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Barguil : "Il y a deux mois, j’étais sur un lit d’hôpital…"

François-Xavier Rallet

Mis à jour 14/07/2017 à 20:31 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Revenu de loin après sa fracture du bassin survenue sur le Tour de Romandie, Warren Barguil a mis fin à trois ans et demi sans succès chez les pros. Déjà vainqueur sur la Vuelta en 2013, le Français a de nouveau visé juste à Foix, ce vendredi. Au meilleur des moments. Et il promet de ne pas s’arrêter là.

Warren Barguil à Foix sur le Tour 2017

Crédit: Getty Images

Jacques Anquetil, Bernard Thévenet, Vincent Barteau, Laurent Jalabert, Richard Virenque ou David Moncoutié, entre autres. Et donc Warren Barguil désormais. Ce jeudi, le coureur de Sunweb a intégré le cercle des Français lauréats d’une étape du Tour de France le jour de la fête nationale. Douze ans après l’ancien grimpeur de Cofidis, c’est donc le "Franco-Breton", comme il aime s’appeler, qui a ouvert à nouveau la parenthèse.
Au lendemain du triomphe à Peyragudes d’un autre compatriote, Romain Bardet, le coureur de 25 ans a offert à la patrie un quatrième bouquet sur ce Tour 2017. La référence de 2012 (5) n’est plus très loin. La journée de Barguil a été parfaite. Elle a également confirmé ses progrès, trois ans après son doublé mémorable sur la Vuelta. Ses deux derniers et seuls succès chez les pros.
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L'arrivée de la 13e étape : Cette fois, Barguil n'a pas laissé passer sa chance

Emu, mais pas autant qu’à Chambéry, où il pensait avoir devancé Rigoberto Uran au terme de la 9e étape dimanche dernier, Barguil a signé "lacourse idéale" avec de "super jambes". Son aventure, lancée dès le kilomètre zéro, s’annonçait pourtant périlleuse. Planté dans la roue de Voeckler, "Wawa" a montré les dents très vite. Trop vite, selon lui d’ailleurs. "Ce n’était pas une étape facile, juge le héros du jour. Dès le début, je suis parti avec Thomas mais je n’aurais pas dû. La suite, on la connaît…"

61 points d’avance, 143 encore en jeu

La suite fut une succession de bons choix et d’énergie dépensée. Soucieux de consolider son maillot à pois, Barguil a "bien bossé" toute la journée. Sur 30 points dispatchés sur les 101 kilomètres de cette 13e étape, le Français en a englouti 24. Son total se porte maintenant à 94 unités. Soit 61 de plus que son nouveau dauphin, Mikel Landa (33). Et quand on sait qu’il n’en reste plus que 143 à distribuer jusqu’aux Champs-Elysées, on peut être confiant pour lui.
Aux côtés de Nairo Quintana, avec qui il a passé une bonne partie de l’étape, Barguil ne s’est jamais désuni. Pourchassant le duo de tête ibère (Contador et Landa), il est, un temps, revenu à une dizaine de secondes de celui-ci, au pied du Mur de Péguère. Repoussé de nouveau à une demi-minute, Barguil a poursuivi son effort et c’est lui, n’ayons pas peur de le dire, qui a offert au Colombien le droit de rêver à une éventuelle victoire d’étape. Et puis il y a eu le sprint de Foix. Tactiquement, tout a été parfait. "Je savais que j’étais le plus rapide, mais il fallait bien aborder le dernier virage à 200m de la ligne", explique-t-il. "L’écran à 800m de la ligne m’a bien aidé. J’avais peur que Contador attaque de derrière et je voyais qu’il était un peu en retrait. Il a attendu le dernier moment et le dernier virage. J’ai fait l’extérieur et c’est passé", sourit-il.
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Barguil : "Je serais encore d'attaque la semaine prochaine"

'En France, on aime bien critiquer et j'ai été vexé'
Battre Contador sur le Tour, son idole, jamais il ne l’aurait imaginé. "C'est lui qui me faisait vibrer, par ses attaques, quand je regardais le Tour à la télé, avoue Barguil. Cela m'a fait bizarre de le battre aujourd'hui (vendredi). Il y a quelques années, je célébrais mes victoires comme il le faisait, avec son pistolet." Cette fois-ci, à Foix, c’est lui qui a dégainé le plus vite. Un triomphe qui efface beaucoup de choses. Sa fracture du pelvis survenue sur le Tour de Romandie notamment. "Il y a deux mois, j'étais sur un lit d'hôpital, je ne pouvais pas marcher", tient à rappeler celui qui a vu la mort de près en janvier 2016, lorsqu’une voiture a renversé et blessé une bonne partie des membres de son ancienne équipe, Giant.
En retrait des favoris au général, Barguil (15e à 14'05'' d'Aru) a opté pour des coups d’un jour cette année. Même si le public lui a reproché assez vite ce choix : "J'ai été critiqué sur les réseaux sociaux. En France, on aime bien critiquer et j'ai été vexé, regrette-t-il. Quand je suis arrivé sur le Tour, j'ai pensé d'abord à le finir. Aujourd'hui, je mets la balle au fond, comme on dit. Je suis très heureux de n'avoir rien lâché. " Et rassurez-vous, le principal intéressé n’a pas l’air rassasié : "Je serai encore à l’attaque la semaine prochaine."
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