Un œil sur le Tour : Peter Sagan ne gagne plus mais il a trouvé d'autres façons d'être un champion

Peter Sagan a donc ajouté un nouvel épisode à la liste incroyable de ses accomplissements non couronnés de succès sur le Tour de France. Dix tops 5 sur ce seul Tour, autant de places de 2 depuis sa dernière victoire, il y a déjà deux ans… on pourrait continuer longtemps. Mais cette fois, on n'a pas vraiment envie de railler le "loser" slovaque, plutôt de saluer son tempérament et la sacrée caisse qu'il affiche une nouvelle fois en juillet.

Comme souvent, Sagan a couru seul contre tous ce lundi. C'était fut particulièrement criant dans les derniers hectomètres du col de Manse. À peine le maillot vert s'écartait-il que le groupe de poursuite se retrouvait à l'arrêt. Il y avait pourtant un homme devant, Ruben Plaza, parti chercher la victoire pour laquelle seule Sagan semblait vraiment se battre, offrant un numéro à hautes sensations dans la plongée vers Gap. Le Slovaque a perdu – pouvait-il en être autrement ? Ses rivaux n'ont pas gagné pour autant.

Après l'étape, Sagan a dépassé sa condition de cycliste et poursuivi le spectacle en conférence de presse. Son geste sur la ligne d'arrivée, qu'il a franchie en frappant la poitrine avec le poing ? "C'était pour montrer d'où vient mon énergie. Vous savez, comme Leonardo Di Caprio dans le film Le Loup de Wall Street." Son tempérament offensif ? "I have big balls." Suffisamment pour partir à l'attaque trois jours de suite, écraser le Tour de son omniprésence et s'assurer un quatrième maillot vert consécutif. Seul Zabel a fait aussi bien, et même mieux avec un grand chelem de 26 à 31 ans, quand Sagan affiche 25 printemps. Mais quand même, s'il pouvait conclure...

L'audace de Tony Gallopin. Chris Froome lui refuse un bon de sortie ? Le leader de la Lotto-Soudal tente quand même sa chance. En grande partie responsable d'un départ ultra-rapide, lorsqu'il a voulu se glisser dans l'échappée du jour, le Francilien a fini par rendre les armes et connaître une fin d'étape plus difficile. Victime d'une chute dans la descente de la côte de la Rochette, il sort du top 10. De quoi lui offrir un peu plus de marge de manœuvre dans les Alpes ?

Le marquage autour de Sagan. Oui, le Slovaque est extrêmement fort. Oui, si un coureur l'emmène jusqu'à l'arrivée, il a toutes les chances d'être aligné. Oui, Sagan commet souvent des erreurs tactiques qu'il est possible d'exploiter. Mais non, personne n'a rien gagné à se ranger dans sa roue dans l'ascension du col de Manse plutôt que de se lancer à la poursuite de Plaza.

Un doublé maillot vert - prix du supercombatif à défaut du jaune, c'est suffisant pour combler Oleg Tinkov ?

Était-ce la première (et unique ?) étape de transition de ce Tour ?

Warren Barguil s'est-il fait des ennemis ? Les Sky l'ont à peu près dédouané pour la chute de Geraint Thomas mais Tejay van Garderen n'a pas apprécié de se retrouver mêlé à l'affaire.

40,91. La vitesse, en km/h, de Chris Froome depuis le départ du Tour. Avec les Alpes à venir, le Britannique va finir en-dessous de sa moyenne de 2013 (40,54 km/h).

89. L'avance de Peter Sagan sur André Greipel au classement par points. C'est bon, on arrête les comptes ?

4. Après André Greipel, Joaquim Rodriguez et Steve Cummings, Ruben Plaza et le quatrième coureur de plus de 33 ans à lever les bras sur ce Tour. Les vieux mènent 4 à 2 contre les coureurs de moins de 25 ans (Dennis et Majka).