Le mythique Mont Ventoux en 6 questions

Une étymologie mystérieuse et incertaine. Pour beaucoup, le Mont Ventoux tire son nom du fort vent qui souffle sur les rampes du col hors-catégorie. Ce fameux vent qui va empêcher le bon déroulement de la 12e étape jeudi. Pour d'autres, moins nombreux, le Ventoux fait référence à une expression latine "venturi" qui signifie "visible de loin". Mais encore aujourd'hui, c'est bien la première des deux hypothèses qui est le plus souvent retenue.

La première fois que le Tour de France a emprunté les pentes du Ventoux, c'était en 1951, le 22 juillet. A l'époque, la Grande Boucle se disputait entre équipes nationales. Lors de la 17e étape entre Montpellier et Avignon (224km), le peloton avait pris le versant nord, celui qui passe par Malaucène, pour monter au sommet. Et pour l'éternité, Lucien Lazaridès avait atteint le premier le sommet. Ce jour-là, les Français avaient animé la course pour empêcher le leader Hugo Koblet de prendre les bonifications attribuées au cours de l'étape. Les coureurs tricolores avaient été sommés par Jean Bidot d'attaquer à tout va.

Et à ce jeu-là, c'est Lazaridès qui s'était retrouvé seul au sommet. Malgré une belle avance et la possibilité de s'imposer, celui-ci avait été contraint d'atteindre ses coéquipiers dans la descente. A Avignon, c'est Louison Bobet qui s'était imposé. Et, pour la petite histoire, le Suisse Koblet avait conservé son maillot jaune jusqu'à Paris.

C'est à l'époque où l'EPO gangrénait le peloton, que le record a été fixé à 55'51". Iban Mayo a signé ce chrono en 2004 lors du contre-la-montre du Critérium du Dauphiné. Le même jour, son dauphin à l'arrivée, Tyler Hamilton, avait terminé l'ascension du Géant de Provence en 56'26". Ce sont les deux meilleurs temps de l'histoire. Mais ce duo est tombé depuis pour dopage. Pour info, en 2013, Chris Froome avait grimpé en 57'30". Ce qui place le Britannique au 5e rang. Jonathan Vaughters en 56'50" (sur le Dauphiné en 1999) et Oscar Sevilla en 56'54" sont juste devant le double vainqueur de l'épreuve. Et jusqu'au Chalet-Reynard, juge de paix de la 12e étape ?

Trois. Le versant nord passe par Malaucène, celui utilisé sur les Tours 1951 et 1972 (qui avait vu Bernard Thévenet s'imposer). Le versant est par Sault, utilisé uniquement en 1974 (victoire du Belge Joseph Spruyt). Mais le plus difficile et celui qui est habituellement emprunté (13 fois depuis 1952) sur le Tour de France est le versant sud, par Bédoin. C'est l'ascension la plus compliquée.

Sept. Le premier, comme écrit plus haut, à montrer la voie était Louison Bobet en 1951. L'année suivante, Jean Robic était passé en tête puis s'était imposé. En 1955, Bobet avait fait coup double (sommet et victoire). Ces premières arrivées avaient été jugées à Avignon. En 1965, Raymond Poulidor s'était montré le plus fort au Ventoux, juge de paix de la 14e étape.

Ensuite, Bernard Thévenet y avait décroché la première de ses deux victoires sur le Tour 1972. Quinze ans plus tard, en 1987, qui a oublié le succès de Jean-François Bernard sur le chrono de 36,5km ? Enfin, Richard Virenque est le dernier Français à avoir levé les bras le jour où le Tour a emprunté les pentes du Géant de Provence. C'était en 2002 et le septuple maillot à pois s'y était imposé en solitaire.

La mort de Tom Simpson sur les pentes du Géant de Provence. Lors de la 13e étape du Tour de France 1967, disputée entre Marseille et Carpentras, le champion du monde 1965 est en souffrance. La fatigue, la chaleur (35°) et le manque d'eau (à l'époque le ravitaillement en course n'est pas autorisé) ainsi que l'effort produit entraîne un premier malaise. Si Simpson se relève une première fois et tente de repartir, il chute à nouveau quelques mètres plus loin. Cette fois, le Britannique ne se relève pas. Après 40 minutes au sol, il est évacué vers l'hôpital d'Avignon mais meurt sur le trajet. Depuis, une stèle, installée à 2,5 km du sommet, honore la mémoire du Britannique.