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Porte : "Je n'ai jamais réellement eu la chance de courir pour moi"

TOUR DE FRANCE - Grâce à Speedo - dont Richie Porte, ancien nageur et triathlète, est ambassadeur – Eurosport a pu croiser l'Australien au lendemain du Critérium du Dauphiné, pour parler de sa nouvelle vie au sein de la BMC et de ses espoirs pour la Grande Boucle.

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Australian's Richie Porte gestures as he arrives at the end of the seventh stage of the 74th edition of the Paris-Nice

Crédit: AFP

Après avoir aidé Bradley Wiggins (2012) et Christopher Froome (2013, 2015) à remporter trois Tours lors des quatre dernières éditions, Richie Porte a quitté l'équipe Sky l'hiver dernier pour poursuivre ses ambitions personnelles à la BMC. Le coureur de 31 ans originaire de Tasmanie a maintenant la chance de mettre à l'épreuve sa force de caractère contre ses anciens coéquipiers et rivaux dans la plus grande course cycliste au monde qui a démarré samedi dernier au Mont-Saint-Michel.
Grâce à Speedo - dont Porte, ancien nageur et triathlète, est ambassadeur – Eurosport a pu croiser l'Australien au lendemain du Critérium du Dauphiné, pour parler de sa nouvelle vie à la BMC et de ses espoirs pour le Tour.
Bonjour Richie, êtes-vous agacé d'avoir manqué le podium du Criterium du Dauphiné in extremis, et comment vous sentez-vous pour ce Tour de France ?
R.P. : C'est décevant de perdre la deuxième place à 500 mètres de l'arrivée d'une course d'une semaine. Je pense que j'aurais pu suivre mais je n'en ai pas eu l'occasion. C'était très décevant mais c'est un incident de course, rien de plus. A l'arrivée, cela me faisait mal mais c'est oublié désormais. Je suis déçu de ne pas avoir pu obtenir un meilleur résultat, mais le plus important est que la forme est là. J'ai terminé deuxième lors de deux étapes, et, le dernier jour, j'étais avec les favoris, donc cela va bien. Je n'avais pas beaucoup couru jusque-là donc je partais un peu dans l'inconnu quant à ma condition. Et je pense avoir montré que j'ai fait le boulot qu'il fallait.
A quel point êtes-vous excité de rouler pour votre nouvelle équipe cette saison ? Vous allez avoir deux cartes à jouer à la BMC, Tejay Van Garderen et vous-même.
R.P. : C'est exactement ça, nous avons deux cartes à jouer. On a roulé ensemble en Catalogne et cela s'est bien passé. Nous ne sommes pas parmi les grands favoris, donc nous avons moins de pression. Je sais que juillet n'est pas juin et nombreux sont ceux qui annoncent ne pas être en pleine forme. Je ne pense pas que Tejay et moi soient en pleine forme non plus. Tout va réellement se jouer dans la dernière semaine du Tour, c'est là où tu dois être à ta meilleure condition.
La dernière semaine est particulièrement rude…
R.P. : Exactement, et il y a aussi un contre-la-montre délicat. Cela sera vraiment dur dans cette dernière semaine, le Tour peut même être perdu dans l'avant-dernière étape. Cette année, le Tour ne sera vraiment plié qu'en arrivant à Paris.
En parlant des contre-la-montre en montagne, comment était celui du Dauphiné aux Gets ?
R.P. : C'était très spécial, à fond dès le début. Le réveil était brutal pour les jambes mais je suis content de mon temps. Etre placé entre Froome et Contador (NDLR : vainqueur de l'étape) montre que le travail que j'ai fait ces dernières semaines paie.
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Richie Porte (BMC)

