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Froome est peut-être leader, mais il n'a pas encore la tête du patron

François-Xavier Rallet

Publié 10/07/2016 à 19:32 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2016 - Chris Froome n'a jamais eu aussi peu d'avance sur ses principaux adversaires à la sortie des Pyrénées. Une bonne nouvelle pour Nairo Quintana.

Le Tour et Froome sous les eaux

Crédit: AFP

L'histoire du jour

Après sa descente supersonique de la veille vers Bagnères-de-Luchon, Chris Froome n'a pas été capable de faire le trou avec ses rivaux dimanche dans la montée d'Andorre-Arcalis. Il suffit de se pencher sur le top 10 du classement général pour le comprendre. Tout en haut, trône le Britannique. Mais derrière, personne n'a abdiqué puisque les dix premiers se tiennent en 1'01". Un écart assez rare pour être souligné. Voir Froome avec le maillot jaune à la sortie des Pyrénées relève de l'habitude. C'était déjà le cas en 2013 et en 2015. A chaque fois, deux semaines plus tard, le coureur Sky avait levé les bras sur les Champs-Elysées. L'énorme différence cette année, c'est de le voir avec si peu d'avance sur son premier poursuivant et sur son principal adversaire, Nairo Quintana.
  • En 2013 : Froome est 1er du général au soir de la 9e étape avec 1'25" d'avance sur Alejandro Valverde et 2'02" sur Nairo Quintana (7e)
  • En 2015 : Froome est 1er du général au soir de la 12e étape avec 2'52" sur Tejay Van Garderen (2e) et 3'09" sur Nairo Quintana (3e)
  • En 2016 : Froome est 1er du général au soir de la 9e étape avec 0'16" d'avance sur Adam Yates (2e) et 0'23" sur Nairo Quintana (4e)
Ce dimanche, Froome a assumé la responsabilité de son maillot jaune. Son équipe a beaucoup roulé pour lui, notamment en début d'étape lorsqu'il y a eu mini-alliance hispano-hispanique entre la Movistar et la Tinkoff, mais il n'a demandé de l'aide à personne quand ses adversaires (Dan Martin et Bauke Mollema en tête) ont tenté de lui fausser compagnie dans l'ascension finale. Etait-ce à lui de rouler pour combler les faibles écarts créés ? Est-il si fort pour adopter une telle attitude ? Il est un peu tôt pour le dire. Mea culpa donc. Ici-même, il a été dit samedi que même s'il n'avait pas assommé l'épreuve, c'était tout comme. On imaginait le voir enfoncer le clou ce dimanche. On s'était trompé.
Nairo Quintana peut lui se frotter les mains. Comme expliqué plus haut, le Colombien n'a jamais été aussi proche de Froome et on ne peut pas dire qu'il ait eu beaucoup à s'employer dans les Pyrénées. On le sait, Quintana a peu de rivaux en troisième semaine. Le voir accuser 23 petites secondes après dix jours de course est la meilleure nouvelle qui pouvait lui arriver. La moins bonne ? Son équipe ne semble pas aussi forte que sur le papier et ça, il pourrait le payer un peu plus tard.

On a aimé

La revanche sur le destin pour l'équipe Giant Alpecin. Plus fort que les éléments, logiquement élu coureur le plus combatif et brillant vainqueur en Andorre, Tom Dumoulin a été le symbole de celle-ci. Qui a oublié le terrible accident qui a touché la formation allemande en début de saison ? Sur les routes de Calpe, lors d'un stage collectif, six coureurs dont John Degengolb et Warren Barguil avaient été renversés par une voiture. L'équipe a mis du temps à s'en remettre. Les victoires se sont fait attendre.
Sur le Giro, Tom Dumoulin, déjà lui, avait redonné le sourire à ses coéquipiers en endossant le maillot rose dès le prologue. Il l'avait gardé six jours avant d'abandonner. Ce dimanche, il a une nouvelle fois offert un peu de bonheur à son équipe en devenant le premier coureur non-sprinter à remporter une étape dans trois Grands Tours consécutifs, depuis Bernard Hinault en 1983. C'est dire l'exploit réalisé par le Néerlandais au milieu de l'apocalypse andorrane.
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Tom Dumoulin a vaincu l'apocalypse : L'arrivée de la 9e étape

On n'a pas aimé

La sortie prématurée d'Alberto Contador de cette 103e édition. Le corps ne suivait plus, la tête non plus. Le Madrilène a donc abandonné ce dimanche. Fiévreux et sans espoir de bien figurer au général, l'Espagnol a prématurément quitté la route du Tour pour la deuxième fois de sa carrière après son retrait sur blessure en 2014, lors de la 10e étape menant le peloton à la Planche des Belles Filles. On y a cru pourtant. On a imaginé un sursaut de Contador en début de journée. Quand il a attaqué dès les premiers kilomètres de l'ascension du Port de la Bonaigua pour rejoindre l'échappée de tête, on s'est dit qu'il était de retour.
Mais la machine n'avait plus grand chose dans le moteur. Sans jeu de mot. Les mésaventures de son début de Tour ont eu raison de lui. Ses chutes lors des deux premières étapes notamment. Las, et après de nombreux allers-retours auprès de la voiture de son DS, il a préféré renoncer dans le Port del Canto. Probablement pour ne pas hypothéquer toute chance de victoire lors de la prochaine Vuelta. Une seule question en suspens : le reverra-t-on sur les routes du Tour ? Rien n'est moins sûr.
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L'abandon de Contador lors de la 9e étape

Juste pour savoir

Pourquoi les organisateurs n'ont-ils pas prévenu le peloton qu'il passait par l'Alpe d'Huez cette année ?
Thibaut Pinot est le nouveau maillot à pois de l'épreuve. Et s'il avait la bonne idée de faire comme Thomas Voeckler en 2012 et Anthony Charteau en 2010 ?
Fabio Aru a concédé une minute dimanche. Avec l'abandon de Contador, l'Italien est-il toujours le 3e homme de ce Tour ?

Trois stats à retenir

3. Chris Froome porte le maillot jaune, Mark Cavendish le vert du classement par points et Adam Yates le blanc du meilleur jeune. La performance n'est pas courante. C'est la première fois depuis 2003 qu'un pays truste trois maillots distinctifs sur le Tour. A l'époque, l'Australie avait Bradley Mc Gee en jaune, Robbie Mc Ewen en vert et Baden Cooke en blanc à l'issue de la 2e étape.

4. Comme le nombre d'abandons ce dimanche : Mark Renshaw, Matthieu Ladagnous, Alberto Contador et Cédric Pineau. 193 coureurs composent désormais le peloton.
14. Cela faisait 14 ans qu'un Néerlandais n'avait pas remporté une étape des Pyrénées ou des Alpes sur le Tour. Avant Tom Dumoulin, le dernier en date était Michael Boogerd, en 2002 à La Plagne.
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