A Pau comme ailleurs, Marcel Kittel a écoeuré tout le monde, pour la cinquième fois de ce Tour 2017

Qui peut battre Marcel Kittel ? L'Allemand a remporté sa cinquième victoire d'étape en levant les bras à Pau, ville d'arrivée de la 11e étape du Tour de France mercredi. Le maillot vert a devancé sur la ligne Dylan Groenewegen (Lotto NL-Jumbo) et Edvald Boasson Hagen (Dimension Data) et récidive après s'être imposé la veille à Bergerac. La tâche des équipes de sprinteurs n'a toutefois pas été aussi aisée que depuis le début du Tour puisque Maciej Bodnar (Bora-Hansgrohe) a fait de la résistance et n'a finalement été repris qu'à 200 mètres de l'arrivée. La deuxième partie d'étape rendue très nerveuse par le vent, plusieurs cadors (Bardet, Fuglsang, Contador) sont tombés. Avant le retour de la montagne et le début des Pyrénées jeudi, Christopher Froome a évité les embûches et conserve son maillot jaune.

Le pousser dans ses retranchements en laissant l'échappée tenir jusqu'au bout ? Insuffisant. Le couper de ses coéquipiers dans le final ? A quoi bon. Marcel Kittel est simplement au-dessus du lot sur ce Tour 2017. Placé en deuxième rideau dans la dernière ligne droite, le coureur de l'équipe Quick-Step a encore une fois su prendre les bonnes roues pour se cacher du vent de face et prendre l'aspiration pour l'emporter. Personne depuis 1909 n'avait gagné cinq des onze premières étapes...

Un bonheur n'arrivant jamais seul ces derniers jours pour le désormais quintuple vainqueur sur ce Tour, il profite encore des prestations moyennes de ses concurrents directs (Matthews 4e, Greipel 7e, Kristoff 12e) pour prendre pas moins de 133 points d'avance sur l'Australien de la Sunweb. Kittel possède déjà plus de points que le 3e et le 4e du classement du maillot vert réunis. Premier Français du jour, Nacer Bouhanni n'a pu faire mieux que huitième.

Cette fois, l'étape n'a pourtant pas ressemblé à un long fleuve tranquille pour le peloton. Derrière les trois échappés du jour, Frederick Backaert (Wanty-Groupe Gobert), Marco Marcato (UAE Emirates) et Maciej Bodnar (Bora-Hansgrohe), il y a eu du grabuge. Le vent soufflant fort et de côté a attisé les tensions, provoquant plusieurs chutes. Astana a notamment payé un lourd tribut avec l'abandon de Dario Cataldo et la blessure de Jakob Fuglsang (5e au général), qui a terminé l'étape malgré des douleurs au poignet. Les premiers examens n'ont pas révélé de fracture.

Parmi les principaux coureurs du plateau, Romain Bardet est aussi allé au sol à 58 kilomètres de l'arrivée, mais il n'est que légèrement touché au genou et Alberto Contador a chuté sans gravité quelques kilomètres plus loin.

L'autre frémissement du jour a été offert par Maciej Bodnar, que l'on a longtemps cru capable de réaliser un grand coup. Parti à 28 kilomètres, le Polonais, en spécialiste de l'effort en solitaire, a tenté un baroud d'honneur que l'on n'espérait plus pour contrecarrer les plans des sprinteurs. Bodnar a finalement échoué à 200 mètres de la ligne face à la meute, à l'image de ce qu'avait vécu Jack Bauer à Nîmes il y a trois ans. Une telle animation est désormais attendue à Peyragudes jeudi pour la première étape pyrénéenne de ce Tour 2017.