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La descente du Mont du Chat, une occasion rêvée pour les aventuriers de la seconde gagnée

ParAFP

Mis à jour 08/07/2017 à 23:07 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Le Tour de France, c'est l'affaire de temps gagné dans les nombreux cols qui jalonnent le parcours de la Grande Boucle, mais aussi dans les descentes, nouveaux nerfs de la guerre aux secondes à glaner. Le Mont du Chat dimanche est l'occasion rêvée pour les meilleurs descendeurs du plateau de faire la différence.

Emanuel Buchmann et les échappés travaillent leur note artistique dans la descente de la Côte de Viry lors de la 8e étape

Crédit: Getty Images

Sur le Tour de France, il faut savoir monter. Mais aussi descendre, comme dimanche dans le Mont du Chat, et chercher la meilleure position, académique ou pas, pour grappiller de précieuses secondes.
"Une descente, c'est le jackpot du jackpot", lance Jean-René Bernaudeau, manager de Direct Energie, alors que le Tour aborde dimanche une étape avec trois cols hors catégorie et autant de descentes techniques. "Tu dois utiliser la meilleure position pour gagner 2 ou 3 kilomètres à l'heure. C'est gratuit, ça coûte pas en énergie et c'est donc très rentable", ajoute cet ancien grand descendeur qui continue à 61 ans de dévaler des pentes à 100 kilomètres/heure lors de ses vacances à Marie-Galante (Antilles). Mais on ne s'improvise pas descendeur.
"Ça ne s'apprend pas, tu l'es ou tu l'es pas", dit encore Bernaudeau.
"Il faut avoir le sens de la trajectoire, le bon matériel et la confiance. Il y a beaucoup de coureurs qui ne savent pas descendre et qui ne s'améliorent pas malgré les années et des fois c'est un problème", confirme le Belge Philippe Gilbert (Quick-Step), l'un des meilleurs descendeurs actuels avec le Français Romain Bardet et quelques autres (Sagan, Alaphilippe, Nibali, etc).
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Romain Bardet ( Ag2r - La Mondiale) lors de la 9e étape du Tour de France 2016 (Vielha Val d'Aran - Andorre Arcalis)

Crédit: AFP

Certains tentent toutefois de combler leur handicap. Thibaut Pinot (FDJ) a pris des cours de pilotage sur le circuit de Magny-Cours pour se familiariser avec les vitesses élevées après être apparu tétanisé dans la descente très sinueuse du port de Pailhères en 2013. Dans un passé plus lointain, son manager d'équipe Marc Madiot, quelconque au début de sa carrière, était devenu ensuite un bon descendeur, à force de travai

La "révolution" Froome

Modernité oblige, renseignés par leurs capteurs, les coureurs testent à l'entraînement les positions les plus à même de leur permettre de grappiller quelques précieux kilomètres/heure. L'an passé, Christopher Froome, plutôt considéré comme un descendeur moyen, avait pris de court ses rivaux en attaquant au sommet de Peyresourde avant d'effectuer la descente dans une position peu académique, les fesses sur le cadre et la tête vers l'avant. Ce qui lui avait permis d'endosser le maillot jaune, qu'il avait ensuite conservé jusqu'à Paris.
"Froome a révolutionné ça, il l'avait essayé avant en test de vitesse car il faut aller chercher partout la différence. Perdre le Tour dans une descente, ce serait dramatique pour un coureur", souligne Bernaudeau qui rappelle que la différence peut être très significative en fonction des descentes.
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Chris Froome en descente

Crédit: AFP

"A l'Alpe d'Huez, il n'y aura pas une grande différence mais par contre dans le Galibier, ça peut-être une minute trente en bas", estime-t-il. "Quand la descente n'est pas technique, cette position permet un réel gain de vitesse, le vélo accélère", juge pour sa part le directeur sportif d'AG2R La Mondiale, Stéphane Goubert.

De l'équilibre entre gain de temps et prise de risques

La position iconoclaste du triple vainqueur du Tour a toutefois largement fait débat. "C'est efficace mais c'est très dangereux si on prend un trou", juge Gilbert.
"Je ne comprends pas cette position, elle n'est pas bonne. Pourquoi il fait ça? Je n'en sais rien. S'il avait pris la position de (Vincenzo) Nibali ou de (Peter) Sagan, il aurait été plus vite et en sécurité", abonde l'ancien coureur Charly Mottet, lui-même grand descendeur. Car cette position n'est finalement pas si efficace que cela à en croire une étude de chercheurs belges et néerlandais selon laquelle, après tests en soufflerie, le gain de Froome par rapport à une position normale ne serait que de 9%. Contre 14% pour la position adoptée par l'ancien coureur italien Marco Pantani qui s'allongeait le ventre sur la selle.
"Dès qu'il y a un truc de nouveau, c'est dangereux et jamais beau", coupe Goubert. "C'est une fausse polémique".
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