Tour de France 2016 - Encore en difficulté, Quintana a même pensé à l'abandon

Dans la dernière ascension du jour, vers l'arrivée placée à Saint-Gervais Mont Blanc Le Bettex, Nairo Quintana (Movistar) s'est montré à l'aise. Une grande première en montagne pour le Colombien depuis les Pyrénées. On l'a vu suivre les attaques de Porte, demander à Valverde de rouler pour limiter l'écart avec le vainqueur du jour, Romain Bardet, prendre la 5e place de l'étape en distançant - légèrement - le maillot jaune Christopher Froome… Même Vincent Lavenu, le directeur sportif d'AG2R La Mondiale, a trouvé qu'il "avait retrouvé des jambes". Ce n'était qu'une impression.

Sous son masque toujours aussi indéchiffrable, Nairo Quintana a vécu une drôle de journée ce vendredi. Le rythme immense imposé par Astana dès le dé but de ce 19e opus du Tour de France a causé énormément de dégâts à l'arrière et a durci la course. Au point de faire mal à bien des favoris dans le final. Notamment au Colombien qui a lui souffert toute la journée pour s'accrocher et finalement reprendre du temps à tous ses adversaires, Bardet excepté. "C'est un miracle que je sois là à l'arrivée, a-t-il réagi auprès de journalistes espagnols. Je me suis senti mal toute la journée, je ne comprends pas ce qui m'arrive. "

Depuis le Ventoux, le 2e des éditions 2013 et 2015 semble souffrir d'un maux mystérieux, qui l'empêche de s'exprimer pleinement. Du moins, c'est ce que déclarait Quintana ces derniers jours, évoquant "une allergie". Et celle-ci ne semble toujours pas avoir disparu, sapant les forces du Colombien. "Je me sens fatigué, déclarait-il à l'arrivée. Mon corps, mes jambes ne répondent pas." Au point que l'impensable a traversé l'esprit de Nairo Quintana : "A un certain moment, j'ai vraiment pensé à l'abandon". Mais le Colombien est resté en course, s'est battu, s'est accroché. Pour lui et pour son équipe.

Car, si le grimpeur de Tunja a tenu le choc ce vendredi, il peut dire merci à ses coéquipiers de la Movistar. Notamment à Ion Izagirre, enfin au niveau dans le final, et à Alejandro Valverde, impeccable dans son rôle de lieutenant de luxe. "Ils ont été extraordinaires, expliquait-il après l'étape. Leur aide a été immense et c'est grâce à eux que je suis encore là". Mais, même amoindri, Quintana reste un champion et un grand grimpeur. "Plus que la condition physique, j'ai profité de mon talent (pour tenir le coup), avouait-il. Le talent, lui, ne vous quitte jamais ! " Dans l'espoir de rester sur le podium à l'issue de l'étape de samedi, mieux vaudrait pour le Colombien que cela soit vrai. Il devrait en avoir besoin.