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Tour de France 2016 - Quintana - Valverde : Et si Movistar avait misé sur le mauvais cheval ?

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 17/07/2016 à 10:35 GMT+2

Annoncé comme l’autre grand favori au début de ce Tour de France, Nairo Quintana (Movistar) est jusqu'ici en-dessous de Christopher Froome (Sky). Le Colombien est parfois à la peine, au point qu'Alejandro Valverde, qui a pourtant disputé le Tour d'Italie en mai, lui paraît par moments supérieur. Même s'il reste encore une semaine, la question du leader peut légitimement se poser.

Alejandro Valverde, Fabio Aru et Nairo Quintana

Crédit: AFP

Depuis le début du Tour, la Movistar et Nairo Quintana ne cessent de répéter qu'il "faut attendre la dernière semaine". La voilà. L'heure de passer à l'attaque et de tenter de distancer Christopher Froome et les Sky est venue. Mais le Colombien en est-il seulement capable ? Costaud dans les Pyrénées à défaut d'en être sorti vainqueur, il pointe désormais à près de 3 minutes du maillot jaune britannique. Comme en 2015. Mais le plus troublant, c'est que Quintana paraît bien loin du niveau qu'il affichait l'an passé. Au point que son lieutenant de luxe, Alejandro Valverde, lui semble égal actuellement. La Movistar doit-elle changer de leader ? Eléments de réponse.

Valverde respecte-il son rôle de lieutenant ?

Oui, clairement. Jusqu'ici, Valverde pense avant tout à Quintana et à la volonté de la Movistar de jouer la carte colombienne. Contrairement à ce qui lui avait été quelque peu reproché l'an dernier, le Murcien n'en garde pas spécialement sous la pédale et reste un maximum au contact de Quintana. On l'a vu prendre le vent pour protéger son leader, attaquer de loin pour user les Sky ou encore rouler dans la descente de Peyresourde pour tenter (en vain) de revenir sur Froome. C'est plus le reste de la Movistar qui est défaillant jusqu'ici, Valverde étant souvent le seul équipier avec Quintana au pied des dernières ascensions. Face à quatre ou cinq Sky, c'est trop… L'Espagnol fait le boulot, bien plus que dans les formations à deux "leaders" comme la BMC (Porte et Van Garderen) ou Astana (Aru et Nibali).
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Alejandro Valverde et Nairo Quintana, un duo de choc pour emmener la Movistar sur le Tour de France 2015

Crédit: Panoramic

Quintana a-t-il déjà pris du temps à Valverde "à la pédale" ?

Une fois. Lors de la 9e étape, menant à Andorre-Arcalis, Valverde a concédé 42'' à son leader colombien. Pour la première fois du Tour, le triple vainqueur de Liège-Bastogne-Liège semblait subir le contrecoup de son Giro éreintant. De son côté, Quintana suivait sans difficulté les attaques de Froome, Martin et Mollema. Mais le débours du leader historique de la Movistar avait également deux autres raisons : son attaque en début d'étape (44km en échappée, dont la moitié en vallée) pour chercher à user la Sky, et la tempête qui s'est abattue sur la montée finale. On connaît les difficultés de Valverde avec le mauvais temps. Sa perte de temps était prévisible, avant même la mi-étape. Et le Murcien ne s'est pas écroulé.
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Chris Froome, Nairo Quintana and Richie Porte in stage 9 of the Tour de France

Crédit: AFP

Lequel est censé être le plus frais ?

Quintana bien sûr. On le sait, la troisième semaine est le gros point fort du Colombien, comme il l'a prouvé sur les Tour de France 2013 et 2015. Cette année, théoriquement, l'écart avec Valverde devait être encore plus conséquent, l'Espagnol sortant du Giro. Si personne n'est monté sur le podium du Tour après l'avoir fait sur le Tour d'Italie depuis Pantani en 1998, ce n'est pas pour rien. Quintana est ainsi arrivé au Mont-Saint-Michel avec beaucoup moins de jours de course que son coéquipier (31 contre 44). Un avantage non négligeable. Mais l'étape du Ventoux, jeudi, a laissé planer un affreux doute. Dans l'ascension du Géant de Provence, le Colombien semblait fatigué, émoussé malgré un début de Tour pourtant tranquille. Ses deux attaques ont été bien moins tranchantes que celle de Valverde et il a fallu que le Murcien traîne malgré tout son leader sur la fin de la montée pour limiter les dégâts.
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Alejandro Valverde devant Steven Kruijswijk - Giro 2016

Crédit: AFP

Qui les Alpes favorisent-elles le plus ?

Les deux. A chaque fois que Quintana est venu sur la Grande Boucle, il s'est montré impérial dans le massif alpin, en 2013 comme en 2015. Les deux fois, il y a fait trembler Christopher Froome. Mais les Alpes ont également toujours réussi à Valverde, même si le Murcien a toujours perdu le Tour ailleurs. Un double atout ou un vrai dilemme ? Tout dépend de la stratégie que la Movistar va mettre en place. Car le constat est simple : si elle tient à tout prix à chercher à gagner le Tour, la formation espagnole doit jouer la carte Quintana. Mais le Colombien n'offre plus forcément les mêmes garanties qu'au départ. D'un autre côté, Valverde paraît le plus fiable dans la course à un podium. Même si ce serait une déception pour l'équipe de Navarre, peut-elle vraiment se permettre de brûler toutes ses cartouches sur la route de Culoz ? Avec 3 minutes de retard, il faudra un grand Quintana pour venir détrôner Froome. On saura sans doute dès dimanche si le Colombien en est capable. Et quelle carte la Movistar devra ainsi privilégier pour la dernière semaine.
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Nairo Quintana devant Chris Froome lors du Tour

Crédit: AFP

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