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Les débats du Tour : Froome va-t-il finir sans victoire d'étape ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 22/07/2017 à 08:42 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Chaque jour, trois questions sont posées à deux membres de la rédaction. Chacun donne son point de vue et vous invite à prendre part à la discussion. Ce vendredi, on se projette déjà vers le contre-la-montre de Marseille.

Chris Froome (Sky) - Etape 17 - Tour de France 2017

Crédit: Getty Images

Bardet va-t-il résister à Uran pour la 2e place ?

Par Laurent Vergne
En tout cas je le souhaite vraiment. Pas par franchouillardise (il fut un temps, que les plus jeunes d'entre vous n'ont pas connu, où je soutenais Lucho Herrera bien plus que tous les coureurs français ne répondant pas au nom de Laurent Fignon), mais parce que Romain Bardet a apporté tellement plus à ce Tour que Rigoberto Uran. Les grandes étapes de montagne n'ont déjà pas été follement excitantes, mais si Bardet avait couru comme le Colombien pendant trois semaines, l'intensité de nos siestes quotidiennes s'en serait trouvée décuplée.
Le souhait peut-il coïncider avec les faits, samedi, à Marseille ? Ce sera difficile. Uran est intrinsèquement meilleur rouleur que le leader d'AG2R. Mais Bardet parait finir ce Tour avec un état de fraicheur intéressant. Le chrono est court, et la brève mais sévère pente de Notre-Dame-de-la-Garde lissera un tout petit peu les débats entre (plus ou moins) spécialistes du chrono et les autres. Six secondes, c'est toutefois une marge bien ténue. Ce sera compliqué pour Bardet. Mais Uran l'a agacé par son attentisme, et il fera tout pour le laisser derrière lui. S'il est dans un grand jour, le coup peut être jouable. Mais il devra vraiment sortir un énorme chrono.
Par François-Xavier Rallet
Dans la montagne, les deux hommes ont montré à peu près les mêmes forces. Qu'en est-il du contre-la-montre ? Je me suis penché sur le duel entre les deux hommes en ayant en tête une domination marquée de Rigoberto Uran. Et à ma grande surprise, c'est finalement assez serré. Sur cinq chronos en commun, Uran mène 3 à 2.
Maintenant, sur ces cinq-là, il est important de se concentrer sur ceux qui possèdent un profil proche de celui de Marseille, et ceux où le duo avait quelque chose à défendre.
Tour de Romandie 2015 6e étape / 11e Uran / 6e Bardet (17,3km à Lausanne) (+0'08")
Tour de France 2015 – Etape 1 / 17e Uran / 145e Bardet (13,8 Utrecht) (+0'54")
Tour de Romandie 2016 – 3e étape / 69e Uran / 99e Bardet (15,1km Sion) (+0'29")
Tour du Pays basque 2017 6e étape – 33e Uran / 50e Bardet (27,7km à Eibar) (+0'28")
Tour de France 2017 – Etape 1/ 95e Uran / 63e Bardet (14km Düsseldorf) (+0'12")
A mes yeux, Uran part avec un avantage non négligeable même s'il n'a pas signé le moindre top 10 sur un chrono depuis deux ans : il a déjà dominé un chrono d'un grand Tour. C'était en 2014 sur le Giro, une course qu'il avait terminée à... la 2e place. Un long contre-la-montre de 42,2 kilomètres où il avait écrasé ses adversaires. Cette même année, il s'était aussi intercalé entre Tony Martin, le vainqueur, et Fabian Cancellara sur un chrono vallonné de 36,7km. Ça signifie quelque chose, non ?
Pour résumer, sur la forme actuelle, Bardet peut limiter la casse face à Uran. Moins face à Froome à qui il devrait rendre entre 4 et 5 secondes au kilomètre. Mais le Français s'élancera après le Colombien et sera donc renseigné sur les temps de son rival. Pour autant, il risque fort d'être dominé à l'arrivée de plus de six secondes et donc de perdre sa 2e place. Mais j'espère me tromper.
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Chris Froome, Rigoberto Uran et Romain Bardet sur le Tour 2017

Crédit: Getty Images

Froome va-t-il finir sans victoire d'étape ?

