundi. Dans l'ascension du Mur de Huy, le Britannique a commencé par jouer des coudes, puis a montré qu'il avait des cannes en distançant Alberto Contador dans l'emballage. Le vainqueur du Giro a bien tenté de s'accrocher aux roues de l’Anglais, mais il a coincé et concédé 18 secondes au nouveau maillot jaune. Nibali, un peu moins (11). Ces secondes grappillées ressemblent à un avertissement. Il est sans frais (pour le moment).

La clarté des explications de Christian Prudhomme. La décision de neutraliser la course a été diversement accueillie par les acteurs du Tour de France. Et totalement justifiée.

Une chute et une accélération. Si la douleur et la souffrance sont deux des ingrédients qui font la beauté et la grandeur de la petite reine et de sa plus belle épreuve, la Grande Boucle, on se serait évidemment bien passé de voir une partie du peloton se retrouver sens dessus dessous, lundi sur la route de Huy. On aurait aussi préféré que la Sky lève un peu le pied après l'incident.

Bonnet durement touché. William Bonnet doit rapidement se faire opérer car il souffre d'une fracture de la deuxième vertèbre cervicale, a révélé la FDJ. "Un traitement chirurgical rapide est nécessaire pour stabiliser la cervicale et éviter toute conséquence neurologique". Le genre de nouvelles que l'on n'aime pas apprendre. Courage William.

Cinq secondes samedi. Trois dimanche. Six centièmes lundi. Tous les jours, Tony Martin (Etixx-Quick Step) se rapproche du maillot jaune. Sans jamais pouvoir le revêtir. Martin est-il maudit ?

Vainqueur de la Flèche Wallonne en 2012, deuxième en 2010 et 2011 et impérial pour la première arrivée du Tour à Huy, Joaquim Rodriguez va-t-il devenir citoyen d'honneur de la ville ?

Ce soir, Tony Gallopin est quatrième du général. Pense-t-il très fort au maillot jaune ?

3. Trois maillots jaunes en trois jours : c'est autant que durant tout le Tour de France 2014.

15. Christopher Froome a revêtu le 15e maillot jaune de sa carrière. Il a désormais porté la tunique autant de fois que Pedro Delgado. Et un jour de plus que… Bradley Wiggins.

42,03. C'est en kilomètres par heure la vitesse moyenne à laquelle le peloton roulait au moment où la chute collective s'est produite.