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Avant la dernière semaine, ils sont sept hommes pour un Tour

Loris Belin

Mis à jour 18/07/2017 à 11:51 GMT+2

TOUR DE FRANCE – Ils sont encore sept à pouvoir croire à la victoire finale. Sept coureurs en à peine plus de deux minutes, alors que le peloton ne s'est pas encore frotté aux Alpes, ni à l'exercice toujours périlleux du contre-la-montre la veille de l'arrivée. Décryptage des forces en présence.

Fabio Aru, Christopher Froome, Romain Bardet, Tour de France 2017

Crédit: Eurosport

Christopher Froome (Sky / 1er du classement général)

Points forts
Froome a sur le papier toutes les armes pour glaner un quatrième Tour de France. Parmi les meilleurs du peloton en montagne, il a aussi dans le viseur le contre-la-montre samedi prochain à Marseille, dont il sera un des grands favoris. Cet atout lui offre de nombreuses possibilités tactiques puisqu'il pourrait même arriver sur le Prado avec du retard au général et rafler la mise tant ses qualités de rouleur sont inégalés parmi les prétendants à la victoire finale. Depuis son passage à vide à Peyragudes, le leader de la formation britannique s'est refait la cerise dans les arrivées piégeuses de Foix et de Rodez et a récupéré son maillot jaune. Sans compter que la Sky reste un mastodonte sans équivalent dans le peloton.
Points faibles
Même s'il n'a finalement jamais été mis la tête sous l'eau, le "Kenyan blanc" ne renvoie pas la même impression de domination implacable que lors des précédentes éditions. Son passage à vide dans le Mur de Peyragudes pourrait donner des idées à ses concurrents dans l'Izoard, dont les pourcentages sont redoutables dans les sept derniers kilomètres. Le Britannique n'est qui plus est pas verni avec déjà plusieurs ennuis mécaniques aux pires moments, l'obligeant à de nombreux efforts imprévus.
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Christopher Froome - Tour de France 2017 stage 15 - Getty Images pub only in ITAxESPxIRLxUKxUSA

Crédit: Getty Images

Fabio Aru (Astana / 2e à 18")

Points forts
Dès que la route s'élève, Aru est dans le coup. L'Italien a montré qu'il pouvait faire exploser le peloton sur des pentes raides comme à la Planche des Belles Filles et à Peyragudes. Il a clairement les bonnes jambes et sait ce qu'est de durer trois semaines, que ce soit sur la Vuelta ou le Giro. Le souvenir du Tour 2016, où il s'était totalement écroulé lors de la dernière étape de montagne, lui donnera sûrement des envies de revanche.
Points faibles
Plus encore que ses qualités de rouleur, quelque peu nivelées par la côte de Notre-Dame de la Garde du chrono marseillais, son talon d'Achille réside dans la terrible faiblesse de son équipe autour de lui. Avec les abandons de ses lieutenants Jakob Fuglsang et Dario Cataldo, en plus de la blessure de Tanel Kangert sur le Giro, Aru manque de coéquipiers à même de l'épauler dans le groupe des favoris. Livré à lui-même dans le final de Rodez, il avait été piégé, perdant le commandement du général.
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2017, Fabio Aru, Tour de France, Getty Images

Crédit: Getty Images

Romain Bardet (AG2R – La Mondiale / 3e à 23")

Points forts
Le Français est un des grands acteurs de ce Tour par sa faculté à toujours tenter quand il le peut, en descente comme dans un mur à plus de 16%, en solitaire vers Chambéry comme en équipe dimanche. Sur ces deux premières semaines, Bardet a montré qu'il avait de l'énergie à revendre et l'ambition d'aller chercher toujours plus haut. Epargné par les pépins, tant physiques que matériels, il est dans les bons coups. Ne reste désormais qu'à les concrétiser. Sa maîtrise du parcours est jusqu'ici impeccable et nul doute qu'il tentera sa chance dès qu'il le pourra dans les Alpes.
Points faibles
Même s'il limite la casse ces derniers mois, le leader de la formation de Vincent Lavenu reste assez moyen dans l'exercice du contre-la-montre. Les 22,5 kilomètres autour de Marseille pourraient lui coûter cher. Il lui faut gagner du temps ces prochains jours aussi bien pour revenir sur la tête du général que pour prendre ses aises vis-à-vis de ses poursuivants. Ce qui va forcément conditionner un peu sa stratégie, lui qui aime au contraire le panache et la liberté.
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Romain Bardet en force à Peyragudes

Crédit: Getty Images

Rigoberto Uran (Cannondale / 4e à 29")