Par Laurent Vergne
Le point commun entre les trois premières victoires de Froome et ce Tour 2017, c'est qu'il aura passé deux semaines en jaune. Sa moyenne habituelle, en gros. L'énorme différence, c'est qu'il est loin d'avoir écrasé la concurrence, au point, à 48 heures de l'arrivée, de ne toujours pas avoir la garantie de gagner ce Tour, même s'il est en excellente position. Voir Froome en jaune à Paris serait tout sauf surprenant, mais l'y voir sans avoir gagné la moindre étape, beaucoup plus.
Je le crois vraiment capable de mettre un terme à cette disette samedi. A Düsseldorf, seul son coéquipier Geraint Thomas l'avait devancé. Il n'est plus là. Il y a Tony Martin et quelques autres très bons spécialistes du chrono, mais Froome, justement parce qu'il n'a pas de marge, ne pourra pas se permettre d'être en mode gestion. Il a l'air aussi beaucoup plus fringant dans cette troisième semaine qu'il ne l'avait été dans la première moitié du Tour. A la pédale, sans incident, je crois le maillot jaune en mesure d'ouvrir son compteur samedi. In extremis avant Paris.
Par François-Xavier Rallet
Qu'ont en commun Oscar Pereiro et Greg Lemond ? Vous allez me dire : "Ils ont gagné le Tour tous les deux". Et vous aurez raison. Mais l'Espagnol et l'Américain partagent également le fait d'avoir remporté la Grande Boucle sans avoir gagné d'étape au cours des 30 dernières années. C'était en 1990 pour Lemond et en 2006 pour Pereiro. Jusqu'à présent, Chris Froome a toujours levé au moins une fois les bras quand il a ramené le maillot jaune à Paris. Trois fois en 2013, une fois en 2015 et à deux reprises en 2016.
Je vais me mouiller un peu : Chris Froome va remporter le chrono marseillais samedi. Il ne veut pas quitter cette 104e édition sans victoire et ce contre-la-montre sied idéalement à ses qualités. Très bon sur le plat, il devra se méfier des pavés près du Vieux-Port (la météo annonce du beau temps, pas comme lors de la 5e étape du Tour 2014 qu'il n'a sûrement pas oubliée…) et des plaques d'égout nombreuses sur le parcours. Après ça, Froome a les jambes pour faire la différence dans la côte de Notre-Dame de la Garde. Courte et nerveuse, la montée vers la Bonne Mère propose malgré tout une sacrée pente (1,2km à 9,5%) avant de redescendre vers le Vélodrome. Un profil parfait pour le leader du Team Sky, déjà vainqueur à Düsseldorf avec Geraint Thomas.

Quel coureur mérite d'être désigné super-combatif ?

Par Laurent Vergne
Thomas De Gendt. Il n'a pas été le baroudeur le plus efficace et, sans le moindre doute, n'aura pas marqué ce Tour autant qu'un Warren Barguil. Mais personne n'aura davantage affiché de combativité que le Belge de l'équipe Lotto-Soudal. De Gendt a été présent dans des échappées sur 11 des 18 étapes en ligne à ce jour. Et sept de ces échappées ont tenu au-delà des 100 kilomètres.
Au total, il a passé plus de 1000 kilomètres à l'avant de la course, soit environ 30% du temps. Délirant. En voilà un qui n'envisage vraiment pas la course autrement qu'en attaquant. Il n'est pas le super-combatif de ce Tour pour moi, mais le super-mega-ultra-giga combatif. En prime, ce psychopathe de l'escapade tient ses comptes à jour, comme il l'a révélé sur Twitter ce vendredi.
Par François-Xavier Rallet
Warren Barguil a apporté un vent de fraicheur. Depuis Düsseldorf, il fait preuve d'un panache certain. Il a d'ailleurs de fortes chances d'être élu super combatif. A l'attaque quasiment tous les jours, il a souvent évité l'ennui côté tricolore. Son début de Tour a été intelligent. En perdant du temps sciemment dès les premières étapes, il a construit les bases futures de sa réussite. Ses réussites.
Son feu d'artifice du 14 juillet à Foix a été prolongé par son triomphe au sommet de l'Izoard jeudi. La cerise sur son kouign amann ? Ce beau maillot à pois, qu'il rapportera sauf accident avant les Champs-Elysées. J'ai aussi beaucoup aimé le tandem qu'il a formé avec son équipier Michael Matthews. Le Français a bossé pour l'Australien, qui lui a rendu la pareille à plusieurs reprises. Et puis il y a eu cette entraide tacite avec Romain Bardet. Ce dernier va peut-être terminer sur le podium du Tour 2017. Mais le Français qui aura marqué le plus d'esprits est assurément Warren Barguil.
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