Crédit: AFP

Personne ne connaît Froome comme vous. A quel point est-ce un atout pour ce Tour ?
R.P. : C'est clairement un avantage même si la stratégie prime. Movistar aura une excellente équipe et ce serait idiot de ne penser qu'à la Sky. Alberto Contador va jeter toutes ses forces pour ce Tour, Nairo aussi, nous serons là avec Tejay. "Froomey" est bien entendu le grand favori. Etant donné qu'il arrive sans ennuis sur le Tour, il sera probablement l'homme à battre sur le papier, surtout avec la force de frappe de son équipe, qui est formidable. Mais ils sont humains, ils peuvent avoir de mauvais jours aussi.
Que pensez-vous du duo français Thibaut Pinot et Romain Bardet – qui ont terminé premier et deuxième de la cinquième étape du Dauphiné ?
R.P. : Ils sont tous les deux de bons coureurs bien sûr, même si les écarts annoncés en cours d'étapes étaient un peu étranges. Mais Bardet était là lors de la dernière étape et, quand les favoris se sont fait la guerre dans le final, il allait bien. Donc je pense qu'il ira encore mieux en juillet. Pinot a lui déjà obtenu un podium sur le Tour, donc il sait ce qu'il faut faire pour l'emporter.
Comme en 2012, vous n'avez gagné aucune course depuis le début de la saison. Est-ce dû à votre forme, de la malchance ou parce que vous venez juste d'arriver à la BMC ?
R.P. : En 2014 aussi j'ai connu une année difficile en raison de soucis de santé. Pour être honnête, l'objectif a toujours été d'être au top en juillet. Je suis assez content de mes performances jusqu'ici, que ce soit au Down Under, à Paris-Nice ou en Catalogne. En fait, je ne me suis raté qu'en Romandie. Et, vous savez, quand vous êtes malade, vous ne pouvez pas y faire grand-chose. C'est assez excitant de ne pas avoir atteint mon pic de forme avant juillet. Mon entraîneur, David Bailey, disait que c'était l'objectif. Et je pense que nous l'avons très bien planifié.
Comment vivez-vous ce Tour par rapport à ceux disputés sous le maillot de la Sky ?
R.P. : C'est très différent. Quand vous êtes à la Sky, vous êtes toujours scruté, à chaque seconde. Ça en devient presque ridicule parfois. A la BMC, la pression est bien moindre. Je ne peux vraiment pas comparer car je vais courir ce Tour 2016 avec Tejay (Van Garderen), mais avec la possibilité de jouer ma propre carte, ce qui n'a jamais été le cas avec la Sky. Tout le monde est attentif à ce que fait la Sky car c'est l'équipe la plus forte. Mais ce n'est rien de plus qu'une équipe de cyclisme. Pour avoir été au sein de cette formation, c'est juste une équipe très soudée et solidaire, rien de plus. Et je pense que l'amitié qu'il y a au sein de la Sky aide aussi.
Quels sont vos objectifs pour ce Tour, à part bien sûr un bon classement à Paris ?
R.P. : J'aimerais bien sûr gagner une étape. Après tout, c'est comme ça que j'aurais une chance d'aller chercher le maillot. Mais le Tour de France est la plus grande course du monde et je n'ai encore jamais gagné une étape sur un grand Tour. Voilà un vide que j'aimerais bien combler.
Et à propos de la suite de la saison ?
R.P. : Bien sûr, je veux être à Rio (pour les JO). C'est le deuxième objectif de ma saison après le Tour de France. Mais j'ai déjà beaucoup couru jusqu'ici, sans avoir eu réellement la possibilité de souffler. J'aimerais ensuite aller sur le Tour de Grande-Bretagne. J'y ai déjà participé dans le passé et j'en garde de bons souvenirs. J'aimerais y faire un bon résultat.
Vous évoquiez votre difficile année 2014 où vous aviez été touché par une infection à la poitrine. Apparemment, vous auriez beaucoup nagé pour récupérer. En quoi était-ce utile ?
R.P. : Quand j'ai terminé le Tour (au-delà du top 20), je n'allais vraiment pas bien. Je suis allé voir un spécialiste des poumons à Manchester et il m'a dit que j'avais besoin d'aller à la piscine. C'était une bonne opportunité d'y retourner pour moi qui avait été nageur plus jeune. C'est probablement le sport que je ferais lorsque j'arrêterais le vélo. Je nage beaucoup à l'intersaison mais, pendant l'année, les jours de mauvais temps, lorsque j'ai besoin de faire autre chose que du "home-trainer", je vais à la piscine locale faire des longueurs. Venant de la natation, je peux m'y remettre facilement.
Après le Dauphiné, vous avez ainsi nagé avec le Britannique Mark Forster…
R.P. : Oui, c'est toujours sympa d'avoir des conseils d'un mec comme lui. C'est toujours aussi impressionnant de le voir dans l'eau, c'est tout de même une légende de la natation britannique qui a participé à cinq JO. Il est agréable d'avoir l'occasion par Speedo de rencontrer quelqu'un comme lui.
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riche porte speedo

Crédit: Eurosport

Comment courez-vous ? Envisagerez-vous un jour de refaire du triathlon ?
R.P. : (Rires) Non, je ne pense pas. Je n'ai jamais été très bon à la course à pied et le vélo est si dur pour le dos… Je crois que c'est pour cela que j'apprécie autant la natation. C'est tellement agréable sur le plan physique.
Une dernière question sur le Tour. Chris Froome entre dans la meilleure période de sa vie, Nairo Quintana est de plus en plus fort et Alberto Contador est le meilleur coureur sur trois semaines de sa génération. Comment comptez-vous les battre ?
R.P. : Je les ai déjà battus sur les courses d'une semaine et dans un bon jour, je suis à leur niveau. Je sais que les trois semaines du Tour, ce n'est pas pareil que les épreuves d'une semaine mais, jusqu'à maintenant, je n'ai jamais réellement eu la chance de courir pour moi. C'est une opportunité nouvelle pour moi.
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