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Quatre versants, Tour de l'Ain et Pinot : Bienvenue dans le Grand Colombier

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 17/07/2016 à 14:41 GMT+2

Malgré des pentes sévères, le Col du Grand Colombier n'a connu qu'à une seule reprise les joies du Tour de France, en 2012. C'est peu. Mais les organisateurs ont décidé d'offrir au géant du Jura un grand privilège avec une double ascension lors de la 15e étape entre Bourg-en-Bresse et Culoz (160km). De quoi découvrir un col méconnu par beaucoup.

La foule sur le Grand Colombier.

Crédit: Imago

Il n'aura fallu attendre que trois jours pour retrouver la haute montagne. 72h après l'arrivée au Chalet-Reynard sur les pentes du Mont Ventoux, le peloton voit déjà la route se cabrer de nouveau. Le début d'une dernière semaine de folie, avec des cols et des pourcentages à foison. Ce dimanche, le 15e opus de cette édition 2016, propose "seulement" 160km, tracés entièrement dans l'Ain, entre Bourg-en-Bresse et Culoz. Et si l'arrivée se situera après une descente et des derniers kilomètres complètement plats, il ne restera plus beaucoup de coureurs pour s'y disputer la victoire avec la double ascension du Col du Grand Colombier, quatrième col Hors-Catégorie de ce Tour de France.
Depuis 2012, l'ascension jurassienne n'avait plus été visitée par ASO, ni sur la Grande Boucle, ni sur le Critérium du Dauphiné. En 2016, le voilà mis à l'honneur avec cette double montée par ses versants Sud puis Nord. De quoi faire de gros écarts et jouer - enfin - un rôle sur la plus grande course du monde.

C'est quoi, le Col du Grand Colombier ?

La plus grande ascension du Jura français, considérée comme "l'une des plus difficiles de France" par les coureurs à l'avoir déjà montée, culmine à 1 498m d'altitude. Sa particularité réside dans le fait qu'elle peut être gravie par quatre versants, du moins dans sa première partie. Le final du col est lui le même, des deux côtés du sommet. Sur la 15e étape, le Tour débutera par le versant de Lochieu avant d'effectuer la moitié de l'ascension partant de Culoz.
Avec 12,8km à 6,8% et des pointes à 14%, la montée par Lochieu n'est pas la plus difficile des quatre, le versant venant d'Artemare par Virieu-le-Petit présentant des passages à 22%, ni la plus empruntée. Très irrégulière, la pente favorise les purs grimpeurs avec de gros pourcentages, suivis de replats et d'autres passages compliqués. Par Culoz, l'ascension sera plus courte, les coureurs s'arrêtant cette fois à mi-pente, mais pas moins dure. Avec 8,4km à 7,6%, la montée - qui sera pour le coup rebaptisée les Lacets du Grand Colombier (1re cat) - devrait jouer un vrai rôle pour le général et le gain de l'étape avec un sommet situé à 14km de l'arrivée.

Les profils en détail

  • Le profil du Grand Colombier :
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Le profil du col du Grand Colombier

  • Le profil des Lacets du Grand Colombier :
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Le profil des lacets du Grand Colombier

  • Des images du Grand Colombier avec Greg LeMond :
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LeMond part à la découverte du Grand Colombier

Un peu d'histoire

  • Il a fallu attendre 2012 pour voir le Tour de France venir emprunter les routes du Col du Grand Colombier. Echappé et futur vainqueur de la onzième étape de cette 99e édition du Tour, Thomas Voeckler est le premier coureur à passer en tête de l'ascension jurassienne sur les routes de juillet. Et, pour le moment, c'est aussi le seul.
  • 1988 a été marqué par le premier passage d'une épreuve professionnelle sur les pentes du Col du Grand Colombier. Lors de la 3e étape du Critérium du Dauphiné, Charly Mottet passe en tête au sommet avant de s'imposer à Annecy. Il faudra attendre vingt-quatre ans pour voir un successeur au Français sur l'épreuve Rhône-alpine. Dans une répétition générale de l'étape du Tour 2012, c'est alors Cayetano Sarmiento qui prend les points de cette ascension hors-catégorie. Mais c'est encore une fois un Français qui s'était imposé, en la personne d'Arthur Vichot.
  • Franchi à 14 reprises sur les épreuves du calendrier professionnel (Tour de France, Critérium du Dauphiné et Tour de l'Ain), le Col du Grand Colombier est surtout un habitué du Tour de l'Ain. Il y a parfois sacré de grands noms comme Alexandre Vinkourov (1998) mais a globalement souri aux Français. Huit fois, c'est un coureur de l'Hexagone qui y est passé en tête. Et le record est co-détenu par deux Tricolores : David Delerieu (1996, 2000) et Thibaut Pinot (2010, 2011).

Le double chef d'œuvre de Pinot

En août 2010, Thibaut Pinot est déjà un grimpeur talentueux mais manque encore de grand résultat. Ce sera fait sur le Tour de l'Ain où le Franc-Comtois réalise un numéro magnifique dans l'ascension du Grand Colombier. Aérien, le Français lâche à la pédale des coureurs comme Haimar Zubeldia, 5e du Tour trois ans plus tôt, Tejay Van Garderen, 3e du Critérium du Dauphiné en juin, ou David Moncoutié, 8e de la Vuelta en 2008. Mais, le sommet étant situé à 35km de l'arrivée, Pinot est rattrapé par le groupe de contre et termine finalement 3e de l'étape et 5e du général. Qu'à cela ne tienne. Ce n'est que partie remise pour le grimpeur de la FDJ.
Un an plus tard, deux mois après un excellent Critérium du Dauphiné (2e à la Toussuire), le Franc-Comtois passe à côté du classement général mais se rattrape sur les pentes du Grand Colombier. Suivi comme son ombre par David Moncoutié (Cofidis), le jeune (21 ans) grimpeur fait exploser un à un les favoris de l'épreuve comme Wouter Poels, 2e de l'édition 2010, Pierre Rolland ou encore Jean-Christophe Péraud, respectivement 9e et 10e du Tour de France quelques semaines plus tôt. Le tout avant de dominer le vétéran de la Cofidis au sprint. Cette année-là, deux jeunes Français avaient montré leur talent avec l'équipe de France espoirs : Romain Bardet et Warren Barguil. Eux aussi connaissent parfaitement l'ascension.
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Le profil de la 15e étape

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