Points forts
Le Colombien semble particulièrement facile depuis le début de cette Grande Boucle. Très à son aise, sans avoir à trop se montrer, Uran est dans un rôle presque idéal. Pas attendu avant le début du Tour, l'ex-Sky avance dans l'ombre, n'a pas à prendre de responsabilités et ne s'épuise pas trop pour rester parmi les favoris. Il n'aura pas peur de prendre les devants en haute montagne, comme il l'a déjà fait dans le passé sur le Tour d'Italie. Et il a déjà l'expérience des grands rendez-vous.
Points faibles
Uran a pris la fâcheuse habitude de s'écrouler dans la troisième semaine du Tour. En 2011, il avait disparu du Top 10 à trois jours de l'arrivée après deux étapes alpines catastrophiques. La constance sera donc un maître-mot, surtout que son équipe ne lui semble être d'aucune aide, alors qu'elle compte de bons grimpeurs comme Rolland ou Talansky. Une défaillance vers Serre-Chevalier ou dans l'Izoard pourrait se payer cash.
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Rigoberto Uran (Cannondale) pendant le Tour de France 2017

Crédit: Getty Images

Daniel Martin (Quick-Step / 5e à 1'12")

Points forts
L'Irlandais tient la forme de sa vie. On le voyait habituellement sur les classiques mais Martin s'impose désormais indiscutablement comme un coureur qui compte dans les courses de trois semaines par sa science de la stratégie et son coup de pédale qui a déjà piégé à deux reprises les cadors pour gratter quelques secondes à Foix et au Puy-en-Velay. Si sa chute terrible lors de l'étape Nantua – Chambéry n'avait jamais eu lieu (il avait été fauché par Richie Porte), il serait très certainement sur le podium virtuel à l'heure actuelle.
Points faibles
C'est ce que l'on appelle le revers de la médaille. Sa révélation de 2017 signifie aussi que le coureur de la Quick-Step n'a que peu de références dans la haute montagne et sur la durée de trois semaines. D'autant que ses secondes obtenues çà et là pourraient finir par peser dans les jambes. Avec 1'12" de retard sur Chris Froome et 49" sur la troisième place de Romain Bardet, Martin devra être très fort dans la dernière semaine puisque, comme pour le Tricolore, le chrono n'est pas son exercice de prédilection.
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Dan Martin (Quick Step)

Crédit: Getty Images

Mikel Landa (Sky / 6e à 1'17")

Points forts
Et si c'était lui l'homme le plus fort de cette édition 2017 ? Mikel Landa a réalisé une véritable démonstration durant la deuxième semaine, sauvant les arrières de son leader Chris Froome à Peyragudes (avant de l'oublier un peu dans le final), avant de jouer sa carte personnelle à la perfection le lendemain, signe de sa condition impeccable. Resté dans le rang lors des deux étapes suivantes, Landa n'en a pas paru moins facile.
Points faibles
L'Espagnol reste jusqu'à preuve du contraire le bras droit de son leader, même s'il semble, par moment, plus costaud que lui. Landa a les mains liées au sort de Froome, ce qui devrait théoriquement l'empêcher de se mêler à la lutte pour la victoire finale. Pour le podium, c'est autre chose. A moins qu'il ne joue le vilain petit canard comme il l'avait fait avec Fabio Aru sur le Giro 2015, et qu'il privilégie ses ambitions individuelles. Attention toutefois à sa forme, lui qui a déjà disputé le Giro il y a un mois et demi.
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Mikel Landa (Sky)

Crédit: Getty Images

Simon Yates (Orica – Scott / 7e à 2'02")

Points forts
Sans faire de vagues, l'autre Yates du peloton est toujours bien dans le coup. Le leader de la formation Orica – Scott est régulièrement dans les temps de passage des meilleurs. Sans son relatif coup de moins bien vers Chambéry, le Britannique serait à l'affût, non loin de la quatrième place de Rigoberto Uran, dans la même minute que le maillot jaune. Bon grimpeur, Yates n'est pas encore un danger dans la tête des cadors. De quoi mieux les faire trembler, surtout qu'il fait mieux que tenir son rang dans les contre-la-montre.
Points faibles
Yates a déjà de solides références sur le Tour d'Espagne, ou encore sur Paris-Nice, mais ce n'est pas le Tour de France, et cette fois, il y prend part avec des objectifs élevés pour le classement général. Sa méconnaissance de ces moments cruciaux pourrait le desservir, surtout qu'il n'est que peu mis sous pression pour le maillot blanc avec un matelas de plus de trois minutes sur Louis Meintjes. De plus, il reste encore un peu en-dessous de la meute dans les très forts pourcentages, comme il l'a montré à Peyragudes où il avait perdu près de 30 secondes.
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Great Britain's Simon Yates rides in a breakaway during the 193,5 km sixth stage of the 75th edition of the Paris-Nice cycling race, between Aubagne and Fayence, on March 10, 2017.

Crédit: Getty Images

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